Ready Player One est un roman de science-fiction écrit par Ernest Cline et édité par Random House en 2011. Se déroulant dans un futur dystopique où l’humanité passe la majeure partie de son temps dans un monde virtuel nommé l’OASIS, le récit nous fait suivre les aventures de Wade Watts, un jeune adolescent parti en quête de l’easter egg, un héritage laissé par le créateur de l’OASIS et qui lui permettra de devenir le nouveau propriétaire de ce monde virtuel.
Fiche technique
- Auteur: Cline Ernest
- Titre français: Ready Player One
- Genre: Science-fiction
- Année : 2011
- Pays : Etats-Unis
- Niveau: Moyen
Bibliochimie
Si un alchimiste voulait recréer ce livre dans son alambic, quelles choses pourrait-il utiliser comme ingrédients ?
– Une technologie immersive dernier cri
– Un monde virtuel issu de l’imagination collective
– Un monde réel en proie à la guerre, la famine et la pauvreté
– Une excellente connaissance de la pop culture des années nonante
Résumé
En l’an 2045, l’humanité récolte finalement les conséquences des mauvais choix de ces derniers siècles, subissant une crise énergétique sans précédent suite au changement climatique annoncé de longue date. La pauvreté et la guerre sont omniprésentes et l’espoir de l’humanité s’est depuis longtemps éteint, laissant la place à la résignation. Seule lumière dans ce chaos ambiant, l’OASIS. L’OASIS est un système mondial de réalité virtuelle qui plonge l’utilisateur dans un univers totalement différent et qui reprend les mondes iconiques de la culture geek grâce à un système de visiocasques et de dispositifs haptiques, tels que des gants et des combinaisons. Développée à l’échelle mondiale, l’OASIS permet de s’évader de son quotidien. Rapidement devenue incontournable, l’OASIS a pris une une dimension politique à la mort de son créateur, James Hallyday. En effet, celui-ci a annoncé dans son testament qu’il lèguera l’OASIS au joueur qui parviendra à mettre la main sur un easter egg (« œuf de Pâques »). Celui-ci a été caché avec soin dans le jeu et seul l’obtention de trois clés permet d’y accéder. Mais ces clés sont si bien cachées que plusieurs années s’écoulent sans que personne ne parvienne à en obtenir ne serait-ce qu’une. Tout change cependant quand Wade Watts, un jeune orphelin de 18 ans, mettra la main sur la première clé via son avatar nommé Parzival. Devenant alors le « Player One » sur le tableau des scores, il devra faire face à Nolan Sorrento, le PDG de la multinationale Innovative Online Industries (IOI) qui désire s’emparer de l’OASIS pour la changer en génératrice de pubs et achats en ligne gigantesque. Plus que sauver un jeu, Wade devra alors lutter pour sauver sa vie et la dernière lueur d’espoir dans ce monde moribond.
Particularité d’écriture
Comme on peut s’en douter, Ready Player One emploie de nombreuses références à la pop culture des années 90. Ces références peuvent aller du jeu de rôle au cinéma, en passant par la musique et les jeux-vidéo en tout genre tout en reprenant de nombreux romans et autres bandes-dessinées. Il n’est donc pas très facile pour un non-initié de comprendre tous les tenant et aboutissant de certains éléments découverts par les héros tant les références sont anciennes et parfois obscures. On citera, par exemple, des allusions à Dungeon & Dragons dans sa première édition aujourd’hui totalement introuvable et qui ne parlera qu’au plus acharnés des fans. Cette particularité d’écriture peut donc poser quelques problèmes à ceux et celles qui n’ont pas les références nécessaires mais peut également les inviter à découvrir les éléments cités pour étendre leurs connaissances de la pop culture.
Différences entre le roman et le film adapté de celui-ci
Toutes les personnes qui découvrent le roman après avoir vu le film pourront faire ce constat : le film est bien plus grand public par-rapport au roman. Si le film fait le choix de références connues du plus grand nombre : Shining, Minecraft, Retour vers de futur, etc., le roman est plus sélectif et propose des références plus méconnues du grand public. Le roman met également de côté la partie rébellion incarnée dans le film par Art3mis et se concentre plus sur le personnage de Wade et sur les sacrifices qu’il consent pour accéder à l’easter egg.
Avis de la rédac’
Keul : Comme beaucoup, j’ai découvert le roman après le film. Jusque-là, je n’en avais simplement pas entendu parler. J’ai été frappé par les différences entre les deux œuvres. Alors que le film met l’accent sur le développement des amitiés entre les différents protagonistes, le roman reste plus sombre et se centre autour de Wade et de sa quête. Celui-ci interagit somme toute très peu avec les autres compagnons qui chassent l’easter egg et reste seul durant une bonne partie de l’histoire. Le héros est également pauvre dans le roman, et ce jusqu’à ce qu’il découvre la première clé, ce qui diffère quelques peu du film car cela empêche celui-ci de se déplacer dans l’OASIS et rend sa quête encore plus difficile. J’avoue avoir bien aimé ce roman, même si les références de l’auteur sont très centrées pop culture américaine. Toute une part de celle-ci n’est pas traitée ni même mentionnée d’ailleurs, et c’est bien dommage. Cependant, l’auteur va beaucoup plus loin dans le traitement de ses personnages, qui sont beaucoup moins « lisses » et stéréotypés que dans le film. Celui-ci n’hésite également pas à tuer un personnage important dans le roman (contrairement au film) pour servir l’intrigue. Au final, lire le roman et regarder le film sont deux expérience totalement différentes et – même si l’histoire reste identique dans les grandes lignes – permet de découvrir deux facettes bien différentes de cet univers particulier qu’est l’OASIS.
Mikaua : Ayant également lu le roman après avoir découvert le film, j’avoue avoir été un petit peu déçue de lire que Wade faisait pratiquement tout tout seul après avoir eu droit à un joli travail d’équipe dans le film. On ne me refera pas, je suis très centrée sur les personnages d’une histoire, quel que soit le média, et Ready Player One version écrite m’a frustrée de ce côté-là en montrant moins les personnages gravitant autour de Wade. Mais le roman est bien construit, avec un scénario intéressant et des références savoureuses – j’avoue volontiers que beaucoup me sont passées au-dessus de la tête, mais rien que pour voir Ladyhawk être soutenu par un personnage de roman, ça valait le coup ! Comme le souligne Keul, on peut effectivement apprécier et le roman et le film chacun séparément grâce à leurs différences.
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