Amateurs d’ambiances gothiques, où l’humain doit faire face à des forces naturelles et surnaturelles bien plus fortes que lui, venez découvrir les Ombres d’Esteren, un jeu de rôle qui, pour une fois, vous poussera à laisser votre set de dés prendre la poussière. Et pour ceux qui s’inquiètent, promis, aucun secret n’est dévoilé !
Informations techniques
- Titre : Les Ombre d’Esteren
- Titre anglophone : Shadows of Esteren
- Type/Thèmes : Jeu à secrets, Médiéval, Low fantasy/Fantastique, Horreur, Gothique
- Edition : Agathe Editions
- Auteurs : Collectif Forgesonges, sur une idée originale de Dragon-Etoile, Laurent « Nico du dème de Naxos » Duquesne, Nelyhann et Frédéric « Tschernopuss » Hubleur
- Année : 2010 – (2012 – pour les USA)
- Système de jeu : Spécial, voir description
- Etat actuel : En cours de publication
L’univers des Ombres d’Esteren
Les Ombres d’Esteren sont un univers médiéval où se retrouvent mêlés l’horreur, le gothique, et une généreuse dose d’influences celtiques. On y trouve aussi du fantastique, mais il reste discret ; ici les races de la fantasy brillent par leur absence, et la magie n’apparaît que par petites touches qui servent plus à entretenir le mystère qu’à une utilisation pratique.
Les personnages évoluent sur la péninsule de Tri-Kazel, qui est pratiquement coupée du monde : les eaux alentours, que ce soit l’Océan Furieux ou la Mer des Linceuls, sont agitées de violents courants, et une haute chaîne de montagnes pratiquement infranchissables, la Cordillère, sépare Tri-Kazel du Continent.
Au niveau politique, ce n’est guère plus calme. Tri-Kazel est séparée en trois royaumes : Taol-Kaer, Reizh et Gwidre. Fondés par trois frères un peu plus de 900 ans auparavant, les royaumes autrefois unis se sont éloignés. Si Taol-Kaer est resté en grande majorité fidèle aux anciennes traditions et à la sagesse des démorthèn – qui ressemblent beaucoup à des druides – Gwidre s’est converti à la religion du Temple, une nouvelle croyance en un Dieu Unique apportée par des missionnaires du Continent environ 200 ans auparavant. Quant au royaume de Reizh, il s’est ouvert au progrès grâce aux Magientistes – qui se situent quelque part entre des scientifiques et des magiciens – venus du Continent à la même période que les missionnaires du Temple, et à leurs avancées technologiques. Les trois factions ne s’entendent évidemment pas entre elles – la foi s’opposant à la rationalité, la nature au progrès, etc – et chacune tente d’avancer ses pions au mieux à la fois dans le royaume où elle est la plus forte, mais également dans les deux autres.
Enfin, pour compléter le tableau, des monstres terrifiants, appelées Feondas, rôdent un peu partout, attaquant parfois les communautés et rendant dangereuse toute excursion hors des villages ou des voies fréquentées. Nul ne sait d’où ils viennent, ni pourquoi ils s’opposent ainsi à l’humanité, et ils semblent exister depuis aussi longtemps que remonte la mémoire. Pour combattre ces créatures aux formes et aux pouvoirs multiples et pouvoir se défendre, les humains apprennent ainsi tous à manier les armes. Ils peuvent également compter sur l’art des demorthèn, qui se base sur des pierres gravées de symboles et les esprits de la nature, sur les miracles dont sont capables certains Elus du Temple, et sur les artéfacts des magientistes, qui fonctionnent grâce à un mystérieux Flux, sorte d’énergie présente en toute chose et qu’ils ont appris à extraire.
Les personnages des joueurs, au départ des gens comme tout le monde, vont, au fil de leurs enquêtes et de leurs explorations, se retrouver confrontés au surnaturel et, petit à petit, pourront en découvrir plus sur les multiples secrets que recèle le monde d’Esteren.
Les Ombres d’Esteren étant un jeu de rôle à secrets, il y a de nombreuses questions sans réponses et les mystères inexpliqués foisonnent. Seul le meneur de jeu aura accès à toutes les informations et les joueurs devront découvrir par eux-mêmes ce qui se cache derrières toutes ces zones d’ombre.
Système de jeu
Les Ombres d’Esteren ont un système propre qui met l’ambiance, le roleplay et les interactions entre joueurs au cœur du jeu, ce qui peut déconcerter au premier abord, pour citer le livre un, Univers : « Le système des Ombres d’Esteren a été conçu pour être au service de l’ambiance et ne pas entraver l’action par l’utilisation d’une technique trop présente. Gardez un principe simple à l’esprit : si un jet de dé risque de briser le rythme d’une séquence, de diminuer l’intensité dramatique ou de réduire la charge émotionnelle d’une scène, ne le faites pas. » Voilà pour la ligne directrice de ce système de jeu, qui se joue avec un unique dé à dix faces.

Les personnages pré-tirés du prologue avec illustration en couleur donnent déjà envie – Tiré de www.khimairaworld.com
Au niveau des personnages, ils sont définis par cinq voies, qui correspondent aux caractéristiques mentales : la combativité, la créativité, l’empathie, la raison et l’idéal. Ces voies vont de 1 à 5, ce dernier étant le maximum. Les voies sont également chacune liée à un travers (passion, subversion, influence, doute et culpabilité), travers qui peuvent se manifester lors de situations critiques et venir submerger le personnage.
Pour les compétences, celles-ci sont organisées en arborescence. A la base se trouvent seize Domaines généralistes, comme discrétion, milieu naturel ou combat au contact, et chacun est lié à l’une des cinq voies du personnage. Ces domaines peuvent monter jusqu’à un score maximum de 5. Ensuite, pour continuer à progresser, il faut se spécialiser dans une Discipline liée au domaine en question : par exemple, quelqu’un ayant atteint 5 en domaine discrétion pourrait se spécialiser en furtivité ou en vol à la tire. Les disciplines ont des scores allant de 6 à 15. Lors d’un test de domaine ou de discipline, le joueur lance un d10, et additionne au résultat son score de domaine (ou de discipline) et celui de la voie associée. Le résultat doit dépasser le degré de difficulté choisi par le meneur.
Pour ce qui est de la progression, pas de niveau de personnage, ni de classe (le métier choisi à la création donne l’orientation primaire du personnage mais ne définit pas son évolution). L’expérience gagnée sert à acheter diverses amélioration : par exemple, l’augmentation de score domaines ou de disciplines, ou l’apprentissage d’un art de combat.
Enfin, un système de gestion de la santé mentale permet de mesurer les réactions des personnages face aux phénomènes surnaturels qu’ils rencontrent, ainsi que les traumatismes qui peuvent en découler. Ces règles sont toutefois précisées comme optionnelles.
Dans les coulisses, deux mots sur la gamme des Ombres
Les Ombres d’Esteren ont été créées grâce au collectif Forgesonges. Ce dernier était un collectif d’auteurs et d’illustrateurs, rassemblés sous la forme d’une association, dont le but était de créer des produits ludiques de qualité. L’association organisait également des concours de création : Démiurges en Herbe (jeux de rôle) et Plumes en Herbe (Littérature). Malheureusement, faute de forces vives, le collectif a été dissout en septembre 2017.
L’univers des Ombres a été prévu dès le départ pour se diffuser par différents médias. On trouve un jeu de plateau, nommé la Rose Noire ; un puzzle game sur smartphone « Esteren – les griffes du seigneur sorcier », et un point and clic en développement, « l’Héritage des Mac Lyr » ; un recueil de nouvelles, Hantises ; trois albums de musique ; bref, autant de pistes permettant à l’amateur de découvrir différentes facettes de l’univers, en plus de ceux présentés dans les manuel du jeu de rôle.
Au niveau des livres de règles, justement, ceux-ci se divisent en deux grandes catégories : les livres du cœur de la gamme, numérotés, et les thémas, des livres plus courts qui portent sur une thématique particulière et accompagnés si possible d’un contenu cross-média.
En marge du cœur de gamme, il existe un livre 0, prologue, qui contient un résumé de l’univers et des règles, ainsi que trois scénarios (préquelles à la campagne officielle) et des personnages pré-tirés. Bref, tout le nécessaire pour un une première plongée dans le jeu et se faire une idée. Et le plus beau, c’est que ce manuel, dûment mis en forme par l’éditeur, est disponible en libre téléchargement par internet – cf dans les sources, la dropbox publique des Ombres d’Esteren. Une démarche rare et d’autant plus appréciable. Bravo aux auteurs pour l’idée et à l’éditeur pour l’avoir acceptée !
Enfin, le livre des secrets, révélant tout sur tout, prévu au départ pour être le livre 3, n’a pas encore été publié. Les meneurs de jeu peuvent toutefois trouver aide et informations sur la partie dédiée aux meneurs sur le forum de la communauté des Ombres d’Esteren – inscription obligatoire pour éviter de spoiler par mégarde un joueur de passage.
Avis de la Rédac’
Mikaua : Les livres de règles des Ombres d’Esteren ont la particularité, pour leurs parties concernant l’univers, d’être non pas constitués de descriptions impersonnelles, mais plutôt construits comme des témoignages, comptes-rendus et autres lettres réunis pour diverses raisons. Du coup, ça se lit quasiment comme un roman – et moi-même je me suis retrouvée à trimballer les manuels avec moi les uns après les autres pour les lire à mes pauses, comme si c’étaient les premiers tomes d’une nouvelle série passionnante. En prime, les manuels sont richement illustrés de magnifiques images qui en mettent plein les yeux. Du coup, l’ambiance si chère aux auteurs est parfaitement rendue, on se sent directement plongé dans l’univers, et même ses complexités en deviennent faciles à appréhender une fois qu’on a pu lire les différents points de vue. Les jeux de rôle – ainsi que les jeux vidéos d’ailleurs – qui ont un système de santé mentale ont tendance à me rebuter, mais là l’univers est d’une telle qualité que ça donne envie de faire l’effort de s’y mettre ! D’ailleurs un jeu de rôle qui met ainsi les dés de côté pour privilégier le rôleplay – un peu comme Nobilis, d’ailleurs – ne pouvait que m’intriguer.
Pour citer leurs auteurs, les Ombres d’Esteren puisent leur inspiration dans « la rudesse et le romantisme du film Braveheart de Mel Gibson, l’univers de Tim Burton et en particulier celui de Sleepy Hollow, Nausicaä de la vallée du vent et Princesse Mononoke d’Hayao Miyazaki ainsi que Berserk, le manga de Kentaro Miura« . Si ça, ça ne donne pas envie d’y plonger tête la première… Moi en tout cas c’est fait, et je ne suis pas prête d’en ressortir !
Sources
Le portail des Ombres d’Esteren
Une série d’articles expliquant la création de la gamme
Et comme promis, la dropbox d’Esteren
1 commentaire
Background – Geek-It · 26 février 2022 à 15 h 11 min
[…] dévolus à explorer l’histoire d’un personnage – c’est le cas dans les Ombres d’Esteren, avec la création de personnage avancée (système des arc narratifs et des focus). Cette […]