« Il ne faut pas se fier à un sourire, car on ne sait jamais ce qui peut se cacher derrière ! Un sourire est un outil très précieux, ma chère. Il inspire tes amis, fait douter tes ennemis, et te garantit que, peu importe l’obstacle que tu rencontreras, ce sera toujours toi qui auras le contrôle ! »

Informations techniques

Le visuel de la série
  • Titre original : Hazbin Hotel
  • Date de sortie : 19 janvier 2024
  • Scénariste : Vivienne Medrano
  • Musiques : Evan Alderete, Gooseworx, Thomas Ryan, Sam Haft et Andrew Underberg
  • Studio d’animation : A24
  • Genre : Série d’animation, Comédie musicale, Humour noir, Comédie horrifique
  • Licence : Hazbin hotel
  • Origine : USA
  • Saison(s) : 1
  • Épisodes : 8
  • Durée moyenne par épisode : 28-30 minutes
  • Statut : En cours
  • Âge : 15 ans

Avant de commencer, je tiens à préciser que la série a un épisode pilote, disponible sur la chaîne YouTube de la créatrice, essentiel à sa compréhension. Donc, si cet article vous donne envie de vous mettre à Hazbin hotel, allez d’abord le voir (surtout qu’il existe également en version doublée et aux éléments du décor entièrement traduits en français).

L’histoire en quelques mots

L’histoire d’Hazbin Hotel prend place… littéralement en Enfer. Dans cet univers, reprenant la genèse de la Bible en y incluant le mythe de Lilith, le Paradis organise chaque année une extermination.

Il s’agit d’une pratique consistant à envoyer en Enfer des anges dirigés par Adam pour éliminer les pécheurs, dans le but d’éviter qu’ils finissent par se retourner contre le Paradis une fois suffisamment nombreux. Charlie Morningstar, princesse de l’Enfer et fille de Lucifer et Lilith, trouve cette pratique absolument abjecte et voit en son peuple des âmes pouvant être potentiellement rachetées avec un peu d’aide.

C’est pourquoi, avec sa compagne Vaggie, une pécheresse qu’elle a sauvée d’une extermination ayant eu lieu 3 ans plus tôt, elle ouvrira un hôtel visant à réhabiliter les pécheurs pour leur accorder un accès au Paradis.

Malheureusement, nos deux héroïnes ont de nombreux points à régler avant de lancer leur affaire, à commencer par le manque de personnel ; mais elles feront la rencontre d’Alastor, un Overlord (classe sociale désignant les pécheurs les plus puissants de tout l’Enfer) au sourire permanent se disant ennuyé de son après-vie. Il leur donnera des employés parmi les âmes s’étant vendues à lui et se joindra au projet pour, je cite :  «  Voir les déchets de ce monde lutter, pensant s’approcher du salut, pour finalement échouer et chuter dans le gouffre ardent de l’échec ! ».

Donc, dans les grandes lignes, c’est cela que l’on va suivre : Charlie tentant tant bien que mal d’accomplir son but de rédemption en étant entourée de personnages tous plus loufoques les uns que les autres qui évolueront tout au fil de la série.

Un Enfer, mais de quel côté ?

Comme dit plus tôt, Hazbin Hotel reprend la genèse biblique comme prologue. Mais ce qui est intéressant, c’est que, comme le spectateur découvre cette histoire du côté infernal, il a droit à un point de vue plus nuancé de cet univers. Ici, une grande partie des anges sont représentés comme des gigantesques enflures se considérant supérieurs aux pécheurs et n’exprimant aucun remords à les anéantir.

Alors que vu de l’Enfer, nous apprenons à connaître les pécheurs, et on peut ainsi voir en eux (pour la plupart, en tout cas) des êtres n’étant pas fondamentalement cruels, ce qui permet de se rendre compte que le projet de Charlie n’est pas qu’un but après lequel elle court en vain.

Rien que le point de vue de Lucifer est symbole de cette nuance : (ce n’est pas vraiment un spoil, vu que c’est littéralement la première scène de l’épisode 1) son flashback nous apprend qu’il n’était au départ rien de plus qu’un ange dont la seule chose qui le différenciait de ses compatriotes était sa façon de voir le monde, ce qui a fait qu’il fut rejeté par ses frères. Lilith, elle, reste plus ou moins fidèle à son mythe d’origine : créée en même temps qu’Adam mais ne voulant pas se soumettre à lui, s’enfuit hors d’Eden. Elle rencontre alors Lucifer, et tous deux tombent amoureux l’un de l’autre.

Nos deux tourtereaux avaient des rêves et désiraient absolument les partager avec les humains – raison pour laquelle Lucifer donna le fruit du savoir à Eve. Cette décision donnera, comme dans le mythe original, naissance aux vices et à l’Enfer, ce qui vaudra à Lucifer et Lilith de s’y faire bannir. En bref, l’une des plus grandes forces d’Hazbin Hotel est que la série n’a pas peur de remettre en question le manichéisme de la religion chrétienne, quitte à accumuler les blasphèmes (cf. épisode 8)

Avis de la Rédac'

Flammax : Honnêtement… J’ai beaucoup hésité avant de rédiger cet article. Certains l’auront peut-être remarqué, mais depuis quelques temps j’essaie de ne pas être positif à 100% dans mes avis, dans le sens où je tente également de partager ce que j’ai moyennement et/ou peu apprécié. Et c’est justement ça le problème : je n’ai pratiquement rien à reprocher à Hazbin Hotel ! Les personnages sont tous attachants (excepté bien sûr ceux sont créés pour être détestables), l’animation est aux petits oignons, l’humour est parlant…

Et puis, le propos ! Me revendiquant comme athée, ce que je reproche à la plupart des religions, même si c’est absolument normal, c’est d’être beaucoup trop manichéennes. Alors voir des œuvres voulant nuancer l’opposition de l’angélique face au démoniaque, évidemment que ça me plaît !

Après, il est vrai qu’il a pas mal de motif censurable pouvant faire tache au début : violence, vulgarité, sexe (même si dans ce cas, ce n’est pas montré directement, donc ne vous attendez pas à voir de phallus en gros plan) mais on en fait vite abstraction grâce au contexte d’Enfer et cela permet même de rendre ce monde plus crédible et immersif.

Et je me rends compte seulement maintenant que je ne vous ai pas parlé des chansons, alors que c’est littéralement l’un des genres de la série… Elles sont au nombre de deux par épisode et, franchement, il n’y en a aucune qui soit totalement mauvaise ! Elles sont toutes plutôt entraînantes, ne sont jamais de trop, reflètent bien la psychologie du personnage qui la chante, et ont, à mon humble avis, plus leur place ici que certaines chansons Disney dans leurs propres formats d’origine (suRtOuT pOuR lEs SéRiEs DeStInNéEs AuX jEuNeS eNfAnTs !!!). Hazbin Hotel a même le privilège d’avoir un casting VF de qualité : par exemple, Adam a comme doubleur Emmanuel Curtil !!!

Si vous ne le connaissez… ni d’Eve ni d’Adam, dites-vous qu’il est à la voix française officielle de, au hasard, … Jim Carrey. Clairement, il en a, de l’expérience, le bonhomme. Donc, vous l’aurez compris, Hazbin Hotel a vraiment été une découverte qui en aura valu la peine, et j’espère sincèrement vous avoir donné envie d’y jeter un œil. En tout cas, moi, j’attends avec impatience la sortie de la saison 2, qui ne devrait pas tarder à arriver.

Le pilot de la série

Sources