Avec le film Abyss, plongez, au sens propre comme au figuré, jusque dans les profondeurs abyssales à la recherche d’un sous-marin ayant coulé. Mais serez-vous réellement seuls dans les abysses ?
Informations techniques
- Titre original : The Abyss
- Titre québécois : L’Abysse
- Réalisation/Scénario : James Cameron
- Producteur : Gale Anne Hurd, Van Ling
- Directeur de la photographie sous-marine : Al Giddings
- Production : 20th Century Fox
- Pays d’origine : Etats-unis
- Genre : Science-fiction, Aventure, Action
- Durée : 139 minutes, 171 minutes (version longue)
- Sortie : 1989
- Classification : 12+
A quoi s’attendre
L’équipe de la plate-forme de forage sous-marine expérimentale Deepcore travaille plus de 500 mètres sous le niveau de la mer, dirigée par le contremaître Virgile “Bud” Brigman. Leur quotidien se trouve chamboulé lorsqu’ils se font réquisitionner par l’US Navy. En effet, l’un de leurs sous-marins nucléaires, USS Montana, a heurté un paroi rocheuse et coulé en essayant d’éviter un mystérieux objet sous-marin. Comme le Deepcore est situé à proximité du site où repose désormais l’épave, la plate-forme servira de base à l’équipe de sauvetage.
Une équipe de militaires, commandée par le lieutenant Hiram Coffey, descend donc. Ils sont accompagnés par le docteur Lindsey Brigman, qui a conçu le Deepcore et qui refuse catégoriquement de laisser SA plate-forme entre les mains de militaires. Les travailleurs du Deepcore et les militaires vont ainsi devoir coopérer pour se rendre sur l’épave du USS Montana et y chercher d’éventuels survivants.
Mais non seulement les militaires pourraient bien avoir des objectifs cachés, mais il semblerait que les occupants du Deepcore ne soient pas seuls dans les abysses…
Si tu regardes longtemps dans l’abîme…
La célèbre citation de Nietzsche apparaît au début du film et annonce la couleur – et est d’autant plus à propos qu’elle se traduit en anglais “When you stare into the abyss, the abyss stares back at you”.
En effet, bien qu’il se classe parmi les films de science-fiction ainsi que d’aventure, le propos central d’Abyss n’est ni la technologie, ni l’action, mais ses personnages et les relations qu’ils ont les uns avec les autres. Comme le dit le réalisateur James Cameron “A un moment donné de notre film, chaque personnage doit faire face à ses propres abysses” (citation tirée des bonus du DVD). L’intrigue se déroulant à grande profondeur, le film enferme ainsi les protagonistes dans un huis-clos et les force à se confronter non seulement à des situations extrêmes, mais également à se confronter les uns aux autres ; et au final, à eux-mêmes.
Révolution des techniques de tournage
Environ 40% du tournage d’Abyss a eu lieu sous l’eau. Pour ce faire, il a fallu développer de nombreuses techniques et appareils pour rendre cela possible.
Pour pouvoir tourner sous l’eau sans avoir les contraintes de la pleine mer (courants, faune, etc), deux gigantesques cuves seront utilisées. La plus grande des deux était une centrale nucléaire inachevée ayant été ainsi réaffectée et dont la cheminée avait été remplie de plus de 28 millions de litres d’eau. Pour bloquer la lumière naturelle et simuler l’obscurité des abysses, une gigantesque toile opaque fut tendue au-dessus, et des millions de billes de plastique noir furent déposées à la surface, créant ainsi un couvercle opaque amovible.
James Cameron voulant que les dialogues soient enregistrés pendant le tournage – donc souvent sous l’eau ! – et non pas rajoutés en post-production, les scaphandres utilisés par les acteurs furent équipés de micros de qualité militaire. D’ailleurs, lesdits scaphandres – dix en tout – durent être créés spécialement pour le tournage du film. En effet, il fallait concevoir des casques permettant de voir distinctement les visages des acteurs, autant de face que de profil, et ce même sous l’eau.
Enfin, au sujet des acteurs, comme ils devaient parfois passer jusqu’à trois heures d’affilée sous l’eau, pour des journées de tournage de dix à douze heures à des profondeurs entre dix et seize mètres, ils eurent droit à un entraînement adéquat et étaient ainsi tous plongeurs certifiés dès le début du tournage. De plus, tout une équipe de professionnels étaient chargés uniquement de veiller à la sécurité de tous et d’éviter les accidents de décompression.
Petit plus
Le fameux fluide respiratoire de perfluorocarbure, qui apparaît dans le film comme alternative à l’air comprimé pour pouvoir respirer à grande profondeur, existe bel et bien. D’ailleurs, la scène où l’on voit la rate de compagnie de Hippy respirer ledit liquide a été réalisée sans trucages.
A noter que cette scène a été coupée dans certains pays de diffusion suite à des plaintes de Sociétés protectrices des animaux.
Avis de la Rédac’
Mikaua : Abyss est pour moi un grand classique. Si l’histoire commence comme un scénario de sauvetage un peu cliché cher aux films d’action, on s’en éloigne rapidement pour se centrer sur l’humain. Le récit devient alors celui de personnes confrontées à une situation qui leur échappe complètement, et qui vont en même temps faire une rencontre absolument extraordinaire. Et c’est leurs réactions face à cela qui vont réellement tisser l’intrigue. J’ai également beaucoup apprécié que le film laisse libre à l’interprétation l’origine du peuple des profondeurs. Est-ce que ce sont des extra-terrestres venus s’établir là ? Ou sont-ils originaires de la Terre comme nous et se sont simplement développés de leur côté, sans se faire remarquer jusque-là ? Le film ne tranche pas, laissant chacun se faire son idée. Côté décors, le soin apporté par les équipes techniques paye car l’ambiance rend aussi bien l’étroitesse de la station que les ténèbres des abysses. Le fait qu’une bonne partie des prises de vues aient été tournées réellement sous l’eau apporte un grand plus, et fait que le film a étonnamment assez bien vieilli en un peu plus de trente ans. Un mot juste sur les noms des deux petits sous-marins d’exploration automatisés, que j’ai découverts avec mon récent revisionnage : Mini Dingue et Maxi Dingue se nomment en version originale… Little Geek et Big Geek ! Pas tout à fait le même usage du mot – ni la même connotation – en 89 ; mais cela reste un détail. En résumé, Abyss est un excellent classique ainsi qu’une véritable prouesse de tournage, à avoir vu une fois dans sa vie.
Sources
La page de l’Internet movie database sur le film
Le film lui-même
Les commentaires et documentaires du DVD
1 commentaire
Confluence (série) / Sylvie Poulain - Geek-It · 23 octobre 2023 à 8 h 30 min
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