Suite à un naufrage, un enfant se réveille sur une île déserte surplombée d’une tour gigantesque. Reste maintenant à atteindre ladite tour, et à en découvrir les secrets. Avec ses airs de peinture à l’huile, RiME propose une aventure sans paroles à travers de très beaux décors, mais avec une histoire assez difficile à saisir.

La boîtede RiME en étendu

Informations techniques

  • Nom : RiME
  • Éditeur : Grey Box, Six Foot
  • Développeur : Tequila Works
  • Console : Switch, PS4, Xbox One, PC
  • Année de sortie : 2017
  • Genre : Aventure, Réflexion
  • Classification : +7

De quoi ça parle ?

Vous incarnez un jeune garçon qui se réveille sur une plage inconnue après une violente tempête. En explorant l’île, qui s’avère peuplée uniquement d’animaux, l’enfant va rencontrer un étrange renard-esprit qui deviendra son guide. L’animal va alors l’entraîner à travers différentes ruines anciennes jusqu’à la tour centrale de l’île. Une tour qui, outre sa taille gigantesque, cache quelques intéressants secrets.

L’enfant et le renard-esprit, protagonistes principaux de RiME

RiME a une narration minimaliste : aucun texte, aucun dialogue. Seules des fresques et mosaïques disséminées à travers les niveaux vous offriront des éléments d’intrigue ou de gameplay, aidées par quelques flash-back. En cela, RiME rappelle Journey, qui lui aussi reposait sur des fresques pour raconter l’intrigue. La cape rouge de l’enfant fait également un rappel amusant à l’écharpe du protagoniste de ce même jeu.

Si vous êtes fouineur, vous pourrez découvrir d’autres éléments grâce aux « trous de serrure » – sortes de stèles percées d’un trou – disséminés un peu partout. Regarder à travers permettra de voir une fresque, et toutes ensemble racontent une histoire.

Beaucoup d’escalade en prévision dans ce jeu basé sur l’exploration.

Ceux qui aiment les histoires clairement posées risquent d’être frustrés à un point inimaginable par RiME. Les différents éléments sont amenés de manière non-linéaire, ils laissent entre eux de gros blancs, et la plupart du temps les éléments qu’on trouve sont plus allégoriques qu’autre chose. De nombreux mystères resteront longtemps en suspens, comme par exemple l’identité du roi montré sur de nombreuses fresques, ainsi que celle de l’homme au manteau rouge qui apparaît de temps à autres et qui semble très bien s’entendre avec le renard. Il faudra attendre le dernier niveau pour que tout se révèle et obtenir enfin toutes les réponses.

En jeu, ça donne quoi ?

Pas d’inventaire, ni même la moindre arme dans RiME. Vous pourrez ramasser des objets au cours de vos explorations, mais il faudra les porter dans vos bras et ils seront toujours à utiliser dans les alentours. Cela va de la pomme à balancer dans les ronces pour y faire charger un sanglier – et ainsi vous dégager le passage – aux orbes azurés qui parsèment les ruines et servent à alimenter en énergie divers mécanismes, qui vous aideront à franchir les divers obstacles. Les seules exceptions à cette règle sont les clefs, en forme d’oméga grec majuscule, que le garçon peut accrocher à sa ceinture en attendant de croiser la serrure correspondante, lui permettant de garder les mains libres.

A part ça, vous devrez explorer les différents niveaux et résoudre les énigmes qui se présenteront, à la recherche du chemin qui vous mènera vers le prochain étage de la tour. A ce sujet, vous risquez de tomber sur quelques passage de sauts absolument infernaux – heureusement rares –, quelques ratés de caméra qui vous empêchent de voir l’endroit où vous voulez sauter, et certains plans larges peuvent faire lagguer votre console – en tout cas sur Switch – et du coup gâcher un peu l’ambiance.

Une des énigmes du jeu, à résoudre en mettant la main à la pâte.

Vous pourrez également vous mettre en quête des différents éléments cachés un peu partout en guise de quêtes secondaires : l’emblème du niveau, séparé en quatre parties ; les divers morceaux d’une berceuse ; des jouets, ; les fameux « trous de serrure » ; un mystérieux esprit tout blanc ; et enfin des tenues différentes pour l’enfant. Si vous ratez l’un ou l’autre dans un niveau, pas de panique : après avoir terminé le jeu, l’option « choix du niveau » se débloque et vous permet de refaire le niveau de votre choix, l’écran de choix indiquant combien de chaque élément présent dans le niveau a déjà été récupéré.

La technologie des ruines est activée par des orbes d’énergie, mais également par la voix. En criant ou en chantonnant à proximité, l’enfant pourra déclencher divers mécanismes : ouvrir des portes ou des vannes, illuminer des stèles, ou même faire exploser des orbes d’énergie – ce qui s’avère très utile à partir du troisième niveau. Quelques « stèles de vue » disséminées permettent également, en regardant au travers, d’assembler des choses entre elles et ainsi de reconstituer des objets brisés – comme une clef par exemple.

Pour ce qui est du graphisme, on se croirait dans une peinture à l’huile. On passe de décors très colorés de plage ou de désert à des grottes sombres et glauques, en passant par des forêts luxuriantes. C’est très joli et agréable, et une fois encore, cela fait immanquablement penser à Journey – malheureusement, RiME souffre un peu de la comparaison car, si Journey a un rendu impeccable, RiME a plus l’aspect d’un tableau fauviste, davantage dans le mouvement et l’énergie que dans un fini soigné. Mais les deux sont aussi plaisants à l’oeil l’un que l’autre.

Une vue partielle de l’île déserte de RiME

Les musiques et bruitages sont très agréables et parfaitement raccord avec l’environnement. Du coup, les amateurs de fouille risquent de faire paniquer un peu le lancement des musiques par leurs allers et retours entre deux zones à l’atmosphère différente, mais rien de dramatique. A noter que la version physique du jeu de la Switch propose dans chaque boîte un code de téléchargement pour la version de luxe de la bande originale, ce qui est un petit plus très appréciable en ces temps où la dématérialisation devient la norme.

Avis de la rédac’

Mikaua – Les graphismes de RiME m’ont aussitôt séduite : ces couleurs vives comme appliquées à grands coups de pinceau pleins d’énergie, ça donnait envie de plonger sans attendre dans le jeu. La musique et les bruitages sont très bons et accompagnent très bien l’ambiance propre à chaque niveau. Par contre, le gameplay, s’il est simple, donne parfois envie de hurler quand on se retrouve coincé sans raison visible au milieu d’une escalade ou qu’on rate encore et encore le même saut. Une fois qu’on a compris comment le jeu veut qu’on s’y prenne, ça s’améliore, mais la phase d’adaptation est frustrante. Quant à l’histoire de RiME, même si j’ai beaucoup aimé la narration sans paroles au travers des fresques, les blancs immenses laissés entre les rares indices et l’impossibilité de relier entre eux des éléments de plus en plus disparates m’ont laissée frustrée au point d’avoir maintes fois envie de balancer le jeu par la fenêtre. Pour tout dire, il m’a fallu non seulement terminer le jeu, mais en plus arriver sur l’écran de choix du niveau pour enfin comprendre ce que la fin avait à voir avec le reste du jeu. Au final, même si la narration particulière peut frustrer, RiME est un très beau jeu aux musiques magnifiques et avec une histoire et une fin intéressantes, qui font réfléchir, même si difficile à comprendre au premier abord – et parfois également au second.

Pour achever de vous donner une idée, voici le trailer :

Provenance des images

Site officiel de RiME

Jin’x Steam Grind