Les Secrets de Dumbledore nous font suivre les combats du professeur Albus Dumbledore pour arrêter le puissant mage noir Gellert Grindelwald qui tente de prendre le contrôle du monde des Sorciers. Les Animaux Fantastiques : les Secrets de Dumbledore est le troisième opus de la saga des Animaux Fantastiques qui devrait comprendre cinq films.

Informations techniques

La magnifique affiche du film

  • Titre original : Fantastic Beasts: The Secrets Of Dumbledore
  • Titre français : Les Animaux Fantastiques : Les secrets de Dumbledore
  • Date de sortie : Avril 2022
  • Durée : 144 minutes
  • Réalisateur : David Yates
  • Scénariste : J.K. Rowling
  • Avec : Eddie Redmayne, Jude Law, Mads Mikkelsen
  • Production : Warner
  • Genre : Fantastique, Aventure
  • Nationalité : États-Unis

L’histoire en quelques mots

Une fine équipe est réunie pour sauver le monde des Sorciers et des Moldus

Gellert Grindelwald, l’un des plus puissants Sorciers de son temps, cherche à assoir son autorité sur le monde de la magie pour mettre son grand plan à exécution, à savoir éradiquer le monde des Moldus et placer celui-ci sous le contrôle des Sorciers.

Devant l’empêcher d’agir, le professeur Albus Dumbledore réunit plusieurs personnes, dont le magizoologiste Norbert Dragonneau et le Moldu Jacob Kowalski, pour mettre à mal ses plans.

Mais alors que le monde est sur le point d’élire le nouveau dirigeant des Sorciers, il devient plus qu’évident que la tâche ne sera pas aisée et que les partisans de Grindelwald sont toujours plus nombreux à le rejoindre.

Un film placé sous le signe de la polémique

Le moins que l’on puisse dire, c’est que les Animaux Fantastiques : les Secrets de Dumbledore, est bien de son temps. Celui-ci a démarré avec une polémique sur l’acteur Johnny Depp, qui joue le rôle principal de Gellert Grindelwald. Étant en procès avec le Sun, un magasine qui a révélé des problèmes de maltraitance avec son ex-femme, Amber Heard. Les producteurs du film ayant voulu éviter tout esclandre avec ce scandale, ils ont alors décidé de changer d’acteur pour ce troisième opus.

Mads Mikkelsen, le nouvel acteur de Grindelwald

Seconde polémique, l’acteur Ezra Miller, qui joue le personnage principal de Croyance, s’est fait arrêter quelques jours avant la sortie du film pour une altercation dans un bar. Actuellement incarcéré, il semble que cette altercation pourrait mettre fin à sa carrière, et donc, que nous ne reverrons pas celui-ci dans le prochain opus de la série.

Dernier point en date, les orientations politiques de J. K. Rowling envers les personnes femmes transgenres qui ont provoqué de nombreuses réactions négatives de la part de la fanbase Harry Potter depuis quelques années déjà, mais que refont surface à chaque nouvelle œuvre qu’elle propose.

Un scénario moins bien travaillé que dans Harry Potter

Avec ce troisième opus, il faut bien l’avouer, l’histoire semble un peu moins bien développée que dans les romans d’Harry Potter. Ce qui avait été ressenti dans les deux précédents films vient encore s’accentuer ici. Ce n’est pas forcément très flagrant de prime abord, mais il s’agit d’une somme de petits détails qui viennent écorner l’univers développé avec Harry Potter.

Les vêtements

Des Sorciers et Sorcières aux dernières tendance de la mode moldue

Premier exemple et non des moindres : les tenues des Sorciers et Sorcières. Dans les romans, un accent tout particulier est fait sur les tenues que portent les Sorciers, qui sont dépareillées, faites de grandes capes, chapeaux et autres robes diverses et variées. Quand un Sorcier ou une Sorcière s’habille en Moldu, c’est toujours comique et jamais dans le ton ; alors que dans les Animaux fantastiques 3, tous les Sorciers et toutes les Sorcières sont habillées de costards cravates et autres robes de soirée somptueuses qui feraient tomber en pâmoison n’importe quel Moldu. Les partisans de Grindelwald sont tous habillés à la mode des services secrets allemands de l’époque. Alors est-ce que la mode a changé après la seconde Guerre Mondiale pour revenir aux sources ? Les Sorciers ont-ils oublié comment ressembler à des Moldus par la suite ? Cela semble peu probable et peu cohérent malheureusement.

Les sortilèges

C’est un point qui a déjà été mentionné au sujet des Animaux Fantastiques 2 mais qui est encore plus présent ici : l’absence de formule ou de tracé. Dans le premier et le second opus, les Sorciers lançaient encore leurs sortilèges comme décrit dans les romans, avec de grands gestes et des incantations. Mais ce troisième opus, pas d’incantation, par de tracé, on se contente de pointer sa baguette sur l’adversaire et on lance le sort. Bien entendu, les fans de la série feront remarquer que c’est possible de lancer un sortilège sans prononcer d’incantation, ce sont les fameux sortilèges informulés. Mais de là à étendre cette pratique réservée aux plus doués des Sorciers à tous les Sorciers et Sorcières croisés, c’est un peu fort et ça ressemble à s’y méprendre à une facilité scénaristique.

La prison d’ Erkstag

Certainement l’un des lieux les plus étranges de ce film et peut-être l’un des moins cohérents. La prison d’Erkstag est employée par le Ministère de la Magie allemand pour séquestrer des prisonniers. Leurs objets sont confisqués et les prisonniers sont attachés et pendus par les pieds dans de petites cavités. De petites Manticores gardent les lieux, et un gigantesque Manticore est posté au centre du puits qui forme le centre de la prison. Chaque cellule est éclairée par une lanterne qui contient une variante de luciole. Quand celle-ci arrête d’émettre de la lumière, le Manticore adulte tue le Sorcier en le dévorant.

Au final, un film des Animaux Fantastiques qui n’a pas tant d’Animaux Fantastiques que ça. Le titre nous avait prévenu en mettant les Animaux fantastiques en tout petit pourtant mais ça surprend tout de même

Maintenant que le décor est planté, la première question qui vient à l’esprit est de savoir à quoi sert cette « prison » ? Le but d’une prison est de garder les prisonniers en vie pour pouvoir les interroger, les échanger contre d’autres prisonniers, etc. S’ils meurent, alors ce n’est pas la peine de garder leurs possessions matérielles. Et pourquoi laisser des personnes venir en visite, comme Norbert le fera dans le film, vu que les visiteurs vont se faire tuer ? Et pourquoi ont-ils besoin d’un laisser-passer si la prison est sensée ne plus exister ? Est-ce que c’est une sorte d’écho aux camps de concentration de la seconde Guerre Mondiale ? Vraiment perturbant comme lieu et pas super cohérent non plus.

Batailles dans le monde spirituel ?

C’est une nouveauté, mais il semblerait que les Sorciers sont désormais capables de s’affronter dans un autre monde, une sorte de monde astral ou spirituel, ou directement dans leurs esprits. Le premier exemple survient quand Dumbledore et Croyance s’affrontent, et le second lors de l’affrontement de Dumbledore et de Grindelwald. On ne sait pas contre pas très bien comment cela fonctionne. Lors du premier affrontement, on voit Dumbledore lancer une goutte de pluie qui semble contenir l’un de ses souvenir (la fameuse brume blanche des pensines) en direction de Croyance. Est-ce que c’est grâce à ça qu’ils parviennent à s’affronter dans cet autre monde ? Contre Grindelwald, cela pourrait être dû au pacte de sang ; mais encore une fois, ce n’est pas expliqué et assez confus.

Un développement anarchique des personnages

Ce qui frappe le plus le spectateur durant le film, c’est le développement au mieux anarchique, au pire inexistant des personnages principaux. Le meilleur exemple est très certainement celui de Youssuf Lestrange. Ce dernier est rongé par la mort de sa sœur, Leta Lestrange, tuée par Grindelwald dans le précédent opus. Envoyé chez ce dernier pour faire le l’espionnage (pas sûr que ce soit la meilleure idée quand on sait que Quinny est chez celui-ci et qu’elle est l’une des plus puissantes Legilimens connues). Youssouf aura alors deux scènes chez Grindelwald, son arrivée – où il se fait griller comme espion et où il se fait retirer tous les souvenirs de sa sœur –, et son départ. Entretemps, on ne sait rien de ce qu’il a fait ou de ce qu’il s’est passé. Le fait qu’il ait perdu ses souvenirs n’a pas l’air de le déranger plus que ça, alors que c’était peut-être le seul élément de background connu de son personnage.

Pour rester sur la mort de la sœur de Leta Lestrange, le développement de Thésée Dragonneau est aussi étrangement amené. Celui-ci doit aider à vaincre Grindelwald, mais devrait être profondément bouleversé par la mort de sa femme. Or celui-ci reste placide durant tout le film et n’a absolument aucune réaction lorsqu’on parle de sa femme. Tout au plus, on a l’impression que celui-ci s’ennuie ou n’a pas envie d’être avec le groupe.

Dernier exemple, même si tous les personnages pourraient être développés ici, celui de Norbert. Ce dernier avait réussi à s’ouvrir au monde dans les précédents film. Avec beaucoup d’efforts de sa part, il était parvenu à combattre sa timidité et ses bégaiements, et s’était affirmé. Dans ce film, on repart presque à zéro. Norbert bégaie à nouveau, n’ose pas prendre la parole et reste en retrait jusqu’à ce que les autres protagonistes le remarquent et lui fassent signe de s’exprimer. C’est assez perturbant à voir et ça laisse un profond sentiment d’incohérence.

Une pentalogie peut-être vouée à être qu’une trilogie

Une série qui démarrait sur des chapeau de roue mais qui semble s’essouffler et peiner à dévoiler une image d’ensemble cohérente

On peut penser que nous cherchons « la petite bête » avec les incohérences précédemment citées, mais le fait est que la Warner est actuellement en discussion pour annuler les opus 4 et 5 de sa saga, et ce pour les raisons précédemment citées. Les nombreuses polémiques, les positions politiques de l’auteur, la qualité de l’écriture en dents de scie et les nombreuses critiques et réactions négatives des fans de la série sont autant de points qui pourraient bien mettre fin la saga et enterrer définitivement les deux derniers films avant même qu’ils n’aient vu le jour. Une bien triste fin pour une série qui promettait de grandes choses.

Avis de la Rédac’

Keul : Après plus deux ans de galère, le troisième opus des Animaux Fantastiques sort enfin avec les Secrets de Dumbledore. Avec un titre pareil, autant dire qu’il était attendu au détour, aussi bien par l’équipe que par tous les fans de la série. Mais triste est de constater que le résultat attendu n’est pas au rendez-vous. Tout d’abord, on ressent clairement le manque de vue d’ensemble de la rédaction des scénario. J’avoue qu’après trois films, je ne sais pas encore où ceux-ci veulent nous emmener. Bien que nommés « Animaux Fantastiques », je constate que ceux-ci sont de plus en plus relégués au rang de pièce de décor dans les films, et même ce dernier opus – qui tente pourtant de placer une créature au centre de l’intrigue – laisse cette même impression. On en revient à l’avis du premier film, à savoir qu’il traite plus de Grindelwald et de Dumbledore qu’autre chose. Cependant, les Secrets de Dumbledore possède quelques points positifs. Les effets spéciaux sont absolument magnifiques. A aucun moment on ne va être sorti du film à cause d’un effet trop visible ou mal placé, et ça c’est vraiment très agréable. Les musiques restent, comme toujours, très belles et permettent de bien s’immerger dans l’ambiance du film. Quelques scènes et répliques sont particulièrement bien trouvées, surtout lors des discussions entre Dumbledore et Norbert. Pour le reste, j’ai trouvé un peu dommage que Croyance n’ait pas plus d’importance dans ce film. Après le développement des deux derniers films, on aurait pu s’attendre à mieux de la part de ce personnage qui n’a que quelques rares répliques et une ou deux scènes dans le film. On arrive presque à oublier son statut d’Obscurial, qui est heureusement rappelé lors d’une scène. Finalement, le film laisse un sentiment mitigé. On passe un bon moment, l’action est au rendez-vous, mais les très nombreuses incohérences font qu’on se demande sans cesse ce qui est en train de se passer ou si Rowling a réellement validé certains choix. A voir si la saga des Animaux Fantastiques survivra à ce dernier opus.

Un film qui a pourtant de très bon points comme le développement du personnage de Kowalski

Xefed : Je rejoins Keul sur certains points. Je trouve que le fil les Secrets de Dumbledore est sympathique, mais c’est peut-être là le problème. Contrairement aux films d’Harry Potter, que j’avais trouvé fantastiques, je n’ai pas été bouleversée par ce film. Alors ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit, j’ai bien aimé le film, mais je trouve qu’il ne fait qu’un peu plus que le minimum syndical. On a des animaux fantastiques, mais à part le Quilin, les autres font office de décor. La période dans laquelle se déroule le film, soit l’accès au pouvoir d’Hitler chez les Moldus, aurait pu être intéressante à traiter, surtout que le film se déroule à Berlin ; mais encore une fois, on passe comme chat sur braise pour éviter de traiter le sujet de l’avènement du nazisme et créer une polémique. Finalement, les Secret de Dumbledore tombe dans le même piège que presque tous les films sortis ces dernières années : éviter la polémique à tout prix au risque de proposer quelques chose de passable mais d’ultra-formaté.

Wile Coyote : Mes 2 compères ont bien résumé l’affaire, les Secrets de Dumbledore est un film correct, ni bon, ni mauvais, mais qui a la maladresse d’accentuer certains points faibles de l’univers Harry Potter, notamment le fait que les Sorciers ne soient pas du tout inquiets de ce qu’il se prépare dans le monde des Moldus. J’ai beaucoup aimé le personnage de Kowalski, qui est, à mon sens, celui qui a eu le meilleur développement, et je regrette une petite occasion manquée sur la fin vis-à-vis de cela (par contre, la réaction de la vieille dame durant le gala m’a bien fait rire, comprendra qui pourra). Je déplore aussi un sentiment de toujours plus : toujours plus de nouveaux personnages (quitte à les faire sortir de nulle part), toujours plus de nouvelles créatures (qu’on voit 3 minutes pour finalement les oublier par la suite), etc. Mais malgré tout ça le film reste très correct, les effets visuels sont d’excellente qualité et les personnage principaux sont attachants (surtout Kowalski).

On parle politique mais sans vraiment en parler. On dirait que le film veut éviter les polémiques supplémentaires.

Mikaua : Je rejoins l’avis de mes collègues sur la plupart des points, et notamment sur le fait que le scénario des Secrets de Dumbledore semble éviter la polémique à tout prix, quitte à sacrifier sa cohérence – et le pire, c’est qu’il devient difficile de blâmer les scénaristes quand on voit les proportions que peuvent prendre certains « débats » sur les réseaux sociaux. Malgré ses défauts, le scénario compte tout de même quelques perles de dialogues – notamment, comme le disait Keul, entre Dumbledore et Norbert. Et côté effets spéciaux, j’ai été complètement sous le charme du début à la fin, un véritable plaisir pour les yeux. En résumé, un film agréable, mais malheureusement sans plus.

Bande annonce

Sources des images