Une fois n’est pas coutume, dit-on, et il est temps de confirmer l’adage en traitant une nouvelle fois d’une série d’animation jeunesse. Wakfu, c’est d’abord une série télévisée d’animation française qui fut créée par le studio d’animation Ankama. Ankama était à la base connu pour la création de jeux vidéos et cela tombe bien, car la série Wakfu est directement liée à deux jeux vidéos (Wakfu et Dofus) développés par ce même studio et se déroulant dans l’univers de Krosmoz. Même si Wakfu est présentée comme une série jeunesse, les créateurs ont néanmoins su arranger leurs épisodes en y ajoutant un second degré de lecture permanent qui a permis de considérablement étendre l’âge du public ciblé.
Informations techniques
- Titre original : Wakfu
- Date de sortie : octobre 2008
- Création : Ankama
- Musique : Guillaume Houzé
- Studio d’animation : Ankama Animation
- Genre : Action, Fantasy ; Humour
- Épisodes : 70 (répartis en trois saisons) + 3 OAV
- Nombre de saisons : 3
- Statut : en cours
L’histoire
L’âge des Dofus s’est terminé depuis près de deux cents ans et la nature est aujourd’hui fortement perturbée. Des grandes étendues de terres qui formaient autrefois le monde, il ne reste aujourd’hui que des archipels et les eaux ne cessent de monter. Le Wakfu, l’énergie qui se trouve en toute chose et qui a permis la création du monde, semble être la proie d’un être mystérieux qui tente de se l’approprier. Dans le petit village d’Emelka, un enfant est laissé aux soins de l’un des ses habitants, un humain du nom d’Alibert, par un étrange personnage qui semble être capable de manier une puissante magie. Cet enfant, nommé Yugo, est porteur d’espoir pour tous les peuples du monde et est promis à un avenir extraordinaire, aussi est-il important qu’il reste caché jusqu’à ce qu’il ait l’âge de comprendre ce que le monde attend de lui.
Alors que Yugo, désormais âgé de 12 ans, a bien grandi, ses pouvoirs se manifestent sous la forme de portails de téléportation. Apprenant qu’Alibert, l’humain qui la recueilli, n’est pas réellement son père, Yugo se mettra en route pour retrouver ses vrais parents, faisant en route la connaissance de membres d’autres races qui deviendront ses compagnons. Ensemble, ils formeront la Confrérie du Tofu et devront faire face à un mal qui menace d’anéantir le monde des Douze.
Un changement de ton et de rythme : la saison 3
Attention, cette section contient quelques spoiler, si vous n’avez pas encore vu la saison 3 de Wakfu, nous vous conseillons vivement de passer directement à l’Avis de la Rédaction
Dans cette saison, les héros devront tenter de récupérer Evangelyne et Flopin, le fils de Tristepin et de la Cra, qui ont été capturés par Adamaï et deux demi-dieux afin de mener à bien le plan d’un mystérieux individu nommé Oropo. Se lançant à la poursuite de son frère, Yugo et la confrérie du Tofu, accompagné d’Elely, la fille de Tristepin et Evangelyne, arriveront finalement devant une tour gigantesque, dans un monde créé de toutes pièces, et contenant 12 salles, chacune occupée par un demi-dieu. Alors qu’il se lancent à l’assaut de la tour, la confrérie apprendra que le but d’Oropo est en réalité de détruire les dieux eux-mêmes afin de les remplacer par une nouvelle génération de divinités, plus à même d’écouter leurs fidèles.
La saison 3 de Wakfu annonce clairement le changement de ton dès le premier épisode. Bien que l’humour soit toujours aussi présent, avec de nombreux jeux de mots qui ont fait le succès des deux premières saisons, les thèmes abordés sont clairement plus matures que précédemment. Tristepin – qui a perdu un bras lors du combat contre Ogrest – n’est plus le héros qu’il était alors qu’Evangelyn, enceinte de son troisième enfant, a également beaucoup perdu de sa combativité. Amalia est tourmentée par la maladie de son père mourant et Yugo recherche sans relâche son frère Adamaï. La série évolue donc vers un ton tragi-comique bien plus adulte et, même si la série avait déjà passablement évolué au fil des deux premières saisons, on ne peut que constater que les auteurs ont décidé de placer la barre encore plus haut dans cette nouvelle saison. La tour d’Oropo représente plus une épreuve psychologique qu’une succession de combats, comme on pourrait tout d’abord s’y attendre. Les héros sont mis face à leurs erreurs et aux choix qu’ils ont faits durant leurs aventures. Ruel est tourmenté par l’abandon de sa femme, Yugo et Amalia par l’amour impossible qui les lie, et Tristepin par le fait d’avoir abandonné ses enfants quand il était encore le dieu Yop. Et c’est en surmontant ces épreuves que le groupe pourra atteindre le sommet de la tour pour stopper Oropo.
La différence entre la saison 3 et les saisons précédentes apparaît également dans le rythme de celle-ci. Nous avons ici 13 épisodes au lieu de 24, et tous les épisodes sont liés scénaristiquement. Pas d’épisode intercalaire donc, ni de petites aventures qui se passent à côté de la grande histoire dans cette saison. Les épisodes se succèdent en instaurant un rythme soutenu et une action continue qui laissent le spectateur haletant du début à la fin de la saison.
Avis de la rédaction
Keul : ce qu’il y a de plus intéressant avec cette série, c’est qu’elle peut être à la fois regardée par des enfants – qui passeront un excellent moment – et par des adultes sans que cela ne pose le moindre problème. En cela, Wakfu a réussi le pari de proposer un second degré de lecture quasi permanent, sans que celui-ci ne vienne entacher le sens premier de la série, qui garde tout son sens, et ce jusque dans les derniers épisodes. L’humour y est omniprésent, avec des jeux de mots, des comiques de situation, mais également des allusions à notre monde placées de manière inopinée mais toujours bien réfléchies. La série reste fun du début à la fin tout en proposant un scénario bien développé et réfléchi, ce qui est un plus non négligeable. On ne peut également que saluer le dynamisme de son action, et ses personnages excentriques en plus de la dérision assumée de son univers. Ici, l’humour n’étouffe pas l’avancement de l’histoire mais n’est présent que pour ajouter un plus à celle-ci. Parlant de l’histoire, celle-ci nous propose des thèmes variés qu’on ne s’attend pas forcément à voir dans une série jeunesse. On y traite des préjugés raciaux, de la corruption politique, de la mort, de l’acceptation de l’autre, et le tout de manière très simple et sans a priori, si bien que même les enfants sont capables de comprendre. Cela peut paraître anodin, mais il faut bien préciser qu’à la base, la série était proposée pour un jeune public, et donc, les créateurs auraient très bien pu jouer la facilité et proposer un contenu plus « léger » et moins réfléchi. Heureusement pour nous, ceux-ci ont choisi d’y aller à fond pour nous proposer une série de qualité. Le traitement des personnages est également très important tout au long de la série. Tous ou presque sont stéréotypés au début de l’aventure, mais ceux-ci sauront évoluer en passant par diverses phases émotionnelles (tristesse, colère, joie, amour, vengeance, etc.) jusqu’à devenir uniques et dotés de personnalités très différentes de celles du début de leurs aventures. La qualité se retrouve également dans les musiques et les graphismes, même si ces derniers ont considérablement évolué depuis les premiers épisodes. Ankama a su faire preuve d’adaptabilité et n’a cessé de montrer les progrès dont elle était capable au fil des épisodes pour nous proposer, au final, une série aujourd’hui incontournable.
Mikaua : Wakfu, on tombe dessus par hasard, on regarde l’épisode jusqu’au bout pour l’humour… et on reste accroché jusqu’au bout de la série grâce à toutes ses autres qualités ! Ankama avait un gros défi à relever en créant sa série, car les jeux-vidéos d’où est issue la série sont des MMORPG, avec des races très typées qui servent de classe – les Cra sont archers, les Osamodas sont des dresseurs, etc. Du coup, la série aurait très bien pu tourner comme les Lapins Crétins, dans du purement comique facile à appréhender pour tous. A la place, on a droit à une série avec un scénario magistral, épique comme on les aime et à l’humour toujours présent mais jamais trop lourd. Franchement, on se sent une petite fierté de francophone de pouvoir voir une série qui n’est pas passée par le filtre de la traduction et qui a un humour si bien dosé, et pour plusieurs générations en même temps ! Côté personnages, je suis entièrement d’accord avec Keul, on a droit à une évolution au long des épisodes menée de main de maître : on part des races de base, stéréotypés comme l’a bien souligné Keul, et les aventuriers vont ensuite apprendre à chaque épreuve – ce qui rappelle en fait beaucoup l’évolution d’un personnage de jeu de rôle au fil des parties. Et en prime, les grands méchants, loin de faire le mal juste pour le plaisir d’être mauvais, ont de vraies motivations, et ça c’est un gros critère de qualité. En bref, cette série est un petit bijou : de l’action, de l’humour, des personnages extrêmement attachants, un univers vivant, du dessin bien coloré qui fait vraiment envie… on a tous les ingrédients pour passer un excellent moment ! A voir absolument !
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Des Dragons, des Dieux, mais également des démons au noms improbables puisque ceux-ci se font appeler des Chouchous
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