Sliders_logo.svg« Et si on découvrait un passage vers des mondes parallèles ? Et si on pouvait glisser vers des milliers d’univers différents ? Se retrouver la même année, être la même personne… mais que tout le reste soit différent ? Et si on ne trouvait plus le chemin du retour? » Si cette tirade ne vous est pas inconnue, c’est que vous connaissez la série Sliders, les Mondes parallèles. Véritable phénomène lors de sa sortie, cette série s’est malheureusement assez mal terminée. Retour sur ce qui fit le succès, mais aussi la perte, de cette série pourtant prometteuse.

Informations techniques

  • Titre: Sliders : Les Mondes parallèles
  • Date de sortie : mars 1995
  • Réalisateurs : Tracy Tormé , Robert K. Weiss
  • Acteurs principaux : Jerry O’Connell , Sabrina Lloyd , Cleavant Derricks , John Rhys-Davies , Kari Wuhrer , Charlie O’Connell , Robert Floyd , Tembi Locke
  • Compositeur : Danny Lux
  • Genre : Science-Fiction , Fantastique , Aventure
  • Origine : Etats-Unis
  • Épisodes : 88
  • Saisons : 5
  • Statut : Terminée

L’histoire

Quinn Mallory, un jeune étudiant universitaire en physique, possède une intelligence hors du commun. Véritable génie, il arrive à mettre au point, dans sa cave, un système capable de créer un pont entre son monde et d’autres mondes parallèles. Désireux de prouver à tous que son invention est un succès, il invite Wade Wells et son sceptique professeur de physique, Maximilian Arturo, à assister à une démonstration. Une fois dans la cave, il active le dispositif capable d’ouvrir le fameux passage. Cet appareil, qu’il nomme le minuteur, permet de déterminer le temps qu’on désire passer dans un monde avant d’ouvrir le passage de retour vers son monde d’origine. Cependant, incertain quant à l’énergie nécessaire pour un voyage à trois personne, Quinn décide d’augmenter la puissance du minuteur, ce qui l’aspire, lui, ses deux compagnons, ainsi que Rembrandt Brown, un chanteur sur le retour qui passait malheureusement à portée du vortex. Arrivés en pleine ère glaciaire, ils doivent alors réactiver le vortex afin de revenir plus tôt que prévu dans leur monde, faute de quoi ils seraient condamnés à mourir de froid. Bien que croyant être de retour dans leur monde, les quatre compagnons devront vite déchanter. Même si celui-ci lui ressemble grandement, plusieurs différences notables persistent. Une seule conclusion s’impose : en activant le vortex trop tôt, Quinn a effacé les coordonnées de son monde d’origine. A partir de ce moment là, le groupe glissera de monde en monde en espérant retrouver le leur, entreprise qui les mènera à visiter des dizaines d’univers parallèles et à rencontrer des menaces dont ils n’avaient même pas idée.

La première équipe qui parcourra les Mondes à la recherche du leur

La première équipe qui parcourra les Mondes à la recherche du leur

Le déclin d’une série pourtant prometteuse

Attention, ce chapitre contient des spoilers

Au départ, le potentiel de la série Sliders était énorme et les premiers épisodes furent majoritairement bien reçus par le public. La grande variété des possibilités qui pouvaient être exploitées permettait aux scénaristes de jouer d’une part sur la ressemblance entre le monde des héros et le nouveau monde visité, tout en laissant toute latitude d’explorer des mondes totalement inédits d’autre part. Néanmoins, il faut bien l’avouer, le résultat n’était pas à la hauteur des attentes, et la série partit rapidement dans une exploitation de clichés et stéréotypes archi-prévisibles, même si quelques épisodes continuaient à se détacher du lot en proposant des mondes totalement nouveaux par rapport à ceux de la première saison.

Deux exemple de minuteurs, ces appareils permettant d'ouvrir des passages entre les mondes

Deux exemple de minuteurs, ces appareils permettant d’ouvrir des passages entre les mondes

Néanmoins, ce manque de créativité poussa l’acteur jouant le professeur Maximilien Arturo, John Rhys-Davies, à quitter Sliders. Très critique envers celle-ci depuis ses débuts, l’acteur ne supportait plus le manque d’inventivité des scénaristes, même si d’autres raisons peuvent également avoir joué dans ce départ.

Ce fut ensuite au tour de Sabrina Lloyd, l’actrice jouant Wade Wells, de quitter la série à la fin de la saison 3, mais une raison d’argent cette fois-ci.

Puis ce fut le tour, à la fin de la saison 4, des frères O’Connell, qui jouaient Quinn Mallory et son frère, de quitter la série pour se consacrer au cinéma.

Au final, seul Cleavant Derricks, l’acteur jouant Rembrandt Brown, restera jusqu’à la fin de la série.

On touche ici à l’un des problèmes principaux, à savoir la désertion des personnages principaux. Ceci provoque une sorte de flottement dans Sliders car, la plupart du temps, les personnages meurent simplement, de manière plus ou moins violente, ce qui casse complètement le scénario. Comment justifier le but principal de la série – qui était, rappelons-le, le retour du groupe dans son monde d’origine – quand il ne reste presque plus rien du groupe d’origine ? Et même si l’apport d’autres intrigues vient tenter de sauver le scénario, celles-ci n’ont malheureusement pas le même impact que la quête principale des héros.

Victime des clichés employés, du manque d’originalité des scénaristes et abandonnées par ses acteurs, la série se conclura sur un épisode qui laisse bon nombre de questions sans réponse et qui laissera, à n’en pas douter, un goût amer dans la bouche des fans de la première heure.

Un exemple de vortex ouvert vers un autre monde par le minuteur

Un exemple de vortex ouvert vers un autre monde par le minuteur

Avis de la Rédac’

Keul : à l’époque où Sliders cartonnait, je me souvient avoir attendu avec impatience les nouveaux épisodes pour savoir si, finalement, les héros allaient pouvoir rejoindre leur monde d’origine. J’adorais le concept des mondes parallèles et de la glisse, et j’appréciais beaucoup les acteurs qui composaient l’équipe de base. Quand le professeur fut tué, surtout de la manière dont il fut tué, j’avoue avoir délaissé la série pendant un moment, trop déçu pour continuer l’aventure. Puis je m’y suis remis, par pure curiosité, histoire de voir si, par hasard, ils n’arrivaient pas à le sauver d’une quelconque manière. Puis vint la disparition de Wade et l’arrivée du frère de Quinn. L’explication était que Quinn n’était pas réellement originaire de son monde, mais fils d’une race de glisseurs très avancés technologiquement et luttant contre des envahisseurs. Et ce fut le début des incohérences et le début de la fin, tout simplement. J’avoue avoir arrêté la série à la fin de la saison 4 quand Quinn meurt. Ayant regardé une nouvelle fois cette série récemment, je me rends compte qu’elle est non seulement pleine d’incohérences mais également pleine de clichés. Les méchants russes, les gentils américains, la suprématie du système américain et l’obligation de le propager dans tous les mondes visités. La moquerie des Anglais y est également fortement présente, et j’avoue que ça passe mal, surtout quand on est fan de Doctor Who. Mais je remarque aussi que certains épisodes sont tout simplement excellents et bien développés, et qu’ils sont même, avec le temps, devenus des modèles du genre. Dommage au final que les possibilités du scénario n’aient pas mieux été développées que ça, sinon cette série aurait pu être totalement fantastique.

Xefed : Je rejoins l’avis de Keul sur le potentiel de Sliders même si j’avoue ne pas avoir poussé la série plus loin que la fin de la saison 3. Je ne suis pas contre le fait de faire disparaître un personnage, loin de là, mais il faut que ce soit bien fait et que ça apporte quelque chose à la série. Ce n’est pas que j’appréciais particulièrement le personnage du Professeur, mais sa mort, en plus d’être inutile à la série, est traitée de manière si abracadabrante qu’elle m’a fait arrêter purement et simplement la série. Heureusement pour moi, car je ne sais pas si la suite m’aurait plus.

Mikaua : n’ayant pas revu la série depuis l’époque de sa diffusion, j’en garde un souvenir assez flou pour ce qui est du détail des intrigues. Par contre, je me souviens très clairement avoir été déçue d’abord par les disparitions successives des personnages principaux – qui semblaient bien creuses – mais surtout par l’arrivée des Kromaggs. J’ai cessé de regarder la série assez peu de temps après qu’ils soient devenus récurrents, car la glisse s’est brusquement énormément compliquée sans apporter grand chose au final. Bref, le goût amer dont parlait Keul dans l’article, je l’ai bien ressenti.

Parlant des Krommag, voici à quoi ressemblent ces affreux

Parlant des Kromaggs, voici à quoi ressemblent ces affreux