Les films français nous ont peu habitués à l’action, mais le Pacte des loups, dirigé par Christophe Gans, bouscule les habitudes. Soutenu par un très beau casting, ce film appuie son scénario sur une légende elle aussi française : celle de la fameuse Bête du Gévaudan.

L'affiche du film le Pacte des Loups

Fiche technique

  • Titre original : Le pacte des loups
  • Réalisation : Christophe Gans
  • Scénario : Christophe Gans, Stéphane Cabel
  • Genre : Aventure, Drame, Historique, Horreur, Thriller
  • Musique : Joseph DoLuca
  • Durée : 142 minutes (152 en director’s cut)
  • Sortie : 2001
  • Classification : 12+

A quoi s’attendre

France, 1765. La Bête du Gévaudan, monstre tueur d’hommes insaisissable, sévit depuis bientôt une année et sème la terreur dans la région qui lui a donné son nom. Le chevalier Grégoire de Fronsac, naturaliste aux jardins du Roi, est envoyé en Gévaudan pour dessiner et empailler la Bête lorsqu’elle aura enfin été tuée, afin que l’on puisse la présenter à la Cour. Il est accompagné de son ami Mani, un guerrier Mohawk qu’il a rencontré en Nouvelle-France lors de la guerre de sept ans.

Mani en train de combattre - le pacte des Loups

Mani offrira d’ailleurs de très belles scènes de combat au corps-à-corps.

Installés chez le jeune marquis Thomas d’Apcher, qui leur servira de guide, les deux hommes vont commencer à enquêter discrètement pour découvrir quelle est la vraie nature de la Bête. Ils vont pour cela devoir composer avec des troupes du Roi dépêchées sur place, avec la noblesse locale, et même avec le clergé, qui tous voient d’un très mauvais œil ces deux étranges personnages s’immiscer dans leurs petites affaires.

On peut avoir un film historique ET des rôles féminins grandioses – et Monica Bellucci joue à la perfection

Les petit plus qui font plaisir

A part une seule scène, tout le film a été tourné en véritables décors. Châteaux français, carrières à ciel ouvert et paysages à couper le souffle, tout existe – même si des ruines ont dû être construites en forêt pour l’occasion. Et si la météo n’a pas épargné le tournage en envoyant orages et grêle aux plus mauvais moments, le réalisateur s’est vengé en réussissant à tourner ses scènes d’hiver enneigé en extérieur et en plein mois de juillet ! Comme quoi, les flocons de pommes de terre, ça fait des merveilles.

Parlant du réalisateur justement, il faut savoir qu’en plus d’être fortement influencé par le cinéma italien ainsi que celui de Hong-Kong, Christophe Gans est grand amateur de jeux-vidéos et n’a pas hésité à utiliser ses connaissances pour une scène « de Boss », ainsi qu’il le dit lui-même.

Avis de la rédac’

Mikaua : Le Pacte des Loups est un véritable ovni du cinéma français. Même après la sortie des Visiteurs en 1993, qui avaient déjà bien secoué les conventions, on restait sur une idée de cinéma plutôt axé sur les dialogues, le scénario, avec une action très mesurée, même dans des scènes de combat. Et puis le Pacte des Loups a déboulé. Hybride entre un film historique et un film d’arts martiaux, il présente le siècle des Lumières sous un tout autre éclairage que celui qu’on en a habituellement, beaucoup plus terre-à-terre. Les combats sont dignes d’un film d’art martiaux – comme par exemple Tigre et Dragon – et se mêlent à des costumes historiques atypiques mais admirablement reconstitués – tout a été tiré de peintures d’époque. Les acteurs jouent admirablement et ont énormément donné de leur personne, surtout Samuel le Bihan et Vincent Cassel qui ont tout donné pour leurs duels alors qu’ils ne font pas de tels rôles habituellement. Coup de chapeau à Mark Dacascos – l’acteur principal de la série The Crow, Stairway to Heaven – qui interprète Mani à la perfection et se montre magistral dans les combats. Si on peut regretter le changement de ton un peu brutal entre la première partie du film, plus axée intrigues, et la seconde, où on se retrouve vraiment dans un film de baston avec un héros qui abat ses ennemis à tour de bras, le film dans son ensemble est très bon et met un bon coup de pied aux fesses des idées reçues sur le cinéma français : quoi qu’on en dire, il peut très bien rivaliser avec Hollywood quand il s’en donne la peine. Pour ma part, j’ai adoré ce film et je ne me lasse pas de le revoir, d’autant plus depuis que j’ai découvert que sa fin pouvait être interprétée de deux façons différentes.

Xefed : J’ai vraiment bien aimé ce film. A l’époque de sa sortie, il proposait quelque chose d’innovant au niveau des acteurs et de la manière de tourner. Je me souviens d’avoir été passablement perdue la première fois que je l’ai vu parce que je n’étais pas vraiment habituée à ce que proposait ce film, mais à bien y regarder aujourd’hui, je constate que beaucoup de réalisateurs se sont inspirés de ce film. J’ai bien apprécié que l’histoire se base sur une légende européenne, ça change pour une fois et c’est très agréable. Ça prouve en plus que les français savent faire de bon film et j’irais même jusqu’à dire que certains réalisateurs modernes devraient s’inspirer de la manière de travailler de l’époque quand on voit les dernières sorties cinéma de ces dernières années. Bref, à voir absolument si vous en avez l’occasion.

Sources

L’IMDB

Le film version longue et les commentaires du réalisateur