Yobi, le renard à cinq queues, est un long métrage d’animation sud-coréen sorti en 2007 en Corée du Sud et réalisé par Lee Sung-gang. L’histoire reprend partiellement la légende coréenne du renard à neuf queues tout en amenant des éléments nouveaux à celle-ci.
Informations techniques
- Titre original : Yobi woo bi
- Titre français : Yobi le renard à cinq queues
- Date de sortie : novembre 2007
- Producteur : Kang Han-young, Oh Min-ho
- Scénariste : Lee Chang-dong
- Musiques : Yang Bang-ean
- Studio d’animation : Sunwoo Entertainment, CJ Entertainment
- Licence : Montparnasse
- Genre : Fantastique, Mythologie
- Origine : Corée du Sud
- Durée : 85 minutes
L’histoire en quelques mots
Yobi est une renarde à cinq queues qui possède la capacité, comme ses ancêtres, de se métamorphoser en ce qui lui plaît. Dernière survivante de son espèce, elle vit sur une colline depuis plusieurs siècles avec un groupe d’extraterrestres qui se sont écrasés sur terre il y a de cela plus de cent ans. Dans la ville de la vallée, un groupe de jeunes enfants en difficulté suivent l’enseignement d’un enseignant particulier, sensé les remettre dans le droit chemin. Tout basculera lorsque l’un des extraterrestres sera attrapé par l’un des enfants, obligeant Yobi à prendre forme humaine pour rejoindre leur groupe et pour tenter de le sauver. En proie à des sentiments pour l’un des enfants, Yobi devra faire face à sa nature profonde, qui lui permettrait de devenir humaine en s’emparant de l’âme d’un humain qui serait amoureux d’elle.
La légende du Kumiho ou Gumiho
Assez peu connue de nous autres occidentaux, la légende du Kumiho ou Gumiho est pourtant souvent utilisée dans les mangas et films d’animation. Le Kumiho ou Gumiho s’apparente au renard à neuf queues des légendes japonaises (kyubi no kitsune) et celui des légendes chinoises (jiu wei hu). Selon la légende, les renards peuvent vivre durant mille ans avant de devenir des Kumiho. On raconte que le nombre de queues de ces renards augmente avec leur âge, pour atteindre neuf au final. Ces Kumiho peuvent changer de forme à volonté, appréciant tout particulièrement de se changer en jeune femme pour séduire un homme afin de le dévorer ou de lui voler son âme. Maléfiques de nature, ces renards peuvent apporter le malheur sur une famille, une ville, voire même un empire. On appelle ces renards sous forme humaine des Kimchikawaii. Toujours selon la légende, ces Kumiho seraient originaires d’Inde et furent amenés par erreur en Corée par un lettré qui ne se doutait pas de leur véritable nature. Mais il existe un moyen pour ces renards de renoncer à leur nature profonde. Si un Kumiho arrive à épouser un homme et à rester sa fidèle épouse pendant dix ans, il peut alors à son tour devenir humain.
Avis de la Rédac’
Keul : Pour une fois, nous délaissons le Japon pour nous intéresser à l’animation coréenne, qui est bien trop souvent laissée de côté à mon avis. Dès les premières minutes du film, ce qui frappe, c’est le style particulier des graphismes de l’auteure, qui sont bien différents de ce à quoi nous sommes habitués. Les visages des personnes sont quelques peu ovales, avec de très grands yeux, mais cela ne gène absolument pas, au contraire, car nous avons là une marque indéniable de la patte de l’auteure sur son œuvre. Pour ce qui est de l’histoire cependant, on a quelques problèmes pour comprendre où l’auteure désire nous emmener. On comprend bien que l’histoire en elle-même est basée sur les légendes des renards à cinq queues de Corée, mais difficile de dire si l’histoire porte sur Yobi ou sur le groupe d’extraterrestres tant on saute du coq à l’âne sans réelle cohérence. L’arrivée du chasseur de renards à cinq queues – qui désire se venger de la mort de l’un de ces ancêtres s’étant fait voler son âme – dynamise cependant toute l’histoire, comme l’intervention de l’ombre venue aider Yobi. L’histoire met cependant du temps à démarrer et c’est bien dommage. Une fois Yobi intégrée au groupe d’enfants, celle-ci s’accélère rapidement, comme pour combler un retard qu’elle aurait pris dans sa phase d’introduction. Au final, la fin de l’histoire avec le sacrifice de Yobi pour permettre à son ami de survivre est joliment traité et la conclusion, avec la réincarnation de Yobi en humaine, vraiment bien amenée. Dommage qu’il ait fallu attendre les trois-quarts du film pour y arriver. A voir donc, ne serait-ce que pour étoffer votre connaissance en anime et découvrir le pendant coréen des film d’animation japonaise.
Xefed : Pour moi, ce qui me frappe dans cet animé, c’est les différences entre notre culture cinématographique et celle de Corée du Sud. Les ressorts et raccourcis scénaristiques ne sont pas du tout les mêmes, ce qui donne une impression bizarre à certains moments. L’arrivée du chasseur, comme le dit Keul, relance la dynamique de l’histoire, mais semble arriver d’on ne sait où. Alors que tout semble bien aller, on passe soudain et de manière brutale, au chasseur de renards à cinq queue et cela a de quoi surprendre pour ceux et celles qui ne sont pas familiers avec l’animation coréenne. Il s’agit pourtant d’une évidence pour les habitants de ce pays, si bien qu’étaler l’arrivée de ce personnage n’aurait pas eu de sens pour eux. Pour ce qui est des graphismes, ceux-ci sont jolis et le travail des décors rappelle celui de certains Ghibli, avec une nature mystérieuse, magique et respectée par ses habitants. La musique colle bien au film, même si elle n’a rien d’exceptionnel. J’ai particulièrement apprécié le passage dans le monde des esprits, là où les âmes des morts attendent leur réincarnation sous la forme de colombes enfermées dans des cages. Le sacrifice de Yobi pour sauver son ami mort par erreur est également très beau. La fin se termine sans qu’on sache exactement si Yobi et son ami se retrouvent, car il n’y a pas de notion de temps entre le sacrifice de Yobi et son retour sur terre. On est donc sur une fin à interprétation du spectateur, comme c’est souvent le cas. Au final, ce film est une bonne surprise et, même s’il met du temps à démarrer, vous passerez un bon moment à le visionner.
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