Le mot cosplay vient de l’anglais, lui-même calqué sur le japonais コスプレ, kosupure. On trouve également la dénomination costume playing, bien que celle-ci soit moins utilisée.
Le cosplay est une pratique qui consiste à se déguiser, se costumer à l’image de personnages d’animés, de manga, de bandes-dessinées ou autres personnages tirés d’univers imaginaires. On appelle les pratiquants des cosplayeurs ou des cosplayeuses.
Au Québec, le terme cosplay n’est pas employé. C’est le terme costumade, qui a été proposé par l’Office québécois de la langue française, qui le remplace.

Exemple de cosplay – Convention Japan Impact 2020

Origines

Bien que très courante au Japon, on considère que cette pratique est née aux Etats Unis avant d’être reprise au pays du soleil levant. Il s’agirait de fans de Star Trek, puis de Star Wars, qui seraient à l’origine de ce hobby. Ceux-ci se déguisaient alors en héros des films lors de leur sortie. Depuis lors, cette pratique a été reprise au Japon, où elle s’est considérablement développée pour atteindre des proportions inconnues en Europe ou aux Etats Unis. Aujourd’hui encore, le Japon organise un évènement international connu sous le nom de « World Cosplay Summit » à l’initiative d’Aichi Television Broadcasting et qui réunit alors des milliers de cosplayeurs amateurs et professionnels.

Exemple de cosplay – Convention Japan Impact 2020

Le World Cosplay Summit

Le World Cosplay Summit (WCS)

Le World Cosplay Summit (世界コスプレサミット, Sekai Kosupure Samitto, Sommet Mondial du Cosplay), aussi appelé WCS, est une convention annuelle pour les fans de cosplay. Basée sur les échanges internationaux et l’épanouissement de la culture japonaise, la convention est organisée par TV Aichi et se tient à Nagoya, au Japon. Se déroulant tous les ans au début du mois d’août, ce concours permet la participation de cosplayeurs venant du monde entier et se réunissant autour de leur passion. Participant en binôme, les meilleurs cosplayeurs sont récompensés pour leurs prestations et leur participation.

Exemple de cosplay – Convention Japan Impact 2020

Diverses règles régissent ce concours et doivent être respectées pour pouvoir y participer. Les cosplayeurs et cosplayeuses doivent avoir 18 ans révolus et certaines limitations sont imposées par la chaîne, comme l’obligation de choisir une œuvre japonaise, l’interdiction de faire un costume issu d’une licence Shueisha, et, entre 2007 et 2011, l’interdiction d’incarner un héros de jeux-vidéos.

Deux ans après sa création, le WCS proposa un nouvel évènement qui se déroule durant toute l’année, à savoir un grand concours de cosplay qu’ils appellent le Cosplay Championship, qui marque le point d’orgue de l’évènement.

Les courants

Les courants de Cosplay

On distingue trois courants principaux en ce qui concerne le cosplay ; ceux-ci dépendant des continents sur lesquels ils sont pratiqués. On trouve donc :

Europe

En Europe, plus particulièrement en France, en Italie, en Allemagne mais également en Suisse, le cosplay prend une dimension plus théâtrale. La majeure partie des représentations de cosplay prennent des allures de petites scénettes dans lesquels les participants présentent des mises en scènes reprenant des évènements du vécu de leurs personnages ou décrivant des histoires totalement inventées de leur part. Cette créativité est d’ailleurs souvent récompensée par une catégorie de prix spécialement réservée à ceux et celles qui mettent en scène ces petites pièces théâtrales.

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Autre point mis à l’honneur, la fabrication artisanale de cosplay. Les concours sont souvent strictes sur ce sujet : un cosplayeur européen ne pourra participer à un concours que si son costume a été entièrement réalisé de ses mains (accessoires compris). Pour ceux et celles qui auraient acheté leur costume tout fait ou qui n’ont qu’en partie réalisé le leur, ils peuvent défiler dans les conventions en « cosplay libre » mais ne peuvent participer au concours.

Grande différence avec les autres courants de cosplay : même si la compétition aboutit à une récompense, les cosplayeurs européens participent à ces concours principalement pour s’amuser. C’est dans une ambiance bon enfant que se déroulent ces manifestations sans que la compétition ne viennent entacher les amitiés qui s’y forment.

Mentionnons finalement que dans certaines occasions comme lors de la sortie de films, des offres particulières sont faites pour ceux et celles qui s’y présentent costumés. Ainsi, des cinémas font rentrer gratuitement les spectateurs déguisés lors de la sortie de film particulièrement attendus, tels que le Hobbit ou Star Wars.

Japon

Le cosplay japonais est quelque peu différent de l’européen ou de l’américain dans le sens qu’il n’y a pas de concours pour les participants aux conventions. Les cosplayeurs japonais n’évoluent d’ailleurs pas dans la partie publique des conventions mais possèdent des zones réservées afin de ne pas gêner les manifestations. Dans ces zones, les photographes amateurs et professionnels ont alors tout loisir de prendre les clichés qui les intéressent sans obstruer le passage. C’est lors de ces séances photos que sont échangées cartes de visites et adresses de sites, éléments indispensables pour se faire connaître dans le milieu.

L’apparence est très importante pour les participants à ces manifestations, bien plus que la performance elle-même, si bien qu’avec le temps, un marché de vente de costumes et accessoires de cosplay s’est développé pour satisfaire la demande croissante des fans du genre. Toujours à la différence des autres pays, la culture japonaise considère les cosplayeurs comme des personnes asociales et marginales qui ne s’intègrent pas dans celle-ci. Mal vus et pointés du doigt, les fans du genre tendent à abandonner leur passion en grandissant et en se mariant afin de rentrer dans le cadre de la société.

Mentionnons finalement que le « World Cosplay Summit » est le seul évènement cosplay au Japon qui comprend un concours.

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Amérique du Nord

Comme nous l’avons mentionné plus haut, les Etat Unis ont vu la naissance du cosplay lorsque des fans ont décidé d’exprimer leur passion en reproduisant les costumes de leur héros de film préférés. C’est Forrest J Ackerman qui, en 1939, se présenta à la première convention américaine de science-fiction, le WorldCon, dans un costume d’« homme du futur » crachant des étincelles. Pour cette raison, on le considère comme étant le pionnier du genre. C’est à cette époque qu’est né le premier concours de cosplay, appelé la Masquarade, qui atteint son apogée lors de la sortie des films Star Trek et Star Wars. Aujourd’hui, ces concours ont évolué pour mettre l’accent sur la création de costumes inédits qui n’appartiennent à aucun univers particulier et pour lesquels on récompensera l’imagination et l’inventivité de leurs créateurs.

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Types de cosplay

Types de Cosplay particuliers

   Cosplay kigurumi

Connue sous le nom de Kigurumi, cette variété de Cosplay a commencé à se développer en Europe ces dernières années jusqu’à prendre une grande importance, que ce soit dans les conventions ou lors de soirées. Le mot Kigurumi provient du japonais kiru (s’habiller) et du nom nuigurumi (jouet en peluche) et signifie donc littéralement « s’habiller en peluche ». Phénomène de mode au Japon depuis des années, ces costumes qu’ils qualifient de « pyjamas déguisements » sont principalement portés par les adolescents comme tenues de rue. Cette mode de rue japonaise, qu’on nomme ganguro, a commencé à s’exporter en Europe depuis 2009 et n’a cessé depuis de prendre de l’ampleur. Aujourd’hui, il devient presque impensable d’imaginer une convention sans porteur de kigurumi. Le grand succès de ces costumes est dû à leur simplicité, leur confort, et la facilité avec laquelle il peuvent être enfilés et retirés. Mentionnons au passage que cette mode inclus également les costumes complets que portent les personnages des parcs d’attraction comme Disneyland et les costumes des personnages d’émission pour enfants (Barney, Casimir, etc.). Les costumes populaires couramment utilisés incluent Pikachu, Winnie l’ourson, Hello Kitty, ainsi que des costumes d’éléphants, de dinosaures, de chiens, de vaches, de cochons ou de pandas. Finalement, mentionnons l’existence d’une autre catégorie de kigumuri nommée « anime kigurumi ». Dans ce genre de Cosplays, la représentation des personnages humanoïdes se fera à l’aide de masques ou de costumes qui couvriront entièrement le corps du cosplayeur. Au Japon, la personne qui porte ce genre de costumes est nommée « animegao » et les costumes portés se nomment zentai.

Quelques exemples de costumes kigurumi

Quelques exemples de costumes kigurumi

Fandom Furry

Autre cas particulier du Cosplay, le Fandom Furry consiste à incarner un personnage animal à l’aspect humanoïde. Le nom provient cette fois-ci de l’anglais  fan (admirateur), dom (qui appartient à une idéologie) et furry (poilu). Les cosplayeurs qui pratiquent le fandom furry se nomment les « furs » et suivent un mouvement particulier qui a pour noyau central l’admiration pour les créatures animales, imaginaires ou non, mythologiques ou anthropomorphes. Comprenez par-là, les animaux qui possèdent des caractéristiques humanoïdes, comme un corps humanoïde par exemple, ou qui possèdent la faculté de parler.

Quelques exemples de furry – Convention Japan Impact 2020

Le fandom furry tire ses origines de deux longs métrages proposés par Walt Disney dans les années 1966 et 1973 avec le Roi Lion, respectivement Robin des Bois. Ces œuvres, qui mettent en scène non pas des humains mais des animaux doués de paroles et qui se comportent comme des humains, ont permis à de nombreuses générations de s’identifier à ces animaux. Par la suite, le mouvement intégra des créatures de science-fiction provenant d’œuvres comme celle d’Albedo Anthropomorphics, de Steve Gallacci en 1980, mettant en scène des mammifères et oiseaux anthropomorphes dans un monde futuriste. Bien que pouvant incarner différents types d’animaux, les personnes qui pratiquent le fandom furry ont un lien émotionnel ou spirituel avec un animal en particulier, qu’il soit réel, fictif ou symbolique. L’animal ainsi choisi se nommera le fursona et revêtira une importance toute particulière, à l’instar d’un totem. Aujourd’hui encore, et bien que prenant de plus en plus d’importance en Europe, le fandom furry reste encore très peu connu et sujet à de nombreuses critiques, principalement à cause de sa connotation érotique. Même si l’emploi de tels costumes à des fins sexuelles est très rare (comme le prouvent des études menées sur le sujet), les nombreux dessins érotiques de Furry que l’on trouve sur le net tendent à amplifier cette impression . Des conventions particulières regroupant les pratiquants de ce mouvement ont lieu en Europe. La plus grande de ces conventions, l’Eurofurence, qui réunit environ 750 participants, fut fondée en 1995 et se tient généralement en Allemagne. Les costumes des fandom furry se nomment les fursuits, ce qui nous donne donc le terme fursuiters pour les porteurs de tels costumes.

Fandom-Furry

Nombreux exemples de Fandom Furry


2 commentaires

Mangas, une révolution française - Geek-It · 23 mars 2024 à 16 h 00 min

[…] en France et le développement des séries et éditeurs jusqu’à nos jours. De la naissance du Cosplay, à la création des termes japoniaiserie et Otaku, en passant par le succès du club Dorothée et […]

Lolita - Geek-It · 3 août 2018 à 11 h 16 min

[…] fait main qui prime pour commencer. Il est très important de ne pas à confondre le Lolita avec le Cosplay ou tout autre déguisement à but de reconstitution historique, car le Lolita est une mode à part […]

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