Free Hugs

Qu’est-ce que le Free Hugs ?

Le Free Hugs, que l’on pourrait maladroitement traduire en français par câlins gratuits, provient de l’anglais qui signifie « étreinte gratuite » au sens littéral du terme et qui consiste simplement à proposer à quelqu’un une étreinte gratuite et spontanée, sans arrière-pensée ni sens caché. En règle générale, les personnes proposant ce genre d’accolades sont munies d’une pancarte sur laquelle il est écrit « Free Hugs ».

De son origine…

La notion de Free Hugs est apparue pour la première fois en 2004 lorsque Juan Mann décida de se rendre dans un centre commercial muni d’une pancarte Free Hugs afin de rompre avec la morosité de sa vie. En effet, celui-ci se sentait comme un étranger dans sa propre ville et tentait, par cette manifestation spontanée, de renouer avec les personnes qui y vivaient. Il faut néanmoins attendre deux ans avec que le mouvement ne prenne réellement de l’ampleur, et ce suite à la diffusion sur youtube d’une vidéos de cet évènement. Dans celle-ci, on voit des individus qui étreignent amicalement des passants dans un exemple parfait d’acte de bonté désintéressée.

La vidéo 

L’action de Juan Mann a rapidement pris de l’ampleur, jusqu’à ce que la police intervienne pour une question d’assurance que ce dernier ne possédait pas. En effet, le fait d’étreindre une personne est considéré comme dangereux et nécessite, pour être autorisé légalement, de posséder 25 millions de dollars à l’assurance responsabilité publique.

Suite à cet arrêt, Juan lança une pétition qui récolta les 10’000 signatures qui lui permirent de continuer sa campagne.

Dans les diverses entrevues et entretiens auxquels Juan à participé, celui-ci annonce que le principe du Free Hugs n’a d’autre but que de dispenser de l’affection spontanée à autrui. Il ne s’agira en aucun cas d’importuner quelqu’un, de choisir à qui on propose ces câlins ou d’en récolter un quelconque bénéfice.

En France, le mouvement Free Hugs fut repris et adapté pour lutter contre la discrimination contre les victimes du VIH. Lancée par l’INPES, la campagne fut diffusée à la télévision à partir de mars 2007.

… aux dérives actuelles

Comme bien souvent, le mouvement de base a évolué, et pas dans le sens originel de l’idée, si bien qu’à l’heure actuelle, nous avons vu émerger un nouveau courant de Free Hugs bien différent de celui d’origine. Celui-ci se retrouve principalement dans les conventions telles que la Japan Impact ou le Polymanga par exemple, dans lesquelles on voit de jeunes gens se balader munis de panneaux « Free Hugs » mais ne respectant pas l’idéologie de Juan Mann, qui voulait que ces accolades soient des actes de bonté désintéressés. Nombre de ces jeunes gens (ou moins jeunes d’ailleurs) qui se baladent avec ces pancartes, n’acceptent pas qu’une personne refuse leurs « câlins » et leur forcent la main, allant parfois jusqu’à se jeter sur eux à plusieurs, ce qui revient à une agression. Certains d’entre eux se permettent même de se balader à moitié nu avec écrit sur leur torse « Free Hugs », le tout complété d’une flèche indiquant clairement leur entrejambe. Certaines demoiselles détournent également le concept afin de choisir les personnes « dignes » de recevoir leurs accolades, se servant du « Free Hugs » pour obtenir de l’attention des personnes qui les intéressent réellement et délaissant les autres.

Avis de la Rédac’

Il est bien dommage de voir une nouvelle fois qu’un concept plein de bonté soit détourné de son but principal pour le simple plaisir d’ennuyer les autres, et que la notion de partage qui était à la base de l’idée se voit reprise sous la forme d’un égocentrisme poussé. Remercions tout de même Juan Mann, qui nous a montré qu’il restait encore un peu de bonté chez l’espèce humaine et qu’il ne faut finalement pas grand-chose pour que celle-ci s’exprime ouvertement.