Selon la tradition populaire, le septième fils d’un septième fils possède une affinité avec les forces occultes et/ou le monde des esprits, ce qui lui donne un net avantage pour les combattre ou s’en faire des alliés. Logiquement, un film de fantasy/fantastique avec un tel titre devrait être de qualité. Surtout si, en plus, il proclame être inspiré de la série de livres « L’épouvanteur », de Joseph Delaney, qui est un petit bijou de la littérature jeunesse.
Mais le film est-il à la hauteur de ses ambitions ? Geek-it vous livre ses impressions.
Attention, à ceux qui sont en train de lire la série de livres, cet article contient quelques éléments de spoil. Si vous avez dépassé le tome 3, vous pouvez continuer à lire. Sinon, je vous conseille de lire d’abord les tomes qui vous manquent – ça vous sera également utile de les avoir lus avant de voir le film.
Fiche technique
Titre original : Seventh son
Réalisation : Sergey Bodrov
Scénario : Charles Leavitt, Steven Knight et Matt Greenberg
Inspiré de : L’épouvanteur, de Joseph Delaney
Genre : Action, aventure, fantasy (selon l’Internet Movie Database)
Durée : 102 minutes
Sortie : Décembre 2014
Synopsis
Gregory l’Epouvanteur voit arriver la plus grande de ses tâches : sauver le royaume de la menace de la terrible sorcière Mère Malkin, revenue pour se venger. Mais pour cela, il va devoir se trouver de l’aide, sous la forme d’un apprenti : Tom Ward.
Le jeune héros malgré lui, arraché à la vie tranquille de fermier qu’il menait jusqu’à présent, va tout quitter pour suivre son nouveau mentor rompu au combat. Ensemble ils tenteront de terrasser cette reine sorcière d’autant plus maléfique qu’elle a levé contre le royaume une armée d’assassins redoutables aux pouvoirs surnaturels.
Avis de la Rédac’
Mikaua – Ceux qui ont apprécié la série de livres et s’attendent à en retrouver l’essentiel dans le film seront déçus. En vingt minutes, montre en main, il ne reste de l’oeuvre que les noms des principaux protagonistes, la capuche emblématique de John Gregory, et son bâton – et encore, ledit bâton s’est transformé en une sorte d’artefact de puissance au lieu du simple instrument qu’il était à l’origine.
Le scénario de Septième fils s’est très clairement vu expurgé de tous les éléments qui auraient demandé « trop de temps » à être expliqué. Certainement dans le but de laisser le maximum de place aux scènes d’action ayant pour but d’en mettre plein la vue.
Ainsi, John Gregory devient chevalier, un terme que tout le monde comprend aisément et qui explique en lui-même la moitié du rôle du personnage. « Epouvanteur » devient une sorte de synonyme de « chasseur de sorcières » et perd du même coup plus de la moitié de son intérêt. De plus, on utilise le cliché du vieux maître ayant sombré dans l’alcoolisme et qui sera, on le devine facilement, sauvé de sa « déchéance » en prenant sous son aile le héros.
Et le reste du film est à l’avenant.
Tom, qui n’a 12-13 ans dans les premiers tomes de la série de livres, est vieilli pour permettre de mieux l’utiliser dans les scènes de combat. La dynamique du personnage est de plus inversée car, contrairement aux livres où il est placé en apprentissage auprès de l’Epouvanteur par ses parents, c’est Gregory qui vient le chercher et en plus il paye pour l’emmener. On force clairement sur le côté « héros malgré lui » grâce à des moyens extérieurs au lieu de s’attarder sur les motivations du personnage – mais évidemment, le psychologique, ça demande du temps pour être correctement montré à l’écran, et en prime y’a pas d’action. Donc, ça passe rapidement à la trappe. Au sujet de son apprentissage, il aurait dû durer plusieurs années mais Gregory doit le limiter à quelques pauvres semaines, et Tom apprend si bien qu’il remplace son maître dans son rôle à la fin. Au temps pour la vraisemblance scénaristique…
Quant à Mère Malkin, elle est amalgamée avec le personnage de Meg, afin d’augmenter le pouvoir dramatique du personnage (qui devient alors l’ancien amour de John Gregory).
Exit d’ailleurs les différents types de sorcières, on s’en tient au traditionnel clivage « bonne » et « mauvaise » sorcière. Mère Malkin devient, à voir sa capacité à se métamorphoser, une sorcière lamia le temps du film (bien que le terme ne soit jamais évoqué). Ce type de sorcière a été choisi très certainement pour le côté spectaculaire de la forme des lamias sauvages, qui n’est pas sans rappeler un dragon dans le film (probablement un rappel de l’éternelle image du chevalier devant terrasser la bête).
Septième fils s’inscrit dans l’exacte lignée de Blanche Neige et le Chasseur. Beaucoup d’effets spéciaux, de l’action pratiquement non-stop, une belle mise en scène, mais un scénario vide à pleurer. Une chance que le film n’est que « inspiré » de l’Epouvanteur, parce qu’il ne lui rend pas franchement hommage.
Un film pour meubler un moment de vide, mais pas plus. Vous passerez un meilleur moment à vous plonger dans les livres de la série.
Sources
– Le film en lui-même
– Les livres de la série « L’épouvanteur«
– Allociné
3 commentaires
Flamme · 27 juin 2015 à 18 h 57 min
Et comme j’ai beaucoup apprécier les livres ( que je n’ai pas fini de lire d’ailleurs ) je n ai pas regarder le film! ( qui ne me fait pas du tout envie d ailleur ) mon troll a commencer a le regarder ( je sais plus s il l a fini mais il l a pas aimer du tout! Le truc quand on regarde un film « inspirer » de livre on s attend quand même a quelque chose de ressemblant… Mais la c’est pas du tout ça ^^’
Mikaua · 28 juin 2015 à 9 h 17 min
Non, en effet, il n’y a franchement pas grand-chose qui relie le film avec la série de livres qui l’a inspiré, et c’est bien dommage. Je suis certaine qu’il y avait un grand potentiel pour le grand écran. Hélas, de nos jours, il faut de l’action, pas de la réflexion, pour accrocher le plus de spectateurs. J’avoue que si j’ai regardé, c’était plus pour savoir ce qu’ils avaient fait de la série que par intérêt pour le film en lui-même.
Apprenti épouvanteur (l') (série) / Joseph Delaney - Geek-It · 14 avril 2018 à 11 h 35 min
[…] film Septième fils a été « inspiré » de l’apprenti Épouvanteur, mais encore faut-il le dire vite. Il y a […]