Jouer un avocat de la défense dans une affaire de meurtre, on peut trouver plus attrayant. OBJECTION ! La saga de jeux Ace Attorney dépoussière les salles d’audience et amène de la couleur dans un monde qu’on imagine souvent bien gris. De la fraîcheur, de l’humour, et beaucoup d’humanité, un mélange qui donne envie de revenir encore et encore à la barre pour se mesurer au procureur et faire triompher la vérité devant la Cour !
Informations techniques
- Titres de la série :
- Phoenix Wright – Ace Attorney
- Phoenix Wright : Ace Attorney – Justice for all
- Phoenix Wright : Ace Attorney – Trials and Tribulations
- Ace Attorney – Apollo Justice
- Phoenix Wright : Ace Attorney – Dual Destinies
- Phoenix Wright : Ace Attorney – Spirit of Justice
- Spin-off :
- Ace Attorney Investigations
- Ace Attorney Investigations 2 (uniquement au Japon)
- Dai Gyakuten Saiban: Naruhodō Ryūnosuke no bōken (uniquement au Japon)
- Crossover :
- Professeur Layton VS Phoenix Wright Ace Attorney
- Éditeur : Capcom
- Développeur : Capcom
- Console : GBA (Japon), DS, 3DS
- Années de sortie : 2001-2016
- Genre : Enquête ; Visual novel
- Classification : +12
Dossier de l’affaire : De quoi ça parle ?
Dans Ace Attorney, le joueur se glisse dans la peau d’un avocat de la défense bien décidé à croire jusqu’au bout en ses clients et à prouver leur innocence devant la justice. On se retrouve donc au tribunal, systématiquement pour une affaire de meurtre, muni d’un dossier qui se remplira au fur et à mesure du déroulement du procès avec les différentes pièces à conviction et autres rapports de différents experts. En face, le procureur en charge du dossier, dont la tâche est de prouver la culpabilité de votre client en présentant les témoignages des témoins à charge. A la défense la tâche de traquer dans les témoignages de chacun les incohérences indiquant un mensonge ou un faux souvenir, et de présenter alors la pièce à conviction correspondante, jusqu’à faire toute la lumière sur l’affaire en cours !
Suivant les titres, on incarne soit Phoenix Wright, en costume bleu et coiffure à piques, soit Apollo Justice, au gilet rouge et aux deux inimitables mèches dressées. Chacun d’entre eux sera accompagné pendant ses procès d’une assistante (ou plus rarement un assistant) qui pourra prêter main-forte lors des interrogatoires et des investigations en glissant quelques indices pour mettre le joueur sur la voie. En plus de cela, des pouvoirs possédés par l’avocat ou par l’assistant(e) pourront également intervenir lors du procès. Apollo, par exemple, possède un bracelet qui réagit face à certains mensonges et lui permet de se concentrer sur le témoin afin de traquer les petits gestes inconscients qui vont indiquer où exactement se situe le problème.
Comme dans cet univers la police travaille exclusivement sous les ordres du bureau du procureur, la défense doit souvent aller elle-même à la pêche aux indices sur le terrain afin de ne pas tout découvrir en bloc lors de l’audience et ainsi pouvoir mieux se préparer. Entre les sessions au tribunal, avocat et assistant(e) vont donc aller fouiller les lieux du crime ainsi qu’interroger des personnes pouvant avoir des informations sur l’affaire.
On pourrait croire que travailler sur des affaires de meurtres rendrait la série austère, mais il n’en est rien. Les personnages sont hauts en couleur et les témoins sont fantasques au possible, avec des personnalités très typées : on les aime ou on les déteste, mais on reste rarement indifférent. Du petit vieux caractériel qui n’hésite pas à bombarder de graines à pigeons ceux qui l’agacent au clown de cirque qui prend tout à la blague, en passant par les animaux – si, si – on voit passer de tout à la barre. Et le pire, c’est qu’on en redemande ! Les avocats de la défense qu’on incarne et leurs assistant(e)s sont très expressifs, on compatit à les voir porter toute la misère du monde sur leurs épaules quand un procès tourne mal pour leurs clients. De plus, chaque opus ayant un procureur différent, il permettra de se confronter à de nombreux personnages, qui ont chacun une histoire qui se dévoilera au fur et à mesure de l’avancée du jeu et permettra de mieux les comprendre.
Objection ! – Console en main, ça donne quoi ?
Lors des phases d’enquête, vous pouvez visiter différents lieux liés à l’affaire en cours : la scène du crime, la prison – où vous pouvez discuter avec votre client – etc. Vous avez alors accès au menu d’enquête, qui vous propose différentes possibilités. Vous pouvez interagir avec les personnes présentes sur les lieux en les interrogeant ou en leur présentant des indices pour voir leurs réactions, ou alors vous pouvez examiner les lieux à la recherche d’indices qui auraient échappé à la police.
Lors des phases au tribunal, on passe en revue les différentes parties du témoignage en cours et on peut alors soit choisir de presser le témoin (« Un instant ! »), afin d’obtenir plus de détails, ou présenter une pièce à conviction en contradiction avec le témoignage (« Objection ! »). On peut généralement presser un témoin autant qu’on le souhaite – exception faite de certains passages où le procureur décide de mettre une contrainte (comme l’interdiction de pousser un témoin agaçant à faire une énième blague) – mais présenter la mauvaise pièce à conviction au mauvais moment usera petit à petit la patience du juge et, lorsqu’il en est à bout, le marteau s’abat et votre client, qui a généralement toutes les preuves contre lui, est jugé coupable. Game over.
La petite touche sympathique de cette partie, c’est qu’on peut, au lieu d’utiliser les touches, choisir d’activer la fonction micro. Il suffit alors de lancer haut et fort la commande correspondante pour pouvoir presser le témoin ou présenter sa pièce à conviction (une fois qu’on l’a choisie dans le dossier). Alors si la reconnaissance vocale a parfois un peu de mal en français, ça reste un plaisir que de pouvoir lancer son « Objection ! » soi-même.
Enfin, les capacités spéciales des différent(e)s assistant(e)s apporte de la nouveauté à la façon de jouer. On commence avec des pouvoirs de médium, permettant de ramener l’esprit des morts dans le corps du médium pour profiter de quelques conseils. Puis ce même pouvoir surnaturel sera transmis dans un pendentif, un magatama, qui permettra alors de voir se matérialiser les blocages psychologiques des personnes ayant un secret. Ensuite viendra l’étude du comportement, en observant le témoin pour repérer un tic nerveux trahissant un mensonge. Enfin, on passera à la psychologie avancée, avec une matrice informatique permettant de mettre en relation les déclarations du témoin et les émotions ressenties, ce qui permet de repérer les discordances. Tout un éventail qui permet au gameplay de se renouveler au fil des jeux malgré le carcan relativement rigide des procès et enquêtes policières.
Avis de la rédac’
Mikaua : La saga des Ace Attorney est pour moi un vrai coup de cœur. Bien sûr, elle a ses défauts : les versions françaises comportent des erreurs de traductions, et la logique est parfois tirée par les cheveux, rendant flou le lien entre la déclaration du témoin et la pièce à conviction à présenter. Mais malgré ces petits détails, ces jeux ont l’immense avantage d’être très humains. On s’attache aux avocats et aux procureurs, même si on a parfois envie d’envoyer un manuel de droit à la figure de ces derniers – histoire de se venger des mugs de café qui volent parfois à travers la salle d’audience, n’est-ce pas procureur Godot ? Mais tout antipathiques qu’ils puissent être au début, les Ace Attorney ont cette capacité, à petit coups de révélations ici et là, de peindre « l’ennemi » sous un autre jour, et de souvent révéler, sinon un ami, au moins un allié. Quant aux personnages secondaires, on a plaisir à les voir parfois réapparaître d’un jeu à l’autre, évoluer et raconter leurs petites misères et leurs grands succès. C’est un peu comme une série policière, mais qui n’hésite pas à dédramatiser les crimes à grands coups de témoins très hauts en couleur et versant avec plaisir dans le cliché – parfois tellement qu’ils en deviennent invraisemblables, mais on en rit et on en redemande ! Bref, tout une galerie de personnages très attachants qu’on ne se lasse pas de retrouver.
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