Jeune écolière qui aime s’isoler sur les montagnes, Asuna voit sa perception du monde soudainement modifiée quand elle tombe nez à nez avec une étrange créature provenant d’un autre monde. Sauvée par un jeune homme qui lui apprend l’existence d’Agartha – un monde fabuleux se trouvant sous terre – elle débutera un voyage qui changera sa vie à jamais. L’auteur Makoto Shinkai est également connu pour ses autres films tels que « La Tour au-delà des nuages », « 5 centimètres par seconde », « The Garden of Words » ou « Your Name» encore.

Informations techniques

L’affiche du film

  • Titre original : 星を追う子ども, Hoshi o ou kodomo
  • Titre français : Voyage vers Agartha
  • Date de sortie : 7 mai 2011
  • Producteur : Noritaka Kawaguchi, Makoto Shinkai
  • Scénariste/Réalisateur : Makoto Shinkai
  • Musiques : Tenmon
  • Studio d’animation : CoMix Wave Films
  • Licence : Kazé
  • Genre : Animation, Aventure, Fantastique
  • Thèmes : Deuil, Mort, Religion, Voyage
  • Origine : Japon
  • Durée : 116 minutes
  • Age : 12+

L’histoire en quelques mots

Jeune étudiante solitaire, Asuna vit seule avec sa mère, qui est le plus souvent absente de la maison. S’occupant des tâches ménagères et de ses études, elle passe son temps libre dans son refuge, une sorte de grotte aménagée par ses soins où elle s’amuse à capter des chaînes de radio à l’aide d’un étrange cristal hérité de son père. Un jour, elle capte une étrange chanson qui semble venir d’ailleurs, mais celle-ci s’interrompt avant qu’elle n’ait pu en déterminer la source. Quelques jours plus tard, alors qu’elle retourne dans la montagne, elle tombe nez à nez avec une créature semblable à un ours mais qui semble issue d’un autre monde. Sauvée par un étrange garçon du nom de Shun, elle découvrira alors que cette créature, tout comme ce jeune homme, sont issus d’un monde souterrain nommé Agartha. Embarquée malgré elle dans une aventure qui la dépasse, Asuna découvrira qu’Agartha, bien que magnifique, n’est pas exempt de danger pour ceux de la surface.

Une mise en scène très jolie et des héros aux motivations complexes

La thématique de la mort et de la solitude omniprésente

Bien que bénéficiant de graphismes magnifiques et de scènes aux paysages bucoliques, Voyage vers Agartha est un film qui possède une thématique sombre, abordée de manière très intelligente. De nombreuses scènes sont angoissantes – comme celle des songes d’Asuna – et instaurent une ambiance particulièrement sombre et inquiétante. Que ce soit dans le monde classique ou lorsque les personnages évoluent à Agartha, la mort y est omniprésente. Asuna a perdu son père et Shun, et son professeur a perdu sa femme. Ce dernier est obsédé par le fait de trouver un moyen de la ramener à la vie, quitte à tout sacrifier. À Agartha, les habitants des rares villages encore peuplés sont résignés à disparaître bientôt et attendent la mort sans plus rien espérer de l’avenir. Même les dieux qui peuplent Agartha – corrompus par la pollution de la surface qui s’infiltrent dans le sol – sont également sur le déclin et beaucoup finissent par mourir. Mais le rapport à la mort n’est pas le même pour tous les protagonistes. Si le professeur désire braver la mort pour ramener sa femme, Asuna accepte celle de son père et de Shun comme partie intégrante de la vie. D’un autre côté, Shinkai instaure un sentiment de solitude omniprésent dans toute son œuvre. Asuna vit pratiquement seule (sa mère travaillant comme infirmière jusque tard le soir). Le professeur Morisaki est rongé par la mort de sa femme et son désir de défier la mort pour la retrouver. Quant à Shin, la mort de son frère, qui lui servait de modèle, est également un fardeau qu’il doit porter avec lui. Cette solitude s’exprime par des situations d’intense tristesse ressentie par les personnages et par quelques flash-backs magnifiquement amenés.

Des décors magnifiques qui mettent en valeur la solitude des héros

De nombreuses références à Miyazaki

Si Shinkai n’en est pas à son coup d’essai avec Voyage vers Agartha – on citera par exemple ses œuvres « La Tour au-delà des nuages » et « 50 centimètres par seconde » – on ne peut nier l’influence des œuvres du studio Ghibli, et plus précisément d’Hayao Miyazaki. Que ce soit dans les thématiques employées (monde merveilleux normalement inaccessible aux humains, destruction de l’environnement par la pollution, voyage initiatique d’une jeune fille, corruption du pouvoir par l’argent …), dans les décors merveilleux ou dans le design des personnages, le visuel est très proche de celui de Miyazaki, mais il y a plus. De nombreuses scènes ne sont pas sans rappeler des œuvres de Ghibli. Pour en citer quelques-unes :

  • La chute des deux protagonistes dans une chute d’eau qui rappelle l’effet de la pierre du château dans le ciel.
  • La rencontre entre les jeunes héros et le Quetzalcóatl, qui rappelle la rencontre de Chiiro avec Sans-Nom dans le voyage de Chiiro.
  • Le comportement de ce Quetzalcóatl humanoïde qui rappelle le robot pacifiste que rencontrent Pazu et Shiita à leur arrivée sur Laputa dans Le Château dans le Ciel.
  • Le départ Shin à cheval depuis son village qui évoque celui d’Ashitaka au début de Princesse Mononoké, avec la scène des cheveux coupés et le design du personnage très proche d’Ashitaka.

La rencontre entre les jeunes héros et le Quetzalcóatl, qui rappelle la rencontre de Chiiro avec Sans-Nom dans le voyage de Chiiro

Avis de la rédac’

Keul : J’avais beaucoup entendu parler de Voyage vers Agartha, qui est généralement considéré comme un classique du genre, et le moins que je puisse dire c’est que je n’ai pas été déçu. Les graphismes – au demeurant assez proches dans leurs effets de lumière de la Tour au-delà des Nuages – sont très beaux et vous feront immanquablement penser à certaines productions du Studio Ghibli. Les musiques sont très jolies (parfois un peu fortes par rapport aux dialogues peut être) et contribuent grandement à instaurer une ambiance tantôt merveilleuse, tantôt oppressante, complétant par là même les effets de lumière cités précédemment. Bien que débutant de manière légère, le film développe ensuite des sujets sombres et complexes qui ne conviennent pas aux jeunes enfants et qui sont traités de manières très intelligente et complète. Certaines scènes sont également assez crues et ne sont pas sans rappeler Princesse Monokée de par leur exécution. Au final, Voyage vers Agartha tient ses promesses et – même s’il fait de nombreux clins d’œil aux œuvres de Miyazaki et du Studio Ghibli – arrive à instaurer son propre style tout en montrant toute la capacité de son auteur à s’émanciper de ses prédécesseurs et à imposer son style de réalisation et de mise en scène.

Bande annonce


3 commentaires

Your Name - Geek-It · 23 mars 2019 à 9 h 28 min

[…] œuvres telles « La Tour au-delà des nuages », « 5 centimètres par seconde », « Voyage vers Agartha » ou encore l’excellent « The Garden of Words », et adapté du roman du même […]

The Garden of Words - Geek-It · 10 février 2019 à 9 h 11 min

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La Tour au delà des nuages - Geek-It · 10 février 2019 à 9 h 09 min

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