Venez découvrir une contrée où l’on peut traverser le ciel en chasse-galerie, où les bêtes à grand’queue hantent les forêts et où les lutins se cachent dans les grands pins. Bienvenue dans le Québec de 1849 selon Sébastien Chartrand ! Le Crépuscule des arcanes est une série qui met la fantasy à la sauce à l’érable, pour un résultat savoureux !
Fiche technique
- Titre de la série : Le crépuscule des arcanes
- Titres des volumes :
- L’ensorceleuse de Pointe-Lévy
- La voyante des Trois-Rivières
- Le sorcier de l’île d’Orléans
- Genre : Fantasy historique
- Nombre de tomes dans la série : 3 (pour une trilogie, vous vous attendiez à quoi ?)
- Niveau : Lecteur moyen
Bibliochimie
Si un alchimiste voulait recréer ce livre dans son alambic, quelles choses pourrait-il utiliser comme ingrédient ?
– Le folklore québécois utilisé à fond
– Une utilisation de la magie et des change-forme extrêmement bien vue
– Le charme de l’accent québécois retranscrit à l’écrit
Résumé
En Bas-Canada, après le Grand Choléra et la révolte des Patriotes, seules quelques personnes savent encore pratiquer la version théurgique des arcanes. Pourtant, à Notre-Dame des Tempérances, quelqu’un vient d’utiliser la goétie – la version noire des arcanes – pour modifier le cours naturel des choses. Nous sommes en 1849…
Neveu du curé Lamare, Faustin travaille comme bedeau au presbytère de Notre-Dame des Tempérances. S’il sait que son oncle fait partie des rares arcanistes survivants, il n’en est pas moins surpris quand, après une pénible divination pratiquée le soir du Mardi gras, le vieil homme le conjure de ramener au plus vite Rose Latulipe, la fille du maire. Or, quand Faustin, accompagné du vicaire François Gauthier, l’apprenti de son oncle, se présente chez le notable, la jeune fille a été enlevée par un mystérieux étranger.
Pour Faustin, qui découvre avec stupéfaction que des gens peuvent se changer en harfangs, et que les lutins existent tout autant que les loups-garous, c’est la fin de l’innocence… et le début d’une quête dont l’aboutissement final transformera à jamais son existence.
En effet, au cours de leurs aventures, Faustin et ses compagnons vont en apprendre plus sur les ramifications des plans d’un homme mystérieux nommé l’Etranger, qui a de grandes ambitions à la fois pour la région et pour eux, ainsi que sur ses alliés. Ils se verront confrontés à des défis de taille, autant humains qu’arcaniques, et devront affronter la triste réalité qu’est la lente disparition de la magie en terre canadienne.
Un mots sur “l’univers”
Sébastien Chartrand a fait un remarquable travail de recherche historique pour le crépuscule des arcanes. Puisant dans le folklore québécois aussi bien que dans l’histoire réelle de la région, il a su si solidement ancrer sa trilogie dans le Canada de l’époque qu’on est à deux doigts d’y croire pour de bon. De plus, à la fin de chaque tome, les notes de l’auteur permettent d’en apprendre plus sur les lieux et les personnages rencontrés au cours de la lecture.
Avis de la Rédac’
Mikaua : Autant l’avouer d’entrée de jeu pour ceux qui ne m’ont pas déjà grillée, j’ai une véritable passion pour le Québec. Alors forcément, j’ai déjà testé des auteurs québécois – qui étaient plutôt bons d’ailleurs. Mais avec le Crépuscule des arcanes, c’était ma première expérience d’une réelle fantasy québécoise. L’auteur a osé sortir du traditionnel terreau celte utilisé en fantasy occidentale et utiliser à la place tout le folklore avec lequel il avait grandi – dans le genre prise de risque, surtout en écrivant en français, ça équivalait à traverser le grand canyon sur un fil un jour de grand vent sans être assuré. Eh bien ça s’est avéré payant et le résultat est une véritable perle. Ajouter de la magie au Québec de l’époque aurait pu donner une impression de collage artificiel, mais le folklore lie tellement bien le tout que ça semble parfaitement naturel. Au niveau du traitement de la magie, on a un système très bien construit et très bien intégré à l’intrigue ; et utiliser l’énergie vitale du lanceur pour alimenter le sort qu’il lance était bien vu. Cerise sur le gâteau, l’auteur a gardé son phrasé québécois à l’écrit, c’est un vrai bonheur de pêcher au fil des paragraphes toutes ces savoureuses expressions, et de repérer les accents plus ou moins prononcés des différents personnages. Par contre, méfiez-vous : le québécois, ça déteint (très) vite !
Keul : Pour ma part, il s’agissait de ma première expérience en littérature québécoise, aussi n’ai-je pas réellement de point de comparaison avec d’autres œuvres que celles provenant de la fantasy « classique ». Le moins que l’on puisse dire, c’est que cette trilogie à quelque chose de déroutant de prime abord, car, qu’il s’agisse du traitement de la magie ou du style général de l’auteur, on est ici dans quelque chose de tout à fait original. Attention cependant, car original n’est pas toujours garant de qualité ; mais ici, dans cette œuvre, on se trouve bien devant un roman de qualité avec, certes, un déroulement de l’intrigue somme toute classique, mais qui remplit parfaitement son office. Les personnages sont attachants sans être stéréotypés, leur évolution logique par rapport aux évènements qui leur arrivent, et le tout est parfaitement bien intégré dans l’histoire et le folklore de la province québécoise. Le fait de retranscrire l’accent à l’écrit est un réel plus qui nous plonge directement dans l’histoire sans nous laisser une seule chance de nous en échapper. Au final, le Crépuscule des arcanes est un véritable vent de fraîcheur si vous commencez à saturer avec la fantasy à l’américaine et que vous désirez découvrir quelque chose de nouveau.
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