Nausicaä de la vallée du vent (風の谷のナウシカ, Kaze no tani no Naushika) est un film d’animation japonais réalisé par Hayao Miyazaki et qui se déroule dans un futur post-apocalyptique. Dans ce monde, l’humanité tente de survivre en luttant contre l’avancée inexorable d’une forêt toxique envahie d’insectes géants. Bien que paru avant la création du Studio Ghibli, cet animé est considéré comme faisant partie du studio à part entière. Nausicaä est également un manga éponyme en sept tomes qui fut publié dans le magazine japonais Animage monthly entre février 1982 et mars 1994.
Informations techniques
- Titre original : Kaze no tani no Naushika (風の谷のナウシカ)
- Titre français : Nausicaä de la vallée du vent
- Date de sortie : Mars 1984
- Producteur : Isao Takahata
- Scénariste/Réalisateur : Hayao Miyazaki
- Musiques : Joe Hisaishi
- Studio d’animation : Studio Topcraft (Studio Ghibli)
- Licence : (ja) Studio Toei (fr) Buena Vista International
- Genre : Animation, aventure, science-fiction
- Thèmes : Post-apocalyptique, écologie
- Origine : Japon
- Durée : 116 minutes
L’histoire en quelques mots
La civilisation industrielle n’est plus qu’un lointain souvenir, une légende durant laquelle les Hommes lâchèrent sur le monde des géants capables de tout détruire sur leur passage. Une fois l’attaque lancée, la guerre planétaire dura sept jours ; sept jours durant lesquels le monde fut entièrement détruit par le feu avant que tout ne s’arrête. Cette guerre, qui fut nommée les « Sept jours de feu », marqua le début de la nouvelle humanité. Obligée de survivre dans des enclaves entourées de forêts relâchant des spores toxiques qui font pourrir tout ce qu’ils touchent, les habitants de la Terre doivent également composer avec les insectes géants qui peuplent ces forêts gigantesques nommées Fukaï. Ces insectes représentent les gardiens de ces forêts et n’hésitent pas à attaquer les humains qui font preuve d’agressivité envers eux ou qui s’attaquent à leurs forêts. Les plus grands et les plus dangereux d’entre eux sont les Ômus (les insectes-roi en japonais) et sont capables de détruire des villes entières quand ils sont aveuglés par la colère.
Dans une petite vallée balayée par les vents et de ce fait préservée des spores toxiques, les villageois vivent en harmonie avec la nature jusqu’au crash d’un vaisseau de l’empire tolmèque. Nausicaä, la princesse de la vallée du vent, devra alors laisser de côté son village natal et l’exploration de la Fukaï pour tenter de mettre fin à une terrible menace de guerre qui pourrait bien détruire son village et provoquer le retour des Géants qui détruisirent le monde mille ans auparavant.
La naissance de Nausicaä
Il est intéressant de savoir que Nausicaä de la vallée du vent n’était de loin pas l’idée de base de Myasaki quand il commença à écrire son manga. Tout d’abord lancé dans une adaptation d’une bande-dessinée de Richard Corben, Rolf, Hayao Miyazaki dévia lentement de l’œuvre originale, qui racontait les aventures de Maryara, dont le chien, Rolf, transformé par un sorcier en être mi-humain, mi-animal, doit combattre une invasion de troupes démoniaques. D’abord minimes, les modifications furent de plus en plus importantes, jusqu’à ce que l’adaptation de l’œuvre soit refusée car elle ne correspondait plus à l’œuvre originale. Hayao Miyazaki est cependant encouragé à continuer son œuvre qui pourrait, elle, être adaptée en film. Acceptant à certaines conditions, incluant une liberté totale de travail, l’auteur se lance dans le développement de son manga, mais la série se développera lentement et le premier tome peine à paraître. Néanmoins, une fois paru, le premier tome est un succès retentissant et la société Tokuma Communications désire l’adapter en film. Les coûts semblent cependant exorbitants et il faut attendre 1983, soit une année après la sortie du premier tome du manga, pour que le lancement du film soit effectif. La distribution du film est alors confiée à la Tōei et le scénario centré sur l’enfance de Nausicaä dans son village de la vallée des vents. Le film sort finalement en 1984.
Exportation et dénaturation de l’œuvre
Comme ce fut le cas à de nombreuses reprises, le film fut exporté aux Etats-Unis, où il fut retravaillé et amputé de plus d’une demi-heure de scènes. Diffusé sous le titre « Warriors of the Wind » soit les « Guerriers du vent »), il place l’action au centre de l’histoire, délaissant le développement de l’univers, le traitement des personnages et modifiant l’histoire. Les personnages changent d’ailleurs de noms et les musiques se voient également remplacées. Exportée dans le monde entier, cette version sortit en France en VHS sous le nom de « La princesse des étoiles ». Il est important de mentionner que Miyazaki désapprouve fortement cette version, comme la majeure partie de ses fans. Suite à cela, le studio Ghibli fit adopter une règle empêchant toute modification de ses œuvres, ce qui eut pour conséquence de geler les exportations durant de nombreuses années.
Avis de la Rédac’
Xefed : Ce que j’apprécie particulièrement chez Miyazaki, c’est cette volonté de privilégier les héroïnes aux héros. Alors, ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit, Hayao Miyazaki n’est pas un auteur féministe (quoi qu’il contribue quand même à leur cause, il faut bien l’avouer). Fort est de constater que ses histoires se prêtent beaucoup plus à mettre en avant des qualités qu’il désire grâce à une héroïne. Nausicaä est en ce sens une illustration parfaite du message que veut faire passer l’auteur. Elle est celle qui incarne l’espoir de cette humanité qui n’apprend pas de ses erreurs et qui, pire que tout, réitère celles qui ont manqué de détruire le monde. Au niveau de l’animation, on est un peu de deçà ce qui sera proposé par la suite dans le Château ambulant ou dans Princesse Mononoké, mais cela reste très beau, particulièrement quand on sait que ce film est sorti en 1984. Même si avoir revu le film me donne furieusement envie de me plonger dans le manga qui fut développé en sept tomes – le film en couvrant un et demi –, je reste fascinée par cet auteur qui n’a cessé de m’émerveiller au fil de ses films.
Keul : On peut dire que Nausicaä est une œuvre qui augure les succès des prochains chefs-d’œuvre de Miyazaki. Ce film d’animation est assez paradoxal, car il véhicule à la fois des impressions de douceur et d’extrême violence. La nature, bien que pouvant être d’une violence inouïe, capable de détruire des villes et des royaumes en quelques heures, est également capable d’une incroyable douceur et d’une sérénité qui ne se retrouve chez les hommes que dans la vallée du vent. On est ici dans l’une des premières manifestations de l’un des thèmes récurrents de Miyazaki, à savoir l’opposition de l’homme à la nature et ses tentatives pour s’imposer à elle. On retrouve également le thème de l’héroïne capable de guider cette humanité vers une harmonie avec la nature qui se verra confronter à la guerre et aux bassesses des Hommes, prêts à tout pour imposer leur manière de penser à leurs semblables. Comme toujours, les musiques sont magnifiques et créent une ambiance particulière qui porte le film. Cette ambiance particulière se retrouve dans presque toutes les œuvres de l’auteur comme une sorte de dénominateur commun entre chacun de ses films. On ne peut donc que recommander cette œuvre à tous ceux et celles qui ne l’auraient pas encore vue.
Pour terminer une petite bande annonce pour prendre toute la mesure des musiques du film
2 commentaires
Aya et la Sorcière - Geek-It · 11 décembre 2021 à 9 h 55 min
[…] de seconde lecture métaphorique non plus dans cette œuvre, ni de grandes oppositions comme dans Nausicaä de la Vallée du Vent par exemple. On reste ici sur du premier degré sans prise de […]
Studio Ghibli - Geek-It · 17 décembre 2020 à 14 h 25 min
[…] 1984 : Nausicaä de la vallée du vent […]