Sword Art Online existait déjà en light novel, en anime et en manga, voici maintenant que Geek-It vous fait découvrir son adaptation sur un quatrième média avec Lost Song, le troisième jeu-vidéo tiré de la série. Est-ce qu’incarner Kirito et ses camarades est à la hauteur des émotions ressenties au visionnage de l’anime ou à la lecture de l’œuvre ? Est-ce un pur fanservice ? Réponses entre une vingtaine d’heures et la fin du jeu.
Informations techniques
- Nom: Sword Art Online – Lost Song
- Éditeur : Bandai Namco entertainment
- Développeur : Artdink
- Console : PS3, PS4, PS Vita
- Date de sortie : 2015
- Genre : Action ; RPG
- Mode de jeu : Un joueur ou multi
- Classification : +12 ans
- Licence : Sword Art Online
MMO Today – L’univers et histoire
Le titre est clair, le jeu se déroule dans l’univers de Sword Art Online (abrégé SAO) – et à moins d’être aveugle et sourd, impossible de ne pas avoir au moins entendu parler de ce jeu mortel qui a débarqué chez nous sur trois médias différents quasi-simultanément et a connu un succès retentissant.
Pour ceux qui avaient mieux à lire/regarder, un résumé en quelques phrases :
En 2022. Une nouvelle génération de console a vu le jour : le Nerve Gear. La technologie dont elle est constituée, appelée « immersion complète », permet de couper le joueur de son corps et de le plonger entièrement dans le jeu en envoyant les informations directement dans son cerveau. Un rêve de gamer qui tourne au cauchemar lorsque dix mille joueurs se retrouvent piégés dans le premier MMORPG de la Nerve Gear : Sword Art Online. Non seulement le créateur du jeu, Akihiro Kayaba, a bloqué toute possibilité de déconnexion, mais le jeu est conçu pour griller le cerveau du joueur si jamais ses points de vie atteignent zéro. Leur seul moyen de s’échapper est que quelqu’un termine le jeu, libérant ainsi tous les joueurs. Kirito, un joueur ayant participé à la version Bêta, va comme beaucoup d’autre choisir de prendre son destin en main et entreprendre la conquête de la forteresse volante d’Aincrad pour atteindre le dernier niveau et terminer le jeu. Il n’aura toutefois pas à atteindre le centième étage de la forteresse : en effet, après deux ans, à la sortie du combat contre le boss du septante-cinquième étage, Kirito se rendra compte que le chef de la guide des Knight of the Blood, Heathcliff, est en fait le créateur du jeu lui-même, Akihiro Kayaba. Démasqué, ce dernier avouera être le boss final du jeu et que sa mort libérera tous les joueurs. Kirito réussira à le vaincre en duel et mettra ainsi fin à l’emprisonnement.
Les jeux vidéos de la série Sword Art Online suivent une trame scénaristique alternative à celle des light novels. Tout d’abord, SAO – Hollow fragment (remake du tout premier jeu, SAO – Infinite moment) prend place à la fin du premier arc : un bug apparaît au moment du duel final entre Heathcliff et Kirito, immobilisant le chef de guilde et permettant à Kirito de vaincre sans danger. Toutefois, les serveurs du jeu s’avèrent corrompus par ce bug : comme la bataille finale n’a pas eu lieu comme prévu au centième étage, Kirito et les autres joueurs restent prisonniers de l’Aincrad et doivent terminer les vingt-cinq étages restants pour espérer résoudre le bug et pouvoir sortir. Les bugs s’accumulent et le système Cardinal, qui gère Sword Art Online, se mettra à aspirer dans l’Aincrad des joueurs venus d’autres MMORPG pour la seule raison qu’ils utilisent la console Nerve Gear (ce qui permet aux scénaristes de faire intervenir des personnages sensés apparaître dans des arcs ultérieurs de la série). Le jeu se terminera par la défaite d’Alberich, alias Sugō Nobuyuki (le grand méchant de l’arc Fairy Dance du Light Novel), qui utilisait un compte administrateur dans le jeu et faisait des expériences sur les joueurs visant à manipuler l’esprit et les sentiments humains.
SAO – Lost Song vient juste après. Tout le monde étant enfin de retour dans la réalité, Kirito et ses amis se sont tous mis à jouer au même jeu : Alfheim Online. Une nouvelle extension vient de sortir et toute l’équipe se lance avec enthousiasme à la conquête des îles volantes qui viennent d’être ajoutées. Basée sur la mythologie nordique, cette extension permettra aux joueurs de côtoyer des dieux et autres entités mythologiques telles que les Ases. En parallèle, Kirito s’intéresse au leader de la nouvelle guilde Shamrok : une idol nommée Seven qui poursuit en parallèle de sa carrière d’artiste des recherches approfondies sur les réalités virtuelles. Dans un autre temps, le groupe semble être la cible de la surveillance d’une joueuse nommée Rain.
Link start ! – Système de jeu
Lost Song imite un MMORPG, donc il ne faut pas s’attendre à une révolution. Le principe de base consiste à explorer l’île sur laquelle vous vous trouvez pour trouver l’entrée des différents donjons, puis de nettoyer consciencieusement lesdits donjons jusqu’à obtenir votre sésame pour aller voir le boss de l’île. Une fois vaincu, il déverrouille l’accès à l’île suivante, et on recommence tout. Les quêtes annexes se limitent aux types récolte (ramener un certain nombre d’objets) et chasse (éliminer x monstres de tel type) et aux combats contre certains boss particulièrement puissants.
Les ennemis sont visibles sur la map ; au choix du joueur de foncer dans le tas, et ainsi grappiller des points d’expérience pour monter de niveau, ou de les éviter. A noter qu’il arrive que certains mini-boss, d’un niveau nettement supérieur aux monstres alentours, apparaissent sur la map. Au joueur de faire judicieusement usage du ciblage d’ennemi pour évaluer la puissance de son adversaire avant d’engager le combat – cela peut éviter de finir honteusement en petite flammèche vestigiale colorée à cause d’une seule attaque encaissée.
Là où Lost Song se met en valeur, c’est au niveau du gameplay de déplacement. Comme on évolue dans Alfheim Online, un MMO où les joueurs incarnent des fées et où le principal atout est de pouvoir voler, Lost Song exploite donc à fond le déplacement en 3D. En plus du déplacement au sol et des sauts, le joueur a accès aux mode « planer », qui permet de monter et descendre facilement en faisant du sur-place et d’avancer à vitesse réduite – très pratique lors des combats – et le mode « vol » qui permet de se déplacer à pleine vitesse et de couvrir rapidement de grandes distances tout en étant complètement libre de monter, descendre, et même tenter quelques tonneaux. Comme dans le light novel, une altitude maximale limite est imposée par le jeu, mais c’est pour mieux obliger le joueur à trouver moyen de contourner le problème afin d’atteindre les plate-formes situées trop haut pour simplement voler jusqu’à elles. Cette imitation pourra être débloquée par la suite, mais il faudra pour cela avancer dans le scénario principal et mener à bien plusieurs quêtes et donjons. Une fois cette limitation levée, vous pourrez revenir sur les îles déjà visitée pour accéder à de nouveau donjons. Mentionnons au passage que ces nouveaux donjons seront pour certains obligatoires pour faire avancer l’histoire principale, alors que d’autres seront simplement là pour le fun.
Si le joueur peut exploiter pleinement le déplacement en 3D, c’est également le cas des monstres. Voler en plein cœur d’un nuage d’ennemis volants peut donc s’avérer dangereux, car les attaques vont alors venir de toutes les directions simultanément, et il faut alors de bonnes compétences et pas mal de dextérité pour ne pas succomber sous le nombre et tomber comme une mouche.
Parlant de compétences, chaque personnage peut s’équiper de différentes compétences et sorts, qui vont monter de niveau à force d’être utilisés et ainsi gagner en puissance et/ou en durée. Il y a de nombreuses catégories de compétences : celles liées aux armes (chaque personnage étant formé à trois types d’armes différentes), qui offrent des coups spéciaux ; la magie et les compétences spéciales, telles que les attaques de familier, qui sont elles-mêmes séparées selon les différents éléments de magie et catégories spéciales ; les compétences de combat, propres à chaque personnage et qui se débloquent avec la montée de niveau et l’utilisation de certaines magies ou compétences spéciales ; et enfin les compétences passives, toujours actives, qui permettent d’augmenter certaines compétences du personnage. Pour ce qui est des deux personnages qui accompagnent systématiquement le joueur, il suffit de leur équiper les compétences qu’on désire voir monter et ils sauront les utiliser à bon escient – pour une fois que l’IA des personnages secondaire n’est pas foireuse, c’est à noter ! Le niveau maximal des compétences est de 500, mais on montera assez rapidement en les utilisant. En réalité, les niveaux des personnages, des magies et des compétences pourraient être divisés par 10 sans que cela ne se remarque, la montée de niveau se faisant presque toujours de 5 en 5.
Last attack bonus – Quelques petites choses pour donner l’envie
Au niveau du graphisme, Lost Song utilise de la 3D pour les décors et déplacements, mais pour les dialogues on passe en 2D : à la manière des Fire Emblem, les personnages qui parlent sont représentés par des artwork animés disposés au-dessus du texte. Le dessin est très bien fait, et c’est abec, qui travaille également sur les light novel, qui est l’illustrateur.
Côté musique, ce sont les mêmes artistes qui travaillent sur les génériques de l’anime qui se sont occupés de l’opening et de l’ending, de quoi être immédiatement dans l’ambiance. A l’intérieur du jeu, les musiques d’ambiance sont plaisantes sans être exceptionnelles, mais collent plutôt bien à l’ambiance. Les voix des personnages, correspondant à celles de l’anime, sont uniquement en japonais ; les textes, eux, se mettent dans la langue de la console. Mention spéciale aux bruitages : ils ont pensé à reprendre les bruitages d’ouverture de menu ou de sélection utilisés dans l’anime. Une petite touche qui fait plaisir.
Les liens du cœur sont également une particularité de ce jeu et consistent en des quêtes annexes propres aux différents personnages féminins du jeu. Ces quêtes sont quelques peu particulières, car elles permettent de découvrir des éléments de l’histoire qui ne sont pas traités dans le jeu (la maladie de Yuuki, la peur des armes à feu de Sinon, les problèmes d’Asuna avec sa mère, etc.). Assez bien traitées, elles apportent réellement un plus en venant casser la monotonie des autres quêtes proposées par le jeu.
Chronologie
Dans la time line des jeux SAO – qui diffère quelque peu de celle des mangas et anime – Lost song se situe en seconde position, juste après Hollow Fragment :
Avis de la rédac’
Mikaua – La loi devrait obliger les scénaristes de jeux vidéos à indiquer sur la boîte lorsqu’un jeu adapté d’une série existante utilise une histoire alternative aussi proche de l’originale. En débarquant avec le troisième (ou plutôt deuxième et demi) jeu SAO, on croit tomber sur une version bâclée au possible de l’histoire de base. En effet, les bases du scénario original sont là, mais on trouve nombre de personnages qui ne devraient pas être là, et ce qu’on apprend de leur passé a l’air monté de toute pièces pour éviter de longues explications – bref, largement de quoi se faire une très mauvaise première impression du jeu.
Outre cela, SAO – Lost Song remplit son contrat : il est sensé imiter un MMORPG, et il le fait plutôt bien. Du coup, même si on peut regretter le côté répétitif des quêtes secondaires et le manque d’inventivité à l’intérieur des donjons, du moins dans les deux premières îles, on ne peut reprocher à ce jeu que de faire trop bien son imitation.
Au niveau des évènements annexes qui apparaissent au long du jeu, j’ai été déçue. S’il y a une perle ou deux qui se démarquent et rendent vraiment le caractère des personnages et amènent cette atmosphère SAO, la majorité sont juste des scènes classiques, voire clichés, des manga/anime mettant en scène les personnages.
Au final, Lost Song m’a un peu déçue, mais ça reste un jeu plaisant, agréable à jouer quand on connaît SAO, et surtout intéressant pour son traitement des combats en vol. Par contre, qui ne connaît pas l’univers risque beaucoup de s’ennuyer.
Keul : Dès la prise en main, on est plongé dans un univers vaste aux graphismes magnifiques. Quelques minutes de plus suffisent à prendre en main les différentes touches et les mouvements de vos personnages. Le vol est bien maîtrisé, même si les premières fois risquent de poser quelques problèmes aux néophytes. Viennent ensuite les premières missions et les premiers combats, et on remarque alors que foncer dans le tas n’est pas une solution envisageable. La majeure partie des monstres respawnent en boucle, si bien qu’on finira immanquablement par se retrouver submergé par le nombre. Un peu de stratégie et une bonne maîtrise de l’esquive et de la garde seront donc nécessaires pour évoluer en toute quiétude dans cet univers. Les combats dans les airs sont un peu plus anarchiques et provoqueront, à n’en pas douter, de grosses crises de nerfs quand vous serez attaqué de toutes parts par de petits ennemis qui vous empêcheront de vous concentrer sur votre cible. Pour ce qui est de la gestion de l’équipement et des compétences, celle-ci est complexe et bien développée. Les nouvelles compétences apparaissent en fonction des niveaux possédés dans certaines autres compétences. Chaque compétence peut ensuite monter de niveau pour devenir plus efficace. Pour l’équipement, celui-ci peut posséder des compétences particulières et chaque arme peut être améliorée jusqu’à un certain niveau. Notez que l’amélioration ne risque pas de briser l’arme, comme c’est le cas dans le manga ou l’anime. Si l’amélioration ne fonctionne pas, vous perdez simplement les éléments nécessaires pour améliorer l’arme. Finalement, les quêtes de chasse et les quêtes de combat contre les boss déjà vaincus ne sont pas très intéressantes. Fort heureusement, quelques quêtes permettent de rehausser le niveau en proposant d’en apprendre un peu plus sur l’univers et la mythologie nordique. Mention particulière pour les quêtes en rapport avec Loki qui sont très drôles à faire.
3 commentaires
Sword Art Online - Hollow Realisation - Geek-It · 19 mars 2022 à 13 h 41 min
[…] Après Lost Song que j’avais trouvé trop facile et Hollow Mission qui était d’une difficulté incroyable, je […]
Sword Art Online - Ordinal Scale - Geek-It · 8 octobre 2020 à 17 h 53 min
[…] parfaitement dans le scénario (qui du coup reprend quelques éléments du jeu-vidéo Lost Song). Un film intéressant mais qui aurait pu proposer plus si on lui avait donné un peu plus de temps […]
Sword Art Online - Geek-It · 30 avril 2017 à 13 h 52 min
[…] Lost Song […]