Ni no kuni (qu’on pourrait traduire littéralement par « Second pays ») : La vengeance de la sorcière céleste, est un jeu vidéo de type rôle playing game sorti sur Playstation 3 en 2013. Développé par Level 5, le jeu a bénéficié de la participation du Studio Ghibli, véritable monument de l’animation japonaise. En Europe, le jeu est sorti sous l’appellation Ni no Kuni : La Vengeance de la Sorcière. Une suite est prévue sur Playstation 4.
Informations techniques
Comme toujours, voici quelques petites informations techniques sur le jeu :
- Nom: Ni no Kuni : La Vengeance de la Sorcière céleste
- Éditeur : Bandai Namco
- Développeur : Level-5 ; Studio Ghibli
- Concepteurs : Akihiro Hino, Ken Motomura
- Musiques : Joe Hisaishi
- Console : PS3
- Date de sortie : 01 février 2013
- Genre : RPG
- Mode de jeu : Un joueur
- Classification : +12 ans
Une histoire et un univers hauts en couleur
Après la mort de sa mère, Oliver est perdu et ne pense qu’à trouver un moyen de ramener celle-ci parmi les vivants. Mettant la main sur un étrange livre qui semble receler de puissants sortilèges, Oliver découvrira qu’il est également doté de pouvoirs magiques. Entrant dans un monde magique parallèle au nôtre, il tentera de trouver un sortilège capable de ramener sa mère du pays des morts, aidé dans sa quête par Lumi, un esprit féérique qui, en plus de devenir son ami, lui servira de mentor pour maîtriser ses pouvoirs naissants.
De l’ébauche à la version finale
Avant de parler du jeu à proprement parler, il est intéressant de mentionner que celui-ci fut à la base conçu pour un support DS et qu’un jeu – uniquement sorti sur cette console – a vu le jour au Japon avant d’arriver sur PS3 dans nos contrées. Au lieu de simplement adapter le jeu DS sur une nouvelle console – ce qui n’aurait pas manqué de poser certains problèmes inhérents au passage d’une console portable à une console de salon – les auteurs ont préféré se servir de la version DS comme d’une ébauche pour la version « finale » de leur projet d’envergure. Analysant les faiblesses du jeu, développant l’univers en utilisant les capacités de mémoire et de graphismes supérieures de la PS3, le travail titanesque fourni par l’équipe de Level-5 et du Studio Ghibli finit par aboutir à une version définitive en 2011 au Japon.
L’Almanach du magicien
Là où le jeu innove, c’est dans sa volonté de proposer au joueur un système qui oscille entre le virtuel du jeu et le réel de l’Almanach du magicien, fourni en version papier avec certaines versions du jeu. Pour ceux et celles qui n’auraient pas eu la chance d’obtenir cette version, le fameux almanach était de toute manière fourni dans le jeu en version électronique, consultable via un menu spécifique. Au fur et à mesure que le joueur évolue dans l’univers de Ni no Kuni, l’almanach se remplira de nouveaux sortilèges, de nouvelles créatures aperçues, mais également de nombreuses histoires et légendes qu’il vous faudra potasser pour permettre de débloquer certains secrets du jeu. En effet, si vous désirez obtenir les sortilèges les plus puissants, débloquer certains chapitres annexes du jeu, apprendre de nouvelles recettes alchimiques, il vous faudra répondre à des énigmes qui trouvent toutes leurs réponses dans les pages de ce fameux livre qui – dès lors – ne vous quittera plus.
L’almanach vous permettra également de traduire certains textes en langues anciennes qui, sans son aide, vous resteront totalement étrangères. Mention spéciale à l’équipe de traduction qui a fait un travail de traduction proprement fabuleux pour proposer une version fidèle à la version originale jusque dans les moindres détails. Très difficile donc de passer à côté de ce qui fait la particularité du jeu sans perdre tout un pan de l’univers si riche de Ni no Kuni. Mentionnons au passage que l’almanach propose également des éléments qui enrichissent l’univers et qui ne se trouvent pas dans le jeu.
Système de jeu
Tous les fans du genre RPG seront frappés par les similitudes avec Dragon Quest 8 : L’Odyssée du Roi Maudit, avec lequel Ni no Kuni partage nombre de points communs. Le système de combat diffère grandement, mais l’évolution dans l’univers extérieur est relativement semblable. Vous êtes rapidement libre de vous déplacer dans les décors bucoliques qui entourent les villes afin d’y affronter des monstres et récolter des objets qui vos permettront d’améliorer votre équipement et de nourrir vos créatures. Les débuts sont quelques peu linéaires mais cette linéarité disparaît rapidement au fur et à mesure que vos moyens de déplacement évoluent, pour devenir une totale liberté au final.
Au niveau de la difficulté de jeu, celle-ci n’est pas linéaire et évolue bien souvent par sauts, ce qui vous obligera à aller acquérir plus d’expérience pour ne pas vous retrouver complètement bloqué devant la puissance de vos adversaires. Mentionnons que la difficulté est réglable au fil de votre aventure, vous permettant de l’augmenter ou de la diminuer comme bon vous semble.
Au niveau du système de combat, ne vous attendez pas à un système de tour par tour. Ni no Kuni emploie un système de semi temps réel dans lequel le fait de sélectionner des actions fige momentanément le temps. Chaque personnage possède un familier, mais peut intervenir directement sur le terrain à l’aide de sortilèges, de chants ou d’attaques plus classiques. Bien que les capacités de vos personnages soient intéressantes à employer, ce sont bien les familiers qui sont au cœur de ce système de jeu, comme en témoigne les capacités d’apprentissage et d’évolution développées pour eux. Vous pouvez les nourrir et ainsi augmenter leurs caractéristiques. Comme on peut s’y attendre, les différents types de nourriture font monter des caractéristiques différentes. Avec l’expérience gagnée en combat, vos familiers montent également de niveau et finissent pas évoluer pour se transformer en de nouvelles créatures dotées de plus puissantes capacités.
Une fois le combat engagé, on peut choisir entre le contrôle de nos familiers et celui des personnages principaux. Une fois les attaques sélectionnées, ceux-ci les enchaînent, mais il faut alors prendre garde aux contre-attaques des ennemis, qui nécessitent l’interruption de nos enchaînements au risque de se retrouver à court de points de vie avant la fin du combat. C’est ici l’un des points négatifs du jeu, car il nécessite un excellent timing et la fenêtre d’action est assez serrée et nécessitera d’excellents réflexes pour arriver à esquiver les grosses attaques. Cet état de fait se fait particulièrement ressentir dans les combats contre les boss et les ennemis puissants qui, en plus de casser la dynamique des combat, crée pas mal de frustration. Autre point négatif, le partage des points de magie entre les personnages et leurs familiers (même si ce point revêt une certaine logique à cause du lien magique qui les unis) et qui empêche d’utiliser les grosses attaques de nos familiers sous peine de nous retrouver à cours de MP pour les indispensables soins. Le paramétrage d’un style de combat est bien possible, mais pas très poussé comme il le serait dans un final fantasy 12 par exemple, et reste plus anecdotique que réellement utile.
Osciller entre deux mondes pour sauver les cœurs brisés
Une autre particularité de Ni no Kuni est de proposer d’évoluer entre deux mondes distincts. Oliver commence son aventure dans le monde des humains, puis se fera emmener dans ce nouveau monde de magie par Lumi, un petit être féérique. Dès lors, vous imaginez que vous ne retournerez plus dans votre monde, ou alors que vous n’y retournerez qu’à la fin de votre quête. C’était sans compter sur le système des âmes sœurs. Les âmes sœurs représentent un lien entre deux personnes qui vivent chacune dans l’un des deux mondes. Les deux personnes sont donc profondément liées entre elles et le fait que l’une des deux se sente mal ou soit victime d’un mauvais sort ou d’une malédiction aura immanquablement des répercutions négatives sur son âme sœur. Le lien va même au delà du simple partage d’émotions car, si une personne meurt dans l’un des deux mondes, elle sera rapidement suivie dans le second par son âme sœur. A vous donc de trouver les équivalences entre personnes dans le besoin – ce qui n’a parfois rien de simple car deux âmes sœurs peuvent appartenir à des races différentes – afin de les aider au mieux pour la paix des deux mondes. Vous allez donc voyager pour tenter d’aider une personne dans l’un des mondes afin de sauver celle de l’autre, ne cessant de faire des aller retour d’un monde à l’autre. Mais comment aider ces personnes dans le besoin ? C’est là que votre magie particulière prend tout son sens. Vous maîtrisez les sentiments et êtes capable de réparer les cœurs qui souffrent – ceux que l’on nomme les cœurs brisés.
Pour ce faire, il vous faudra combler un cœur empli d’un sentiment négatif en lui fournissant ce qui lui manque (Peur-Courage, Solitude-Amour, Malveillance-Bonté). Pour ce faire, il vous faudra récupérer ces sentiments chez d’autres porteurs qui en débordent et qui accepteront – parfois contre rétribution ou services – de vous permettre de leur emprunter cette énergie du cœur.
Graphismes et musiques
Les graphismes sont de toute beauté et tout fan qui se respecte ne pourra que constater le souci du détail, le traitement soigné des personnages, ainsi que l’immensité et la richesse de l’univers proposé. On y reconnaît immédiatement la marque de Ghibli. Toutes les cinématiques sont signées par le fameux studio et viennent enrichir votre qualité de jeu d’un bout à l’autre de l’aventure. Le reste de l’aventure est réalisée en cell shading, et même si tout le potentiel de la PS3 n’est pas exploité pour ce jeu, le résultat final est d’excellente qualité et reste parfaitement maîtrisé dès les premières minutes de l’aventure jusqu’à l’affrontement final.
Les musiques sont signées Joe Hisaishi, qui n’est autre que le compositeur attitré des productions Ghibli, alors autant dire que celle-ci vont vous plonger dans l’univers de la même manière que si vous regardiez Princesse Mononoké ou un Nausicaä. Celles-ci risque d’ailleurs de vous rester en tête du début à la fin de votre expérience
Il est important de préciser que même si les voix françaises sont d’excellente qualité, vous avez la possibilité de commuter celle-ci sur les voies originales en japonais, ce qui vous permettra de profiter au mieux de la qualité de cet opus avec des sous-titres de qualité qui plus est !
Avis de la Rédac’
Keul : A l’annonce de ce titre, j’ai eu l’impression que mon cœur a manqué un battement. Un jeu développé avec l’aide du Studio Ghibli et dont toutes les scènes d’animation allaient être traitées par celui-ci ? Impensable, et pourtant le rêve devint réalité. Petite appréhension tout de même, car Ghibli n’était pas seul à traiter ce titre. Epaulé par Level 5, la collaboration aurait pu mal se passer, même si le studio de développement, connu pour ces titres comme Professeur Layton, Dragon quest ou Rogue Galaxy, n’était pas ici à son coup d’essai. Résultat, un titre absolument fabuleux, tellement imprégné de la patte Ghibli qu’on oublie parfois qu’on joue à un jeu vidéo et qu’on se surprend à penser qu’il s’agit de l’un de leurs longs métrages d’animation. Le système de combat n’est pas des plus efficaces et promet quelques petites crises de nerfs tant le timing pour les actions est important pour esquiver les dégâts excessifs, mais on finit par s’y habituer. Les musiques sont fabuleuses et permettent de s’immerger dans l’univers aussi efficacement que si on se retrouvait en face d’un animé. La durée de vie qui dépasse les 40 heures, voire bien plus si on désire pousser la recherche des secrets cachés jusqu’au bout (personnellement j’ai largement dépassé les 70 heures) est plus qu’acceptable. Au final, on se retrouve une nouvelle fois devant un chef-d’œuvre du genre que tout possesseur de PS3 se doit d’avoir dans sa collection.
Xefed : Pour ma part, j’ai toujours pensé que les graphismes et la musiques étaient la base pour qu’un jeu me plaise. Un peu comme pour un manga, si le style ne me plaît pas, alors je laisse tomber, tout simplement. J’ai du mal à accrocher à un jeu ou à une œuvre dont le visuel ou le style m’insupporte. Là où je veux en venir, c’est qu’en temps normal, j’ai du mal avec le Cell Shading, mais pas dans Ni no Kuni. Pour une fois, j’ai vraiment apprécié les graphismes et encore plus les cinématiques. La musique est simplement magnifique et reste en tête sans devenir lourde, ce qui est un plus non négligeable. Pour ce qui est de l’histoire, j’ai adoré toutes les petites allusions faites à la mythologie japonaise et plus encore le royaume des chats – qui sera d’ailleurs au centre de l’histoire du prochain opus ! La durée de vie est assez longue mais étonnamment, on en vient à regretter qu’elle ne le soit pas plus quand on arrive à la fin du jeu. Pas contre, le système de combat m’a un peu moins plus. Je ne suis pas fan des systèmes qui emploient des familiers et qui nécessitent de les faire évoluer, un peu comme dans Pokémon. Cela reste cependant anecdotique comparé au plaisir que j’ai ressenti tout au long du jeu, que je ne peux que vous recommander.
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