L’enfant du mois de Kamiari nous fait suivre les aventures de Kanna, nouvelle responsable de la récolte des offrandes pour le grand banquet des dieux au sanctuaire d’Izumo. Mais cette tâche est loin d’être facile quand on n’a que douze ans et qu’on se remet péniblement de la mort de sa mère.
Informations techniques
- Titre original : 神在月のこども – Kamiarizuki no kodomo
- Titre français : L’enfant du mois de Kamiari
- Date de sortie : 8 février 2022
- Scénariste/Réalisateur : Ryûta Miyake, Tetsurô Takita, Toshinari Shinoe
- Musiques : Jun Ichikawa, Naoki-T
- Studio d’animation : Liden Films
- Licence : Creatica Universal (ja), Netflix (fr)
- Genre : Animation, Drame, Fantastique
- Thèmes : Deuil, religion au Japon, course à pied
- Origine : Japon
- Durée : 100 minutes
- Âge : 7+
L’histoire en quelques mots
Un an après le décès de sa mère, Kanna – une jeune fille de douze ans – apprend que celle-ci était en réalité la descendante d’une divinité et qu’elle est désormais responsable de la récolte des ingrédients nécessaires au grand banquet des dieux du sanctuaire sacré d’Izumo.
Mais au-delà de la tâche qui incombait à sa mère et qui est désormais la sienne, Kanna voit dans celle-ci un moyen de revoir sa mère dans le monde des morts. Car celle qui honore les dieux des offrandes récoltées dans tous le Japon peut intercéder auprès d’Ôkuninushi, le dieu des rencontres, et se voir exaucer l’un de ses souhaits.
Un voyage initiatique pour faire son deuil
Le principal propos de l’enfant du mois de Kamiari, outre la découverte de la légende de la rencontre des dieux au sanctuaire d’Izumo, est le deuil de Kanna. Celle-ci peine à tourner la page et les souvenirs des entraînements de course avec sa mère sont désormais douloureux, si bien qu’elle souffre de crises d’angoisse à chaque fois qu’elle doit participer à une course en cours de sport. Désormais responsable de la récolte des offrandes pour la cérémonie d’Izumo, elle devra courir d’un temple à l’autre pour se présenter aux divinités et récupérer les précieux ingrédients qui garantiront le bon déroulement de la cérémonie.
Le début du voyage de Kanna n’est alors pas anodin puisque celui-ci débute dans le sanctuaire d’Ushijima à Tokyo, où elle fera la rencontre de la divinité tutélaire qui se trouve être un bœuf doté de pouvoirs de guérison. Ce choix permet à la jeune Kanna de débuter son deuil en marchant dans les pas de sa mère, tout en rencontrant une divinité qui possède justement des pouvoirs de guérison.
Par la suite, la jeune fille découvrira le poids de la tâche qui pesait sur les épaules de sa mère et les sacrifices que celle-ci a dû faire pour la mener à bien. Elle apprendra également à apprécier les souvenirs qu’elle partageait avec sa mère et qui s’étaient ternis depuis sa mort, tout en se débarrassant de la culpabilité qui l’enserre
La rencontre annuelle des dieux à Izumo et le mois de Kamiari
La fameuse légende de la rencontre des divinités dans le sanctuaire d’Izumo n’est pas inventée pour « l’enfant du mois de Kamiari ». Selon la légende, dans la région d’Izumo, les dieux se retrouvent chaque année durant le mois de Kamiari pour recevoir les offrandes dans leur sanctuaire. Cette rencontre a lieu le 10ième mois du calendrier lunaire, également appelé le « mois des dieux ». On dit qu’Ôkuninushi accueille dans son sanctuaire d’Izumo une myriade de divinités pour discuter des récoltes de l’année à venir et du destin des hommes.
Ce sanctuaire est très important dans la religion shintô, car il représente le deuxième plus grand site sacré après le grand sanctuaire d’Ise dédié à Amaterasu, la déesse solaire.
Nombre de personnes se rendent dans le sanctuaire d’Izumo pour apporter des offrandes qui tantôt remercient Ôkuninushi pour la rencontre de son âme sœur, tantôt pour prier que celui-ci apporte chance en amour et permette de rencontrer celle ou celui qui partagera sa vie.
Avis de la rédac’
Keul : Avec un thème aussi lourd à traiter que le deuil, l’enfant du mois de Kamiari aurait dû se poser comme un film pour adulte, de la même veine que d’autres œuvres du Studio Ghibli ou Ponoc par exemple. Car l’œuvre fait immanquablement penser au Voyage de Chihiro, étant donné le choix de l’héroïne et la découverte du monde des esprits par une jeune humaine même si les enjeux sont bien différents. Bien que le risque d’un échec plane sur la mission de Kanna, on peine à ressentir la réelle menace tant l’œuvre reste très sage d’un bout à l’autre de ses aventures. Même l’ombre qui plane sur Kanna, sensée représenter une nouvelle divinité née du mépris et des mauvais comportements des homme, est rapidement neutralisée sans causer trop de dommages dans le périple de la jeune fille. Cependant, l’enfant du mois de Kamiari n’est pas dépourvu d’attrait. L’animation reste très jolie et le fait que le temps ralentisse pour pratiquement se figer en plein orage a quelque chose de magique, avec des milliers de gouttes d’eau figées dans les airs. Le thème abordé est également très intéressant car peu traité dans d’autres films d’animation. On y découvre donc une légende peu exploitée et c’est toujours très intéressant. A voir donc sans retenue dès que vous en avez l’occasion.
Xefed : J’étais assez étonnée de découvrir l’apparition de ce film dans la liste des longs métrages d’animation de Netflix sans en avoir entendu parler auparavant. C’est que ce genre de sortie est généralement accompagnée de grandes annonces pour « appâter » les fans du genre, mais rien n’a été fait pour celui-ci. J’ai même pensé qu’il s’agissait d’un ancien film avant de voir 2022 dans la date de création. Bonne surprise donc qui s’est confirmée lors de son visionnement. L’histoire est sympathique bien qu’un peu prévisible mais on pardonne volontiers ce point sachant que le thème traité n’est pas usé jusqu’à la trame par de (trop) nombreuses utilisations. J’avoue que ça fait un bien fou de voir un sujet nouveau issu de légendes peu connues sous nos latitudes. L’animation est aussi d’assez bonne facture et le développement des personnages très intéressant. Le sujet de deuil est traité de manière très intelligente, sans oppresser le spectateur. C’est presque un peu trop édulcoré par moments et on voit bien que l’auteur n’a pas voulu partir dans du sombre et mélodramatique pour laisser la porte ouverte à de jeunes spectateurs. Au final, je vous recommande ce film, ne serait-ce que pour découvrir la légende autour du sanctuaire d’Izumo.
Mikaua : Je connaissais déjà la légende de la rencontre des dieux à Izumo grâce à la série de manga « Ken’en, entre chien et singe », et j’ai été agréablement surprise de la retrouver dans « L’enfant du mois de Kamiari ». L’histoire est plaisante, plutôt bien racontée, même si on voit assez facilement où elle va aller ; les personnages sont attachants et leur développement cohérent. Quant au thème du deuil, il est habilement traité pour un large public en restant assez léger. Ce film a été une belle surprise et je ne peux que le recommander !
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