Jurassic WorldLa genèse de Jurassic World remonte à juin 2002 déjà. Lors d’un interview, Steven Spielberg déclare alors qu’il envisage de développer un quatrième volet à la trilogie déjà réalisée et adaptée des romans « Jurassic Park » et « Le Monde perdu » du romancier Michael Crichton. Si l’annonce a fait l’effet d’une bombe à l’époque, il fallu néanmoins attendre 2015 pour que le projet aboutisse et que Jurassic Wolrd sorte dans les salles. Les deux précédents volets ayant profondément divisé les fans, ce nouvel opus était attendu de pied ferme par les puristes et autres aficionados de la série de romans, avec des attentes souvent très élevées sur le résultat final. Alors Jurassic World a-t-il su combler son public ou a-t-il répété les erreurs reprochées aux deux précédents opus ? C’est ce que allons tâcher de déterminer dans cette présentation.

Informations techniques

L'affiche du film

L’affiche du film

  • Titre original : Jurassic World
  • Date de sortie : 2015
  • Durée : 124 minutes
  • Réalisateur : Colin Trevorrow
  • Scénario : Colin Trevorrow ; Derek Connoly ; Rick Jaffa ; Amanda Silver
  • Avec : Chris Pratt ; Bryce Dallas Howard ; Vincent D’Onofrio ; Omar Sy ; Nick Robinson
  • Production : Amblin Entertainment ; Legendary Pictures ; Universal Pictures
  • Genre : Aventure ; Science-fiction
  • Nationalité : Américain

Résumé de l’histoire

La société InGen, qui avait entre autre développé les premiers spécimens de dinosaures dans le premier opus de la série, a été rachetée par le milliardaire Simon Masrani, qui est bien décidé à poursuivre le rêve de John Hammond. Et c’est précisément ce qu’il fit – 22 ans après le Jurassic Park – en ouvrant le Jurassic World.

Le parc d'attraction Jurassic World

Le parc d’attraction Jurassic World

Ce parc d’attraction ouvert à tous propose de découvrir des dinosaures dans leur milieu naturel un peu comme certains parcs d’attraction ou très grands zoos, mais avec une technologie nettement plus développée. Mais comme tout parc d’attraction, Jurassic World a besoin d’innover, de trouver de nouvelles attractions sensationnelles, car la curiosité et l’attirance du public pour les dinosaures commence à diminuer, menaçant le parc de fermeture. Les scientifiques, menés par Claire Dearing, tentent alors de développer de nouveaux dinosaures en laboratoire en combinant divers spécimens pour donner naissance à une créature hybride inédite, l’Indominus rex. Mais comme chaque fois que l’homme tente de se prendre pour dieu, la nature est là pour lui rappeler qu’il joue avec des forces qui le dépassent et, lorsque l’Indominus rex s’échappe, c’est la sécurité des vingt mille visiteurs du parc qui est menacée. Les derniers espoirs de ramener la situation à la normale se portent alors sur Owen Grady, un dompteur de vélociraptors et spécialiste du comportement animal.

L'une des scènes mythique du film qui montre le dressage des raptors

L’une des scènes mythique du film qui montre le dressage des raptors

Réception auprès du public et critiques

Ce film a été globalement bien accueilli par la critique et les médias lors de sa sortie. Presque unanimement considéré comme la meilleure suite du premier opus, on lui reproche néanmoins de trop se calquer sur Jurassic Park et, de ce fait, d’être enfermé dans un cadre dont il ne peut sortir. On reproche donc à Jurassic World de ne pas avoir su développer sa propre mythologie en apportant de nouvelles idées soit totalement nouvelles, soit tirées des deux livres sur lesquels est basé Jurassic Park. En voulant coller au mieux à son prédécesseur pour satisfaire le plus de fans possible, Jurassic World a, à n’en pas douter, manqué l’occasion de se démarquer de la série pour proposer une expérience nouvelle. Le film possède cependant cette touche d’humour qui avait été fortement appréciée dans le premier opus de la série et qui est ici repris pour le plus grand plaisir des fans.

Conclusion et avis personnel

Avant de débuter la conclusion et de donner un avis personnel sur le film, il est bon de préciser que les lignes qui vont suivre contiennent des spoilers sur l’histoire. Si vous n’avez pas vu le film, attendez donc pour vous lancer dans la lecture de ce paragraphe.

L’idée de donner une suite « qui tient la route » à Jurassic Park n’est pas nouvelle, car chaque nouvelle suite tentait d’atteindre le succès de la pierre angulaire de la série sans réellement y parvenir. En voulant faire toujours plus grand, plus gros et avec plus de dents, on avait souvent tendance à oublier les éléments qui firent le succès de Jurassic Park. Ce nouveau film promettait de renouer avec les anciens codes utilisés au début de la saga, en y apportant une vision nouvelle par l’ajout de technologie de pointe, de nouveaux dinosaures, tout en s’inspirant des scènes qui avaient valu à la série ses lettres de noblesse.

Les effets spéciaux sont au rendez-vous, comme dans tous les Blockbuster à succès, et lissent l’aspect général du film pour nous offrir un résultat impeccable quoique dépourvu de l’atmosphère si particulière de Jurassic Park. Le scénario, presque calqué sur le premier film, semble obéir à une sorte de cahier des charges ou une table des matière tant les scènes se répètent et donnent une impression de déjà vu quelque peu désagréable. Il aurait été certes difficile – voir même impossible diront certains – de retrouver l’émerveillement de la découverte du premier opus, mais un minimum d’inventivité et de nouveauté n’aurait certainement pas fait de mal.

L'un des nombreux clins d’œil à Jurassic Park : découverte des ruines de l'ancien parc

L’un des nombreux clins d’œil à Jurassic Park : découverte des ruines de l’ancien parc

Parlant de nouveautés, on peut s’interroger sur le domptage des velociraptors. Tout d’abord présenté comme une simple étude scientifique, on remarquera par la suite qu’InGen est impliquée dans une magouille afin d’utiliser des dinosaures comme armes de guerre qu’on enverrait sur le terrain en lieu et place d’armée. L’idée à de quoi faire rire, mais il s’agit malheureusement d’un thème central dans ce film, qui place le « grand méchant » de l’histoire au centre d’un « trafic d’armes-dinosaures » et lui fait croire dur comme fer que, à l’heure où la technologie a atteint un tel niveau d’avancement, une guerre peut encore être remportée par ce genre d’idée farfelue. Ajoutez à cela un charisme absolument pathétique de sa part et vous n’arriverez certainement pas à prendre ce personnage au sérieux.

L’Indominus rex, le fameux dinosaure patchwork et idée originale du film, devait apporter un vent de nouveauté sur la série. Bien au contraire, le traitement de ce dinosaure n’a fait que souligner des incohérences dans l’histoire. Ce dinosaure est doté de facultés spéciales qu’il tire de ses gènes. Jusque-là rien d’impossible, mais on a presque l’impression que celui-ci pourrait faire n’importe quoi sous prétexte qu’il possède trois brins d’ADN de telle ou telle bestiole. Capable de se rendre invisible, de camoufler ses dégagements de chaleur, il possède également la faculté de parler avec les velociraptors. Vous avez bien lu « parler », et pas simplement communiquer avec de petits cris. Il s’agit bien dans ce film de communication pour l’établissement d’un changement d’Alpha dans le groupe, donc d’une communication structurée. Bref, un grand moment de solitude arrivé à ce stade du film.

Le fameux Indominus Rex, la pierre angulaire du film

Le fameux Indominus Rex, la pierre angulaire du film

Les incohérences sont multiples et, malheureusement, les clins d’œil à Jurassic Park, même s’ils sont parfois amenés de manière subtile, ne suffisent pas à les cacher. De plus, le film est lent à démarrer et précipite un peu les révélations finales à la va-vite, ce qui donne une impression de « Quoiiii ? Mais d’où ça sort, ça ??? » très désagréable.

Au final, le film n’est pas mauvais, loin de là. On passe quand même un bon moment à le regarder et la nostalgie du film de Spielberg est bien là au rendez-vous. Les clins d’œil à ce dernier, quand ils ne sont pas amenés avec la finesse d’un bulldozer, sont plaisants à découvrir. Les effets visuels sont impressionnants mais n’arrivent malheureusement pas à combler les faiblesses scénaristiques, dont les explications fournies au cours du film soulèvent plus de questions qu’elles n’en éclaircissent. Selon moi, il s’agit néanmoins de la meilleure des trois suites proposées à Jurassic Park. Je vous conseille de voir le film au moins une fois pour vous faire votre propre opinion sur le sujet, même si je doute que vous réitériez l’expérience par la suite.


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