Marre de l’agent le moins secret de Sa Majesté et envie d’un retour aux bonnes vieilles méthodes ? Nightrunner vous propose de suivre deux agents secrets à l’ancienne, aidés d’à peine une pincée de magie, et qui se changent volontiers en voleurs lorsque l’ennui se fait trop sentir.
Fiche technique
- Auteur : Lynn Flevelling
- Titre original de la série : Nightrunner
- Nombre de volumes : 7, série terminée “pour l’instant” selon l’auteur
- Titres des volumes traduits :
- Les maîtres de l’ombre
- Les traqueurs de la nuit
- La lune des traîtres
- Le retour des ombres
- La route blanche
- Le coffre des âmes
- Les éclats du temps
- Titres originaux des volumes :
- Luck in the shadows
- Stalking darkness
- Traitor’s moon
- Shadows return
- The white road
- Casket of souls
- Shards of time
- Genre : Fantasy
- Niveau : Lecteur moyen
Bibliochimie
Si un alchimiste voulait recréer ce livre dans son alambic, quelles choses pourrait-il utiliser comme ingrédient ?
– La classe et le culot d’Arsène Lupin (particulièrement pour le personnage de Seregil)
– Une présentation intéressante de la guerre, en toile de fond au lieu d’en avant-plan
– De l’espionnage à l’ancienne, sans gadgets et très peu de magie.
– Parfois un peu trop “d’auteur-service” dans les relations entre les personnages.
A quoi s’attendre ?
Tome premier : Alec de Kerry est un jeune trappeur du nord ayant passé plus de temps dans les bois qu’en société. Malheureusement pour lui, suite à un malheureux concours de circonstances, il se retrouve à croupir en prison pour un crime qu’il n’a pas commis. Alors qu’il désespère, un curieux personnage est jeté dans sa prison. Seregil de Rhíminie, qui a besoin d’un complice, va organiser leur évasion, et à la suite de cela proposera à Alec de devenir son apprenti. Le jeune homme se retrouvera propulsé dans le monde des ombres et des intrigues quand son mentor tâchera de lui apprendre l’art d’être un espion, un voleur, ou un noble, selon les besoins.
Le duo fonctionne bien, et les tomes suivants de la série Nightrunner vont continuer à suivre les aventures d’Alec et Seregil, qui se font tantôt voleurs et tantôt agents discrets pour le compte de la couronne – parfois même sans que ladite couronne soit au courant. On a également d’intéressants aperçus de la guerre qui s’éternise entre Skala, la patrie d’adoption d’Alec et Seregil, et Plenimar.
L’avis de la Rédac’
Mikaua : La série des Nightrunner me laisse une impression mitigée. Les trois premiers tomes sont bons, voire très bons : beaucoup de choses se passent, des énigmes s’entrelacent, on découvre la haute société, et autant Alec que Seregil sont attachants, même si on pourrait reprocher à Alec de pratiquement exceller du premier coup dans tout ce qu’il apprend. Les personnages secondaires sont également sympathiques, notamment Théro qui connaîtra une belle évolution. Par contre, les tomes quatre et cinq connaissent une chute drastique de l’action : exit les multiples petits liens qui venaient s’ajouter à l’écheveau principal, on suit une seule “route” du début à la fin, avec ici et là le point de vue d’autres groupes mais qui suivent la même route. Heureusement, l’action revient dans le tome six et on peut se réconcilier avec la série grâce à une intrigue bien ficelée. Le tome sept, je l’ai à peine commencé, mais il semble fort bien partir aussi. Bémol côté personnages, l’auteur apprécie un peu trop son petit couple Seregil-Alec, et ne rate pas une occasion de se faire plaisir en détaillant leur vie intime. Alors ça peut être intéressant du point de vue psychologie des personnages, mais y’a parfois un souci du détail inutile un peu trop poussé. Enfin, l’auteur semble avoir quelque mal à se tenir à certains noms d’un tome à l’autre. Une auberge, par exemple, passe du nom prévu “La chouette et le dragon” à “La loutre et le cerf” une fois construite. Un petit mot d’explication sur le changement aurait été bienvenu pour plus de continuité. Au final, une série un peu inégale mais qui reste très sympathique, que je conseille volontiers. Dommage que les derniers tomes ne soient pas traduits, c’est triste de laisser ceux qui ne lisent pas l’anglais sur une mauvaise impression ! MàJ du 14.04.18 : Les derniers tomes se font finalement également traduire par Bragelonne, une nouvelle qui ne peut que réjouir !
Keul : Je rejoins Mikaua au sujet de cette relation entre Alec et Seregil. Alors que les aventures de deux protagonistes dans Nightrunner vont bon train, les descriptions détaillées des relations intimes entre eux, parfois décrites sur une dizaine de pages, n’ont que peu d’intérêt à mon sens. Non seulement elles coupent la dynamique de l’histoire mais elle donnent en plus une impression de malaise au lecteur (impression de malaise qui serait d’ailleurs tout aussi présente si la relation avait lieu entre un homme et une femme, il est important de le préciser). Dommage car au final on se focalise sur cet élément alors que l’histoire et l’univers développé sont réellement intéressants. Les allusions aux séries précédentes comme le Royaume de Tobin ne sont que peu présentes même si les bases posées par cette première série se retrouvent dans la structure de l’univers même dans lequel Alec et Seregil évoluent, ce qui est assez bien vu. Au final, Nightrunner mérite qu’on s’y attarde et, si vous arrivez à faire abstraction des moments gênants, alors vous découvrirez un univers et une histoire très riches.
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