Cette fois-ci, c’est le premier tome d’Artemis Fowl, une série de livres de fantasy qui va nous intéresser.

Si je vous dit « lecture ado » ?
Mais non, pas Twilight, on vous a déjà dit la dernière fois qu’il y avait autre chose – et de bien meilleur – dans la littérature ado !

Si je vous dis que le héros a une dizaine d’année ?
Non, ça aurait pu, mais ce n’est pas Harry Potter ; la saga a eu largement assez de publicité par elle-même avec les films, on gardera ça pour la fin.

Et si j’ajoute comme dernier indice que ce jeune héros va être recherché pour enlèvement de fée et demande de rançon ?

Vous obtenez alors une série qui mélange avec bonheur le monde d’aujourd’hui avec les plus vieilles traditions du folklore irlandais, et dont je vous présente le premier tome :

ARTEMIS FOWL

d’Eoin Colfer

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Fiche technique

Titre original : Artemis Fowl

Genre : Fantasy (Urban fantasy)

Nombre de tomes : Huit

Niveau : Lecteur moyen

 

Bibliochimie

Si un alchimiste voulait recréer ce livre dans son alambic, que pourrait-il utiliser comme ingrédients ?

– Des légendes du folklore irlandais

– Un anti-héros pré-adolescent aussi cynique que blasé

– Une organisation secrète et magique qui renverrait James Bond et les Experts réunis prendre des cours

 

Le livre

L’histoire

Artemis Fowl – 2ème du nom – est à 12 ans l’héritier d’un empire criminel, hélas en ruine depuis la disparition de son ancien chef (à savoir le père d’Artemis). Bien décidé à « redorer » le blason familial, le jeune Artemis a désespérément besoin d’argent.  C’est alors qu’il met au point un plan audacieux : capturer une fée et demander une rançon en or à son peuple en échange. Et lorsque le capitaine Holly Short, elfe faisant partie des FARfadets, se rend à la surface pour accomplir le rituel obligatoire qui lui permettra de remplir ses réserves de magie, elle est loin de se douter qu’elle va bientôt être la victime d’un des plus jeunes génies du crime.

L’intrigue est surprenante, Eoin Colfer revisite une des légendes emblématiques de l’Irlande : la marmite d’or cachée au pied de l’arc-en-ciel par les farfadets. Mais si un tel thème aurait pu se changer en une histoire kitch et peu intéressante, Colfer en fait un récit moderne où la technologie combat la magie à armes (presque) égales, au scénario bourré d’humour et soutenu par toute une galerie de personnages plus attachants les autres.

D’ailleurs, puisqu’on en parle…

Les personnages

Côté humain, l’anti-héros d’Eoin Colfer accroche très vite le lecteur par sa personnalité très particulière : sarcastique, froid et calculateur au début, il laissera apercevoir – lorsque la situation lui échappe – des aperçus d’un caractère quelque peu… différent de ce qu’on attend d’un génie du crime.
Il est accompagné de son garde du corps, le fidèle Butler, qui conjugue les rôles d’expert en sécurité, de combattant d’élite et – à l’occasion – de conscience pour son jeune protégé. Janet, la soeur de Butler, grande amatrice de catch et d’une humeur délicieusement fantasque.

Côté féérique, Colfer nous gâte en changeant les traditionnels farfadets en Forces Armées et Régulation (du peuple des fées), section Fées aériennes de détection (abrégé FARfadets). Les FAR, comme on les appelle, sont quelque sorte la police des Fées, et seront bien entendu mobilisées pour récupérer l’otage.
En plus du capitaine Holly Short, l’elfe au caractère bien trempée qui se fera capturer par Artemis (et lui en fera voir de toutes les couleurs), on découvrira entre autres l’irascible commandant Julius Roots, et l’incontournable et excentrique Foaly, le centaure en charge de toute la partie technologique, le « monsieur gadjet » des FAR.

Le style

Le style d’écriture est simple, facilement accessible. Les amateurs de high fantasy pourraient grincer des dents, car Colfer s’appuie sur le vieux bestiaire irlandais pour camper ses personnages féériques : pas de hauts-elfes à la Tolkien ici, les êtres qui évoluent sont les farfadets, lutins et autres petits êtres féériques, revisités pour mieux s’adapter à notre monde moderne.

Le scénario mêle agréablement des éléments de policier et de fantasy, le tout avec un humour soigneusement dosé. L’histoire se déroule fluidement et on ne s’y laisse happer que plus volontiers !

Autour de la série

Cette figure aujourd’hui relativement bien connue de la fantasy ado qu’est Artemis Fowl (junior) a vu le jour en 2001 sous la plume d’Eoin (à prononcer Owen – l’auteur le répète dès qu’il en a l’occasion dans ses interviews et présentations) Colfer, enseignant irlandais. La série était prévue pour être une trilogie ; mais grâce à son succès, elle s’est bouclée à son huitième tome, paru en juillet 2012.

La série a été adaptée récemment en bande-dessinée. Il y a eu également un projet de film, dont on reparle épisodiquement sur internet, mais apparemment l’adaptation reste irrémédiablement bloquée à l’état de projet. Affaire à suivre, peut-être…

Conclusion

Pour ceux qui n’ont pas peur de se frotter à la littérature ado, ARTEMIS FOWL est une série qui ne peut que ravir. Les personnages sont très attachants – même (voire particulièrement) les méchants – et l’histoire est très bien ficelée, racontée avec simplicité mais brio par un Eoin Colfer qui marie avec beaucoup de talent le folklore de son enfance avec le monde d’aujourd’hui !