La Guerre de la Faille, premier cycle des Chroniques de Krondor de Raymond E. Feist, aura eu droit à ses propres luttes avec l’édition, passant de trois à quatre tomes suivant l’éditeur et le moment. Proposant une fantasy assez sage et une intéressante confrontation entre deux cultures que tout oppose, la série vous fera découvrir, pour citer l’auteur, « des romans historiques à propos d’un endroit qui n’existe pas » : le monde de Midkemia.
Fiche technique
- Auteur : Raymond Elias Feist
- Titre alternatif de la série : Les chroniques de Krondor
- Tomes :
- Magicien (paru également en deux tomes séparés)
- « Pug l’apprenti » et « Milamber le mage » (éditions J’ai Lu, 1998, 1999)
- « Magicien – L’apprenti » et « Magicien – Le mage » (éditions Bragelonne, 2015, 2016)
- Silverthorn
- Ténèbres sur Sethanon
- Magicien (paru également en deux tomes séparés)
- Titre original du cycle : Riftwar saga
- Titres originaux des tomes :
- Magician
- Silverthorn
- A darkness at Sethanon
- Genre : Fantasy
- Nombre de tomes : 3 ou 4 selon les éditions
- Niveau : Lecteur moyen
Bibliochimie
Si un alchimiste voulait recréer ce livre dans son alambic, quelles choses proches pourrait-il utiliser comme ingrédient ?
– Une conception intéressante de la magie
– Un univers original, crée à la base comme alternative à l’univers de Donjons&Dragons
– Des personnages attachants
A quoi s’attendre
Afin d’éviter de trop spoiler la Guerre de la Faille, ce qui suit concerne majoritairement le premier tome.
Pug a grandi au château du duc de Crydee, petit duché situé à l’extrémité ouest du Royaume des Isles, au bord de l’Océan. Rêvant d’aventures, le jeune garçon se voyait devenir soldat et se rêvait lieutenant dans les armées du roi. Cependant, le jour du Choix, jour de l’année où les maîtres des différents corps de métier choisissent leurs nouveaux apprentis, ce n’est pas le maître d’armes qui le prend sous son aile mais le magicien Kulgan, qui officie en tant que conseiller du duc. Pug va donc se lancer dans les études pour tâcher de développer tant bien que mal le potentiel que son maître a pressenti en lui, tout en s’habituant à la vie à la cour.
La vie semble déjà devenue bien compliquée au jeune homme lorsque plusieurs évènements étranges vont se produire, notamment le fait qu’un navire dont le style ne ressemble à rien de connu vienne se fracasser en pleine nuit sur les falaises de Crydee comme la suite d’une violente tempête, alors que le temps était parfaitement calme.
Les évènements vont alors s’enchaîner et tout Krondor, l’Ouest du royaume des Isles, se trouvera bientôt engagé dans une guerre contre un ennemi dont ils n’auraient jamais pu soupçonner l’existence. Quant à Pug, il ira plus loin qu’il ne l’aurait jamais cru : jusque sur un autre monde !
Avis de la rédac’
Mikaua : La Guerre de la Faille est un exemple de fantasy plutôt peu démonstrative : les créatures magiques sont extrêmement rares, le dragonnet familier de Kulgan étant la créature qu’on verra le plus, et les seuls grands représentants de races typiques de la fantasy sont les Elfes et les Nains – un schéma qui rappelle un peu le Seigneur des Anneaux quand on y réfléchit. Quant à la magie, elle est peu développée à Midkemia, et même ceux qui la connaissent en font peu usage – une situation qui va évoluer au fil des tomes, mais je n’en dirai pas plus pour ne pas gâcher le plaisir de lecture. L’essentiel des solutions aux problèmes viendront de l’ingéniosité des personnages, ce que j’ai toujours trouvé plus intéressant que des débauches de magie à tout va. L’univers est bien développé, on sent bien jouer les différentes alliances et les intrigues de cour lorsqu’il est question de politique. Enfin, confronter les héros à une culture de type oriental, qui est totalement inconnue sur leur monde et dont l’organisation politique est à des lieues de ce qui a cours chez eux, était une excellente idée et on sent l’auteur s’amuser comme un petit fou à jouer sur les incompréhensions culturelles. La Guerre de la Faille ne révolutionne absolument pas le genre, mais les scénarios sont plaisants, les personnages attachants – Martin l’Archer restant mon préféré, avec sa manie de présenter des missions follement dangereuses comme des promenades de santé – et les deux cultures en présence fonctionnent bien et donnent envie d’en apprendre plus de part et d’autre. De plus, en lisant, j’ai senti un lien particulier avec cet univers, crée à la base par une bande de rôlistes voulant tenter autre chose que l’univers de Donjons&Dragons ; un petit quelque chose dans l’écriture qui donnait envie de chauffer mes dés dans ma paume en attendant que le MJ lance la phrase rituelle : « Et maintenant, que faites-vous ? ».
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