Réalisé par Hayao Miyazaki et produit par le Studio Ghibli, Mon voisin Totoro (となりのトトロ, Tonari no Totoro) est un film d’animation japonais sorti au Japon le 16 avril 1988. Il fallut cependant attendre 1991 pour que le film soit diffusé pour la première fois en France, à l’occasion du Festival du cinéma pour enfant de Corbeil-Essonnes. Mon voisin Totoro raconte la rencontre entre deux jeunes filles et un esprit de la forêt nommé Totoro. A sa sortie au Japon, « Mon voisin Totoro » a été récompensé par le prix Noburō Ōfuji et le Prix Mainichi du meilleur film.

Informations techniques

L’affiche du film

  • Titre original : となりのトトロ (Tonari no Totoro)
  • Titre français : Mon voisin Totoro
  • Date de sortie : 16 avril 1988
  • Producteur : Toru Hara
  • Scénariste/Réalisateur : Hayao Miyazaki
  • Musiques : Joe Hisaishi
  • Studio d’animation : Studio Ghibli
  • Licence : Tokuma Shoten
  • Genre : Animation, Aventure, Fantastique, Famille
  • Thèmes : Japon rural, Enfance
  • Origine : Japon
  • Durée : 86 minutes

L’histoire en quelques mots

Satsuki et sa sœur Mei emménagent avec leur père dans une maison de la campagne japonaise pour se rapprocher de l’hôpital ou séjourne leur mère. Explorant leur nouvelle maison – qui n’a plus été habitée depuis des lustres – les deux jeunes filles découvriront que celle-ci semble être habitée par de petits esprits, tout comme leur jardin luxuriant dans lequel pousse un camphrier centenaire. Rencontrant certaines de ces créatures fantastiques – les Totoros – elles vivront des aventures plus incroyables les unes que les autres, ce qui leur permettra – pour un temps – d’oublier la douloureuse absence de leur mère et de leur redonner un peu d’espoir.

La fameuse scène de l’arrêt de bus

Naissance de Totoro et références

C’est en 1980 que Mon voisin Totoro naît, sous la forme d’un projet encore vague que Miyasaki propose à son producteur Yasuyoshi Tokuma. Ce dernier n’est cependant pas très enthousiaste à mettre en scène deux jeune filles avec un monstre qui semble tout droit issu de la mythologie, ce qui peut se comprendre. De plus, Miyasaki peine à mettre en forme son idée. Ce n’est que lors de la lecture d’un supplément d’un journal nommé « Le Japon, il y a quarante ans » que celui-ci décide finalement de placer le contexte de son film dans le Japon rural, afin de pouvoir exploiter le côté spirituel de la nature et les esprits qui y vivent avec plus de facilité. Dans Mon voisin Totoro, Miyasaki fait la part belle à la magie du quotidien – qui deviendra un thème récurrent dans plusieurs œuvres par la suite – et à l’insouciance de l’enfance.

Les différents protagonistes de l’histoire

A la base, Myasaki avoue que Mei aurait dû être enfant unique. Cependant, certaines scènes importantes du film, comme le moment où Mei rencontre Totoro à l’arrêt de bus, ne pouvaient avoir lieu que si celle-ci attendait une autre personne. Afin également d’adopter deux points de vues différents sur les esprits Totoro, Miyasaki décide de scinder le personnage de Mei en deux. Ainsi naquit sa sœur de dix ans, qui devait permettre de montrer le décalage dans la manière d’appréhender les esprits en fonction de leur âge (4 ans pour Mei et 10 pour sa sœur Satsuki).

Le passage inspiré d’Alice au Pays des Merveilles

Le film possède une grande part d’autobiographie, comme la mère de Mei qui lutte contre la tuberculose et qui doit être hospitalisée par exemple. Ce point se retrouve dans la vie de Miyasaki, car sa propre mère a dû lutter de nombreuses années contre cette même maladie.
Divers passages du film peuvent faire penser à « Alice au Pays des Merveilles », quand Mei suit l’un des Totoro dans le passage secret sous la végétation ou lorsque celle-ci tombe du camphrier. On peut également voir une ressemblance entre le Chat-bus et le chat de Cheshire à cause, entre autres, de son sourire si particulier.

Totoro : un film, une mascotte et une chanson

Il est intéressant de se demander comment Totoro, le protagoniste de ce film, a pu devenir la mascotte du studio d’animation Ghibli. Quatrième film réalisé par Miyazaki, ce n’était pourtant pas le premier film sorti par le studio d’animation et certainement pas celui qui connut le démarrage le plus fulgurant. En effet, le film sort quelque peu des classiques développés par Miyasaki, qui proposait – jusque-là – des films pleins d’action qui opposaient protagonistes et antagonistes dans une lutte pour faire valoir ses valeurs et idéaux. Mon voisin Totoro prend le contrepied de cette tendance, en mettant en avant une sorte d’introspection fantastique sans opposant ni grande quête épique. En partie à cause de cela, Ghibli eut du mal à vendre son film aux distributeurs et décida de classer celui-ci dans la filmographie pour enfant. Diffusant celui-ci pour la première fois en séance commune avec le Tombeau des Luciole, il connut un succès relatif auprès du public. Ce n’est que lors de sa première diffusion télévisuelle que le film connut ses heures de gloire. Encensé par la critique, adoré par les enfants autant que par les adultes, « Mon voisin Totoro » explose tous les records de l’époque et les produits dérivés sont produits en masse. Ceux-ci permettent de renflouer les caisses du studio et permettent le développement d’autres œuvres qui n’auraient peut être pas vu le jour sans les ressources financières apportées. Dès lors, Totoro devient petit à petit la mascotte du studio, au point d’être intégré au logo de ce dernier.

Le fameux logo du Studio Ghibli qui reprend la silhouette de Totoro

Mais Totoro, c’est également une chanson devenue culte. Sanpo – Watashi ha genki, la chanson du générique est, encore aujourd’hui, étudiée et employée dans certaines écoles maternelles et élémentaires japonaises lors de fêtes et de célébrations.

Avis de la Rédac’

Keul : Mon Voisin Totoro est de loin l’un de mes Ghibli préférés. Même s’il ne propose pas de quête épique, ni de combat aux effets spéciaux formidablement réalistes, il propose un voyage calme et fantastique dans un univers merveilleux. Je me suis toujours senti bien après avoir vu ce film, même après des dizaines de visionnages. C’est d’ailleurs le premier film du studio Ghibli que nous avons proposé à notre Graine de Geek et ce fut un succès dépassant toutes nos attentes, à tel point que le passage par le studio Ghibli était une obligation absolue lors de notre voyage au Japon. L’animation est magnifique, comme dans tous les Miyasaki, mais avec un calme et une sérénité plus poussée quand dans ses autres films selon moi. Et la musique est absolument merveilleuse mais, là encore, rien de bien surprenant quand on connaît la qualité des bandes-sons des films de ce studio d’animation.

Xefed : Je rejoins Keul dans son avis général en précisant que pour moi, Mon Voisin Totoro est l’exemple-type du film pour enfant qui peut être sans aucun mal visionné par des adultes. Pas besoin d’idéaux à défendre, de monde à sauver, ni de princesse en détresse à secourir pour qu’un film nous parle. Il suffit de jouer sur la fibre nostalgique du public, sur cette période formidable où le monde semblait plus beau et plus coloré, et où les problèmes d’adultes n’étaient pas de vrais problèmes pour que cela fonctionne. Ajoutez à cela des musiques magnifiques et une animation qui ferait (et fait encore, j’en suis persuadée) pâlir certains réalisateurs 30 ans plus tard, et vous obtenez exactement ce qu’est Mon voisin Totoro, un classique intemporel et un incontournable de l’animation japonaise.

Mikaua : Ce film, c’est un pur moment de calme qui fait un bien fou ! Les aventures de ces deux petites filles avec les Totoro permettent, ainsi que le disent très bien mes deux collègues, de renouer avec le monde de l’enfance, où il suffisait d’un rien et d’un peu d’imagination pour s’inventer des expéditions incroyables au fond du jardin. De quoi prendre une bonne bouffée de joie enfantine pour se remonter le moral à bloc !

Bande annonce

 

Sources

http://www.buta-connection.net/films/totoro_creation.php
https://fr.wikipedia.org/wiki/Mon_voisin_Totoro
https://www.kanpai.fr/culture-japonaise/mon-voisin-totoro-analyse
https://www.studioghibli.com.au/
hommage au studio ghibli – les artisans du rêve du Collectif Animeland


8 commentaires

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