Uglies nous transporte dans une dystopie futuriste où les survivants des grandes guerres mondiales sont aujourd’hui obsédés par la beauté, interrogeant sur les normes sociales actuelles et l’obsession du paraître dans une société en perdition.

Le film est une adaptation du roman éponyme de Scott Westerfeld

Informations techniques

L'affiche du film
L'affiche du film
  • Titre original : Uglies
  • Titre français : Uglies
  • Date de sortie : 13 septembre 2024 (Netflix)
  • Durée : 102 minutes
  • Réalisateur : McG
  • Avec : Joey King, Chase Stokes, Laverne Cox, Brianne Tju
  • Production : Davis Entertainment, Anonymous Content, Wonderland Sound and Vision, Industry Entertainment
  • Genre : Science-fiction, Action, Dystopie
  • Nationalité : États-Unis

L’histoire en quelques mots

Alors que le monde a frôlé la destruction à cause des guerres et de la pollution, une solution radicale a été mise en place pour éradiquer les conflits : chaque humain atteignant ses 16 ans doit subir une opération chirurgicale visant à le transformer en « Pretty », effaçant ainsi toutes les imperfections physiques. Dans cette société où la perfection est devenue la norme, les tensions semblent avoir disparu. Tally Youngblood se prépare à cette métamorphose, mais sa rencontre avec Shay, une rebelle, l’amène à remettre en question ce système fondé sur l’apparence. En découvrant les sombres secrets dissimulés derrière ces opérations, Tally s’engage dans une lutte pour la vérité et la liberté.

Tyrannie de la beauté extérieure

Uglies s’inscrit dans la lignée des nombreuses sagas dystopiques telles que Hunger Games ou Divergente, tout en abordant une thématique centrale singulière : la tyrannie de la beauté. Le film explore les dérives d’une société où l’uniformisation physique devient la norme, la chirurgie esthétique étant imposée comme un rite de passage. Dans ce système, la personnalité des individus est effacée au profit d’une unité supposée bienveillante.

À travers le parcours initiatique de Tally, le récit interroge la notion de libre arbitre, d’individualisme, mais aussi les effets pervers de la pression sociale et de la conformité. En acceptant de renoncer à son identité pour se fondre dans la masse, Tally réalise qu’elle sacrifie son humanité et contribue à une mascarade qui, sous couvert d’harmonie, éloigne la société de tout véritable progrès.

Bande annonce

Avis de la Rédac'

Keul : Uglies nous plonge dans un futur dystopique où la société impose des standards de beauté uniformisés, auxquels chacun doit se conformer pour le bien collectif. Si le propos diffère de celui d’autres sagas comme Hunger Games ou Divergente, déjà citées plus haut, le visuel du film s’en rapproche, tout comme son atmosphère, résolument pessimiste dans la majeure partie de l’œuvre. Certains éléments narratifs me semblent assez convenus, et l’intrigue prend plusieurs raccourcis, probablement pour accélérer le rythme par rapport à l’œuvre littéraire originale. Cela dit, le film bénéficie d’une esthétique futuriste séduisante, qui fonctionne plutôt bien, et le message qu’il véhicule reste pertinent. Une œuvre qui, sans révolutionner le genre, parvient à divertir tout en questionnant certaines normes contemporaines.

Xefed : Personnellement, je trouve que le film est générique. Je m’explique : que ce soit au niveau de l’histoire qui suit le schéma habituel des films du genre avec une belle utopie qui se révèle être le mal, une héroïne un peu rebelle qui sera l’hégémonie de la rébellion, une amourette avec un autre rebel, Uglies ne nous propose rien de nouveau. Bien que le thème soit différent, le visuel et les ficelles restent les même. Par contre, les personnages qui sont sensés être « moches » ne le sont pas vraiment mais ce n’est pas spécifique à ce film, mais ça pose des problèmes ici. Après ce n’est pas un mauvais film et il se laisse regarder à condition de ne pas trop s’interroger sur les choix des protagonistes qui ne sont pas très malins.

Mikaua : J’ai lu la série lorsque j’étais encore apprentie bibliothécaire, il y a un peu plus de dix ans – autant dire que l’intrigue était floue dans ma tête et que j’ai eu besoin d’un rapide rafraîchissement avant de me lancer dans le visionnage de ce film. Un point positif, c’est que le film se tient effectivement assez bien à l’intrigue du tome « Uglies », débordant à peine sur le tome suivant du point de vue de la trajectoire de la protagoniste. Vu le nombre de films que j’ai vu tenter de caser trois tomes – ou plus – en deux heures, ça mérite d’être mentionné. Par contre, les scénaristes ont amené dans ce film du tome un des éléments qui devaient n’arriver qu’au tome trois. A voir si ces modifications donneront quelque chose de cohérent en regardant la totalité de leur adaptation de l’oeuvre, je réserve mon jugement. En soit, Uglies, comme le dit Xefed, suit nombre des schémas classiques des séries pour adolescents, et utilise en prime plusieurs raccourcis classiques du passage de l’écrit à l’écran, mais le thème reste intéressant. Un film qui occupe agréablement une soirée, mais qui ne se démarque malheureusement pas vraiment au milieu de la multitudes d’autres films visant le même public.

Sources