La trilogie Daevabad propose un voyage dans les sables d’orient et nous fera découvrir les aventures de Nahri, jeune femme escroc aux multiples talents, qui va se retrouver projetée au milieu des complots et querelles millénaires des djinn, ces êtres magiques qui n’étaient jusque-là pour elle que des personnages de contes.
Fiche technique
- Auteur : S.A. Chakraborty
- Titre de la série : La trilogie Daevabad
- Titre original de la série : Daevabad trilogy
- Titres des tomes :
- La cité de laiton
- Le royaume de cuivre
- L’empire d’or
- Titres originaux des tomes :
- The City of brass
- The Kingdom of copper
- The Empire of gold
- Titre supplémentaire :
- Le fleuve d’argent / The River of Silver (recueil de nouvelles)
- Genre : Fantasy
- Nombre de tomes dans la série : 3 + 1 recueil de nouvelles, série terminée
- Niveau : Lecteur moyen
Bibliochimie
Si un alchimiste voulait recréer ce livre dans son alambic, quelles choses pourrait-il utiliser comme ingrédient ?
- Les mythologies arabes ainsi qu’islamiques, et les traditions associées
- Une protagoniste pragmatique et extrêmement débrouillarde
- Une guerre civile vieille de mille ans ayant engendré son lot de rancunes
A quoi s’attendre ?
La cité de laiton
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p align= »JUSTIFY »>Le Caire, XVIIIe siècle. Nahri n’hésite pas à utiliser tous les trucs qu’elle connaît pour plumer les nobles ottomans trop crédules : lecture des feuilles de thé, exorcismes, et même ses mystérieux dons de guérison. Un soir, alors qu’elle pense seulement pimenter un peu l’une de ses mises en scène en chantant dans sa langue maternelle – une langue que personne ne connaît – elle invoque un un mystérieux guerrier nommé Dara, qui s’avère être un djinn, l’un de ces êtres mythiques à mi-chemin entre les humains et les anges… et il n’est malheureusement pas le seul que la petite démonstration de Nahri a attiré.
Traqués, Dara et Nahri vont traverser le désert en direction de la cité de laiton, Daevabad, patrie des djinn et l’un des seuls endroits au monde où ils seront à l’abri de leurs poursuivants. Encore faudra-t-il toutefois échapper aux nombreuses créatures magiques dont les deux voyageurs croiseront la route…
Le royaume de cuivre (attention, spoilers)
Longtemps Nahri avait rêvé découvrir d’où elle venait, et comprendre d’où lui venaient ses dons si spéciaux. A présent, elle sait qu’elle est une Nahid, dernière représentante d’une famille de daevas guérisseurs, et accessoirement l’ancienne famille régnante de la cité de Daevabad. Un symbole que le roi Ghassan al Qahtani s’est empressé de mettre à son service : mariée à Muntadhir, son fils ainé, Nahri sait que la moindre rébellion de sa part aura des répercussions sanglantes sur sa tribu. Pas simple pour celle qui n’a jamais été très encline à suivre les règles…
Alizayd, le fils cadet de Ghassan, a lui été exilé pour avoir défié son père et tenté d’améliorer le sort des shafits, les sang-mêlé en partie Djinn et en partie humains. Traqué par des assassins, il se réfugie dans la région natale de sa famille et se sert des nouvelles capacités qu’il s’est découvertes afin d’essayer d’y construire une nouvelle vie.
Et tandis que tous essaient de survivre aux complots, une menace s’organise dans le Nord, et elle pourrait bien amener une nouvelle guerre au cœur même de Daevabad.
L’empire d’or (attention, spoilers)
Banu Manizheh et son commandant Dara ont réussi à conquérir la cité de Daevabad par la force des armes. Mais la victoire a un goût de cendres, car la magie semble avoir été arrachée à toute la cité, et peut-être même à tous les Djinn. Seul l’ancien esclave, l’Afshin Dara, conserve ses capacités magiques. Difficile pour les conquérants en ces circonstances d’asseoir leur règne et de calmer le peuple agité et effrayé. D’autant plus que Dara commence à se poser de sérieuses questions sur le bien-fondé de leur conquête, au vu de l’effusion de sang qui en a résulté et de la réaction de Nahri…
Parlant de Nahri, suite à sa fuite, elle est désormais en sécurité au Caire en compagnie d’Alizayd. Alors que la possibilité d’une vie simple en Égypte les tente, tous deux restent hantés par ce qu’ils ont laissé derrière eux, sachant que les nouveaux maîtres de Daevabad voudront prendre leur revanche au nom de griefs vieux de plusieurs siècles. Ali ira donc chercher de l’aide au seul endroit possible : auprès de la famille de sa mère. Il va y apprendre certains antiques secrets de famille qui pourraient remettre en cause tout ce qu’il croit et tout ce à qui il rêve.
Les chances de paix sont minces et chaque camp fourbit ses armes en vue de l’affrontement final. Un affrontement d’autant plus amer que chacun a des êtres chers, autrement ou encore actuellement aimés, dans le camp adverse.
Mythologie arabe et traditions islamiques
La trilogie Daevabad s’appuie sur les mythologies arabe et islamique, ainsi que sur toutes les traditions qui s’y rapportent. Une véritable tempête de sable venant bousculer le terreau celtique largement majoritaire dans la fantasy actuelle. L’auteure a fait un énorme travail de recherche, tant sur les créatures mythiques que sur les mœurs et le fonctionnement des sociétés de l’époque – elle propose d’ailleurs une bibliographie (en anglais) sur son site internet pour ceux qui désireraient approfondir l’un ou l’autre sujet. Résultat : son univers est extrêmement bien décrit et solide, et on y apprend quantité de choses très intéressantes, que ce soit sur le fonctionnement du commerce, les relations homme-femme, ou la médecine.
Côté mythique, ce sont quantité de créatures nouvelles qui vont venir agrandir le bestiaire, entre lions ailés et oiseaux de proie gigantesques. Et que dire des djinn, ces êtres de feu autrefois d’une puissance démesurée ayant été brutalement mis au pas par le prophète Souleymane il y a de cela des siècles et des siècles. Tout une civilisation qui vit non loin des humains sans pour autant vraiment les côtoyer ; très loin de l’interprétation occidentale de ces êtres, les fameux « génies ». De nouveau, on sent à la lecture que le sujet a été dûment recherché et c’est un plaisir que de découvrir tout le travail effectué par l’auteure.
Avis de la Rédac’
Mikaua : La trilogie Daevabad m’a aussitôt intriguée lorsque je l’ai découverte : j’ai une très nette prédilection pour la fantasy dans mes lectures, et j’adore découvrir des œuvres qui sortent du traditionnel terreau celtique européen pour explorer d’autres traditions. De ce côté, cette série ne m’a pas déçue, et j’ai même commencé la lecture de plusieurs livres issus de la bibliographie de l’auteure pour en apprendre plus sur les Djinn. Loin de notre interprétation occidentale des « génies », j’aurais plutôt tendance à tirer un parallèle entre eux et les elfes de la fantasy celtique ; eux aussi forment une civilisation d’être dotés de pouvoirs, ou tout du moins de facultés, magiques qui vivent en parallèle de la société humaine – mais je n’ai qu’à peine commencé à étudier le sujet, donc ma comparaison est à prendre avec des pincettes. Le style de l’auteure est très bon, et amène sans effort le lecteur au sein de cette nouvelle culture, pleine de termes peu familiers mais qui pourtant se font assimiler presque sans effort au cours de la lecture. Quant au scénario, il est excellent, plein de rebondissements, de complots et d’intrigues sur plusieurs niveaux. Et les personnages sont très intéressants, voire attachants pour certains. Vraiment, une excellente découverte que la trilogie Daevabad !
Sources
Les livres de la trilogie (en français et en anglais) et le recueil de nouvelles
Source des images
Site de l’olf
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