Introduction
Cette fois-ci, nous délaissons les cantons suisses dans lesquels nous nous rendons habituellement pour visiter le Jura. A cette occasion, qui permit à plusieurs de nos membres de retrouver leur habitat d’origine, nous avons également eu la joie de découvrir la première version du festival international de bande dessinée Delémont’BD. Grande première donc pour ce canton qui tente déjà depuis quelques années de développer le 9ième art en essayant d’implanter un festival dans la région et qui, pour se faire, n’a pas lésiné sur les moyens. Geek-it s’est donc empressé de participer à cet événement, participation passive lors de la visite mais également active par l’intermédiaire des réseaux sociaux ,dans lesquels nous faisions office de relais officiellement autorisé par le comité d’organisation – merci à eux d’ailleurs s’ils nous lisent – pour la publicité de cet événement. Résultat, plus de 1300 interactions sur notre évènement et plusieurs partages de nos liens et conseils grâce à l’aimable participation des visiteurs et intéressés. Pas mal pour une première.
Delémont’BD pour les nuls
Keul : Tiens, c’est bizarre, on n’entend pas les marmottes, qu’est-ce à dire ?
Mikaua : Je ne sais pas trop, elles étaient pourtant dans le sac de Xef, comme toujours
Xefed : Mais c’est pas vrai ça ! Avec la chaleur qu’il fait, elles vont être cuites à l’étuvée ! On va encore dire que je fais de la maltraitance d’animaux…
Keul : Bah, fausse alerte Xef, elles barbotent dans la fontaine.
Mikaua : « Eau potable », je crains qu’il faille enlever le panneau maintenant…
Comme il s’agit de la première édition du festival, une petite présentation s’impose. Vous l’aurez certainement compris, Delémont’BD est un festival de bande-dessinée organisé par la ville de Delémont. « Rencontres suisses et internationales de bande-dessinée », pour citer l’appellation officielle. Sa direction artistique est assumée par Philippe Duvanel, ancien directeur du festival BD-Fil à Lausanne. Organisé sur 4 jours, le festival de cette année devait marquer le coup d’envoi d’un rendez-vous annuel pour tous les fans du 9ième art et qui, s’il s’avérait être un succès, serait réorganisé les années suivantes.
Le trajet et l’entrée
Météo suisse nous avait annoncé un temps caniculaire et nous nous y étions préparés.
Gee : Préparé, préparé qu’il dit mais 36°à l’ombre tu m’excuseras mais même préparé ça reste chaud !
Kit : heureusement qu’il y a de l’ombre en vielle ville de Delémont, parce qu’en plein soleil, c’était l’insolation assurée.
Malheureusement, organisation du reste du week-end obligeant, nous avons dû nous déplacer en voiture. Ce fut cependant l’occasion de tester le parking qui était prévu pour l’événement et indiqué dans la ville par des panneaux aux couleurs de la manifestation, avec même un peu d’ombre grâce aux arbres qui s’y trouvaient. Cependant, le déplacement en train et en bus permettait sans aucun problème de rejoindre la vieille ville de Delémont dans laquelle se déroulait le festival. Le trajet en bus n’était d’ailleurs pas nécessaire car il suffisait d’une dizaine de minutes de marche pour atteindre la vielle ville à pied. Une fois à l’entrée et passé la porte de la vielle ville, nous étions accueillis par le staff, tout de jaune habillé, pour se procurer les billets. Dès les premiers coups d’œil, on repérait sans le moindre problème les différents panneaux d’orientation qui indiquaient les expositions et autres activités, ce qui augurait du bon pour la suite de nos déplacements. L’entrée ne coûtait que 8.- et était gratuite pour les moins de 16 ans, ce qui est des plus corrects.
Invités et expositions
9 expositions, cinquante auteurs, dont une moitié de Suisses et de Jurassiens, nous étaient proposés pour cette première édition de Delémont’BD
Expositions
Anuki : Exposition interactive pour les tout petits mais également pour les plus grands sur les aventures muettes du petit indien, elle invite les visiteurs à tester les mécanismes de création d’une bande dessinée par une série de petits jeux qui raviront les enfants.
Covers : Une rétrospective des années 60-80 sur les vaisseaux spacieux parus dans la bande dessinée avec, en prime, différents jouets d’époque. Pour tous les nostalgiques des début de l’odyssée spatiale.
Derib : Créateur de la bande dessinée Yakari, de Buddy Longway, de Celui-qui-est-né-deux-fois mais également de certains volumes des Schtroumpfs, Derib était venu présenter sa nouvelle création « Le Galop du Silence » basé sur la race de chevaux des Franches-Montagnes. Un créateur de la région qui est resté très attaché à ses origines et qui mérite qu’on s’y intéresse.
Etienne Lécroart : Bédéiste auteur d’un nouveau concept de création, Lécroart emploie des planches en bois pour donner naissance à des histoires puzzle que le lecteur peut réarranger à loisir pour découvrir les mécanismes de création narrative. Un bon moyen de voir qu’une histoire peut être comptée de mille et une manières avec les mêmes éléments de base.
Florent Chavouet : Exposition découverte sur le Japon à travers les œuvres et dessins de Florent Chavouet, connu entre autre pour ses œuvres « Tokyo Sanpo » et « Manabé Shima ».
La Jungle : Il s’agit là du premier projet de création du festival. Plusieurs bédéistes ont accepté d’illustrer et d’afficher des œuvres sur le thème de la jungle dans une ruelle de la vieille ville de Delémont, qui avait été garnie en conséquence de moult plantes vertes foisonnantes. A découvrir lors de vos déplacements dans le festival.
Mezzo-Dupont : Une exposition sur Robert Johnson et son épopée de star du blues, traitant du sujet par un travail soigné basé sur les jeux d’ombre et de lumière.
Peter Gut : Exposition quelque peu particulière car elle traite du dessin de presse, trop souvent laissé de côté et peu connu du grand public. Une exposition des plus intéressantes pour les plus grands sur les dérives de notre société avec en prime, un hommage à Cabu et Wolinski à l’étage. Le tout installé dans la Porte au Loup, ouverte pour l’occasion aux visiteurs.
Zep : Une petite exposition qui nous permettait de contempler une rétrospective de l’œuvre du créateur de Titeuf, avec certains des premiers essais de jeunesse ainsi que certains extraits de sa collection Happy.
Invités
En plus de Zep qui n’était autre que l’invité d’honneur cette année, c’est 50 auteurs qui ont fait le déplacement à Delémont. Bertschy, Boutin-Gagné, Buche, Bercovici, Hardy, Derib, De Groot, Morin, Rosinski en passant par Sénégas, Surzhenko ou Vallès pour n’en citer que quelque uns, il y avait vraiment de beau monde et pour tous les goûts.
Gee : Beuh, je croyais que Zep était le Grand Trissou ?
Kit : C’est pareil : Grand Trissou, c’est le titre décerné à l’invité d’honneur.
Gee : Et du coup, pourquoi Trissou ?
Kit : Tu m’en poses des questions… Certainement à cause de Trissville, le nom carnavalesque de Delémont.
Orientation
La ville de Delémont et les organisateurs avaient vu les choses en grand pour cette première édition puisque les endroits stratégiques du festival s’étaient vus munir de plan de la vieille ville agrémentés de notes sur les expositions et les différents stands.
En plus de ces plans, divers panneaux avaient été ajoutés aux croisements pour indiquer les directions à suivre et un programme détaillé (qui contenait lui-aussi un plan de Delémont) était distribué l’achat du billet.
Gee : En plus ils avaient taillé des crayons géants pour faire les poteaux les panneaux
Kit : comme quoi on peut joindre l’utile à l’esthétique.
Keul : Un petit point négatif est cependant à relever en ce qui concerne l’orientation pour les magasins venus proposer leurs marchandises
Xefed : C’est vrai que la buvette mise à disposition (bien que judicieusement placée pour ne pas gêner le passage) empêchait de voir l’entrée pour les magasins
Mikaua : Par contre, les organisateurs l’ont bien vu et ont corrigé le tir le soir venu par l’ajout d’un nouveau panneau. Comme quoi, avec un peu de bonne volonté, on corrige rapidement ce genre de problèmes.
Gee : Et moi je dis que les dédicaces et les magasins dans ces vieux bâtiments c’était une chouette idée !
Kit : Pour une fois je suis d’accord avec elle, ce frais était un pur bonheur et ça donnait une raison de plus de s’arrêter pour voir la marchandise proposée.
La buvette avec, tout à gauche, l’entrée de la salle des dédicaces. Il fallait passer derrière la buvette pour accéder aux magasins
Stands
En plus des différents stands de dédicaces dont nous avons déjà parlé dans la section des invités, différents magasins avaient faits le déplacement pour cet événement, et ce qu’ils soient originaires de la Suisse, de la France, voir même de la Belgique. La librairie de la Page d’Encre tenait lieu de fournisseur pour les bandes dessinées qu’on désirait faire dédicacer par les auteurs et dessinateurs conformément à la charte de dédicace.
Kit : pour ceux et celles qui l’ignorent, les artistes ne sont pas rémunérés pour leur présence au festival
Gee : Hein ?
Kit : Ils ne sont pas payé quoi, c’est pour cela que l’achat des bandes-dessinées est importante, afin qu’ils gagnent quand même quelque chose durant les quatre jours.
Gee : Oh…
Kit : Pour ceux et celles qui désirent en savoir plus, voici ladite charte, qui était bien en évidence dans la salle.
Autres
En plus des expositions et dédicaces, diverses activités nous étaient proposées, éparpillées dans la vieille ville et organisés par les commerçants, les différents restaurants et même, voire surtout, la bibliothèque municipale.
Keul : Ils font pas les choses à moitié quand ils organisent, dites-moi
Xefed : Quand ils sont motivés, on ne peut pas les arrêter, les jurassiens
Mikaua : Il fallait frapper un grand coup pour cette première édition et ça fait plaisir de voir que tout le monde a joué le jeu.
Cases en ville
Cases en ville, ce sont différents projets mis en place à l’occasion du festival par des professionnels de la bande dessinée, mais également par des passionnés et des fans de la toute première heure. Comme petits exemples de ce qui a été organisé (et parce qu’il serait trop long de tout énumérer ici), nous pouvons citer l’exposition des premières planches de « la Fée verte » de Pitch Comment, les « Citadelles de Tyeg » de Gautier Rebetez, « l’Odyssée du microscope » de la jurassienne Léandre Ackermann, mais également Fresques BD, organisé par l’école primaire du Gros-Seuc, qui nous propose une expression personnelle de la bande dessinée vue par des élèves de 3 à 12 ans.
Concerts
Parce qu’un festival c’est également l’occasion de danser et de chanter, la ville de Delémont proposait différents concerts une fois les affres de la canicule oubliés. Le soir venu, différents groupes proposaient d’interpréter quelques-unes de leurs œuvres les plus connues. Comme groupe, nous pouvons citer Error 404, Canailles, Drinkers soul, ou encore Monk.
Espace jeunesse
Impossible de parler des activités de ce festival sans réserver quelques lignes à la Bibliothèque municipale de Delémont, secteur jeunesse. En plus de l’exposition d’Anuki proposée dans leurs locaux, l’espace jeune invitait les enfants de plus de 3 ans à participer à des maquillages, des studios photos mais aussi des jeux en rapports avec la bande dessinée et bien d’autre encore.
Kit : Comme le dessins de BD sur les places de parking par exemple
Gee : Ouais, on a pu apposer notre marque !
Remerciements, bilan et conseils
Il faut bien l’avouer, la canicule n’a pas vraiment joué en faveur de cette première édition du festival jurassien de la BD. Malgré tout, ce sont plus de 8000 personnes qui ont fait le déplacement pour venir découvrir les expositions proposées par la ville de Delémont. Mentionnons au passage que quatre des neufs expositions seront toujours visitables pendant encore quelques semaines. La rétrospective de Zep, Petits et grands dess(e)ins, ainsi que l’exposition Le Galop du silence, tirée du dernier album de Derib, fermeront leurs portes le 26 juillet.
Nous pouvons néanmoins tirer un bilan positif de cette première édition grâce à la participation massive de fans en tout genre et nous pouvons d’ores et déjà dire que la deuxième édition sera quasiment assurée grâce au soutien de la Ville de Delémont. Objectif rempli pour cette première édition, ce qui nous amène à féliciter les organisateurs, les bénévoles, mais également la ville de Delémont et tous les commerces de la ville qui ont joué le jeu pendant ces quelques jours. Un grand merci également à tous ceux et celles qui ont participé à l’événement et qui nous ont suivis sur internet.
Mikaua – Un grand coup de chapeau à tous, et rendez-vous l’année prochaine !
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