Sixième long métrage de Luc Besson, Léon est un film qui retrace la vie d’un tueur à gages du même nom vivant à New York. Alors qu’il vit en solitaire, Léon deviendra responsable d’une jeune fille nommée Mathilda à la suite d’un concours de circonstances. Lui demandant de l’aider à venger son petit frère tué avec à cause d’un trafic de drogue, Mathilda deviendra l’apprentie de Léon, qui lui apprendra le métier de nettoyeur. Connu sous le nom « le Professionnel » au Québec, ce film est sorti en 1994.

Informations techniques

La jaquette du DVD

  • Titre original : Léon
  • Date de sortie : 1994
  • Durée : 103 minutes
  • Réalisateur : Luc Besson
  • Scénario : Luc Besson
  • Avec : Jean Reno, Gary Oldman, Natalie Portman
  • Société de production : Les Films du Dauphin, Gaumont
  • Genre : Action, Drame, Policier, Thriller
  • Nationalité : français

Résumé de l’histoire

Léon est un tueur à gages méthodique et efficace qui travaille dans la ville de New York. Solitaire de nature, Léon devra cependant s’occuper d’une jeune fille nommée Mathilda, qu’il sauvera de trafiquants de drogue. Alors que toute sa famille a été tuée, elle ne désire qu’une seule et unique chose : pouvoir venger son frère. La jeune Mathilda va profondément changer la vie de Léon et l’amener à s’interroger sur sa vie et son avenir.

Une relation ambiguë

Les deux protagonistes du film

Le film se découpe en trois parties : deux scènes d’action au début, qui posent le cadre du travail de Léon et les raisons de la vengeance de Mathilda suite à l’assassinat de sa famille ; une autre scène d’action à la fin du film, qui conclut la vengeance ; et un développement de la relation entre Léon et Mathilda pour le reste du film. Cette relation sera donc le point central de l’histoire mais restera profondément ambiguë dans les premiers temps. Tantôt relation père-fille, tantôt relation entre amis, elle finira par dévier vers une relation d’amour platonique dérangeante et pleine de malaises vers la fin du film. Cette dernière est d’ailleurs bien plus développée dans la version longue du film, parue quelques années après la première version et toute trace d’ambiguïté est gommée, même si la relation n’aboutit pas au final. Cette version longue fut néanmoins autocensurée car elle fut très mal reçue par le public test qui la visionna, ce qui nous donna la version actuelle.

Avis de la Rédac’

Keul : bien que le thème traité dans ce film soit intéressant et permette de proposer un thème inhabituel, Besson ne prend pas de risque quant au traitement des thématiques de son film. Les scènes d’action sont maîtrisées mais le reste du film est quelque peu longuet et ne fait qu’effleurer les problématiques qu’il soulève. La relation entre Mathilda et Léon, qui devrait normalement être au centre de l’intrigue puisque les trois-quarts du film y sont tout de même consacrés, n’est en réalité que peu développée. On voit très bien que l’auteur a tenté d’exposer une relation problématique entre un adulte et une enfant – relation rendue possible par le fait que les deux protagonistes possèdent une âme innocente et de nombreux points communs au niveau de leur histoire – mais le traitement ne dépasse jamais réellement la surface. On a parfois l’impression que Besson fuit le sujet quand celui-ci devient délicat et les seules scènes qui entrent à proprement parler dans le sujet le font quand les deux personnages se retrouvent séparés. Il est dommage que le sujet n’ai pas été traité jusqu’au bout, même si cette relation ambigüe à quelque chose de dérangeant au final. La musique, bien qu’efficace, est parfois un peu trop présente à mon goût. Mention spéciale cependant pour le jeu de Gary Oldman en agent des stups psychopathe, qui apporte une dimension complètement folle à l’histoire et enrichit le film par des improvisations aussi loufoques que dérangeantes. Au final, Léon semble quelque peu bâclé, ce qui n’est peut être pas totalement faux si on replace le film dans son contexte. Il faut savoir que le film fut écrit en 30 jours seulement, alors que Besson attendait le début du tournage d’un film bien plus ambitieux, à savoir le Cinquième Élément. De plus, le personnage de Léon est directement « inspiré » du personnage de Victor, un autre tueur à gages du film Nikita, également produit par Besson. Pour conclure, je dirais que Léon a le mérite de traiter d’un sujet rarement vu au cinéma mais qu’il le fait d’une manière trop superficielle pour être réellement efficace. A voir si vous n’avez rien de mieux sous la manette.

Mikaua : Le film Léon m’a gardé dans la perplexité jusqu’au bout. Avec un tueur à gages comme personnage principal, je m’attendais d’abord à pas mal d’action, mais les premières minutes du film détrompent rapidement : on n’est clairement pas dans une ce ces productions américaines qui explosent de partout – et tant mieux quelque part, ça change. A partir de là, je n’ai cessé de chercher quel était l’élément central de l’intrigue tout au long de mon visionnage, mais sans jamais réussir à mettre le doigt dessus. La vengeance de Mathilda est bonne candidate, mais pas assez développée. Restait la relation Mathilda-Léon, mais si ces personnages prennent effectivement toute la place à l’écran, au final rien n’est approfondi, pas même cette ambiguïté amoureuse qui n’apparaît que pour repartir dans les secondes suivantes, tel un rongeur effrayé reparti dans son terrier. On reste dans un espèce de flou tout du long et au final ça manque un peu de matière. J’ai bien aimé voir Jean Reno en tueur à gages, mais le film dans son entier m’a laissé un goût d’inachevé.