La Guerre des Romands vous emmène en 3115, alors que les différents cantons romands sont à présent embarqués dans d’immenses vaisseaux spatiaux sillonnant l’univers. Hélas, ça n’a pas amoindri les frictions déjà existantes entre les anciens voisins… Découvrez la Suisse comme vous ne l’avez jamais vue, avec une tonne d’humour pour aller avec !
Fiche technique
- Titre original : La Guerre des Romands
- Réalisation : Hatman
- Scénario : Hatman
- Production : Caravel productions / Les productions masquées
- Pays d’origine : Suisse
- Genre : Science-fiction, comédie
- Durée : 30 minutes
- Sortie : 2011
- Classification : 10+
La guerre des quoi ? – Ce qu’il vaut mieux savoir avant de regarder…
La France a ses départements, le Canada, ses provinces, la Suisse, elle, est divisée en unités administratives appelées cantons, qui sont au nombre de vingt-trois. Ces cantons peuvent être classés de différente manière, et l’une des séparations les plus courantes est basée sur la langue – les cantons bilingues se retrouvant dans deux « listes » à la fois. D’un côté, on a donc la Suisse allemande, formée des cantons germanophones, et de l’autre la Suisse romande, formée des cantons francophones – la Suisse italienne, de son côté, sort généralement les pop-corn pour regarder les deux autres s’engueuler (ce qui expliquerait peut-être pourquoi le festival du film le plus connu de Suisse soit précisément dans cette partie linguistique…).
Donc, quand on parle de Romands, on parle généralement des habitants desdits cantons francophones ou bilingues (par ordre alphabétique pour ne vexer personne) : Jura, Fribourg, Genève, Neuchâtel, Valais, et Vaud.
A quoi s’attendre
En 3115, la vie sur Terre n’est plus qu’un lointain souvenir. D’immenses vaisseaux sillonnent désormais l’univers, emportant à leur bord le territoire et la population des anciens cantons romands.
A la tête du vaisseau valaisan, le VSS Couchepin, John Bonvin et son équipage font face à une terrible menace : en quelques jours, un criminel se faisant appeler le Promoteur Masqué a bétonné tout le Valais – sauf les vignes, heureusement – et a construit des chalets sur le moindre mètre carré disponible.
Comme si ça ne suffisait pas, c’est le moment qu’ont choisi les Vaudois – éternels rivaux des Valaisans en terme de vins – pour inviter leurs anciens voisins à venir boire l’apéro sur leur vaisseau, une invitation qui cache en fait un terrible traquenard… Humilié, l’équipage valaisan décide de passer à l’action.
Cette fois, ça va être la guerre.
Qu’est-ce qu’y dit ? – Mini glossaire à l’usage des non-Suisses
Buchbin’, prononcé Bourbinne (abréviation de Buchbinder, relieur en allemand) : l’un des nombreux surnoms donnés par les Romands aux Suisse-allemands, car les relieurs professionnels étaient, au début, en écrasante majorité des Suisse-allemands.
Couchepin (Pascal) : Homme politique valaisan, ayant deux fois occupé le poste de président de la Confédération.
Cours de répèt’ (Cours de répétition) : Cours annuel de trois semaines que doivent suivre ceux qui ont fait l’école de recrue (formation de base de l’armée suisse) et qui n’ont pas encore effectué tous leurs jours de service militaire. A noter que le service militaire est obligatoire en Suisse pour les hommes.
FC Sion (Football Club de Sion) : Équipe de football principale du canton du Valais.
Guggen (abréviation de Guggenmusik) : Groupes de fanfare costumés qui sont chargés de mettre de l’ambiance lors des fêtes de carnaval. Ces groupes sont composés principalement de cuivres et de percussions. Cette fête étant catholique, elle n’est pas fêtée dans les cantons protestants (dont font partie les cantons de Vaud et Genève). Pas habitués, les habitants des cantons protestants ont tendance à qualifier la Guggen de « musique de sauvages ».
Papet (vaudois) : spécialité culinaire vaudoise, comprenant des poireaux, des pommes de terre et de la saucisse aux choux.
Secret : en Suisse romande, savoir pratiqué par des guérisseurs se manifestant de plusieurs manières, comme par exemple le soin des brûlures à distance ou la recherche d’objets perdus. Certains y croient, d’autre non, mais en tout cas ça ne fait pas de mal.
Petits plus
Le film vient clore la série d’animation « Les Valaisans dans l’espace » (4 épisodes, disponibles sur internet) elle-aussi réalisée par le mystérieux Hatman.
Avis de la rédac’
Mikaua : Parmi tous les films suisses existants, pourquoi choisir précisément la Guerre des Romands pour la semaine suisse ? Tout simplement parce que ce film nous montre, nous autres Suisses, tels que nous sommes – avec une bonne dose de science-fiction et d’humour pour faire passer le tout. De l’extérieur, la Suisse a peut-être l’air de ne former qu’un bloc, mais en fait c’est très exactement comme ailleurs : on a tous nos clichés régionaux, nos accents (NON, on n’a pas tous l’accent de la vieille pub ovomaltine) et on ne se prive pas de se tirer joyeusement dans les pattes entre les différents cantons – par contre, on fait bloc aussitôt dès qu’il y a menace « extérieure ». Avec la Guerre des Romands, vous avez le point de vue des Valaisans sur le reste des cantons francophones, ainsi que quelques bons clichés sur eux-mêmes. Ne vous attendez pas à une débauche d’effets spéciaux hollywoodiens et à des costumes dernier cri, on est clairement dans un film comique, et qui ne se prend absolument pas au sérieux. Pour autant, n’allez pas croire que la Guerre des Romands est un film bâclé : la réalisation est de qualité, les effets spéciaux plutôt bons si on tient compte du budget, et on voit que les acteurs se sont vraiment amusés comme fous dans leur rôle. Côté scénario, on est dans la comédie du début à la fin et le scénariste s’est vraiment lâché : à peu près tous les clichés suisses et régionaux y passent, et les différents cantons en prennent pour leur grade chacun leur tour, ce qui permet de ne pas (trop) fâcher tout le monde. On a donc au final un film qui s’adresse d’abord aux Suisses – qui vont rire deux fois plus que les autres en saisissant toutes les allusions planquées ici et là – mais aussi aux autres francophones, qui pourront ainsi découvrir les Suisses sous un angle différent. A voir obligatoirement pour les Suisses, et vivement recommandé pour les autres !
Keul : Ce qu’il faut bien reconnaître à ce film, c’est qu’il joue sur les clichés des suisses à 100%. Préparez-vous à voir la Suisse comme vous ne l’avez jamais vue, et à prendre au passage une bonne dose d’accent régional et d’expressions locales. Mais c’est aussi ça la Suisse (nos amis Canadiens peuvent en témoigner), c’est un petit pays mais qui a autant d’accents et de cultures régionales, voire semi-régionales, que l’Union européenne au grand complet. Bon là j’exagère peut-être un peu (des reliquats de mon côté jurassien diront certains) mais même pas tant que ça au final. Mais alors qu’est-ce que ça donne, la « Guerre des Romands » dans l’espace ? Il faut bien avouer que – malgré l’humour omniprésent – les acteurs jouent quand même bien, bien mieux que certains acteurs surpayés de blockbuster sans âme qu’on nous a servi ces dernières années d’ailleurs, et l’univers proposé est cohérent dans le délire. Si vous n’avez pas peur de découvrir une part de la Suisse qui vous était inconnue jusqu’alors, lancez-vous sans réfléchir dans la « Guerre des Romands »
Xefed : Dans le genre sorti de nulle part, la Guerre des Romands se pose là ! J’ai toujours aimé jouer sur les clichés de mon pays, ayant vécu côté romand et côté suisse-allemand étant plus jeune, mais là, ils y vont fort. C’est à la fois un peu vexant mais parfaitement hilarant à voir ; mais c’est vrai que pour des non-Suisses, c’est peut-être un peu le chnis à comprendre (le fouillis à comprendre, si vous préférez). Par contre, vous ne trouverez que difficilement plus pur suisse comme film, même en cherchant bien. En conclusion, je terminerais par dire que (prend l’accent suisse classique vu par les étranger) : La Guerre des Romands c’est d’la dynamite !
Sources
Le site de Caravel productions
Les commentaires du DVD
1 commentaire
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